Menaces de santé publique : anticipation, préparation et réponse
Aujourd’hui, de nombreuses menaces sanitaires telles que la circulation des maladies infectieuses émergentes ou encore l’antibiorésistance sont à prendre en compte. Tout au long de l’année en 2022, Santé publique France a alerté, surveillé et promu la prévention des maladies infectieuses telles que la COVID-19, les virus de l’hiver, les IST ou encore les arboviroses. La vaccination et les gestes de prévention restent primordiales pour se prémunir des principales menaces infectieuses.
En 2022, Santé publique France a poursuivi et adapté en continu sa surveillance de l’épidémie de COVID-19 et enrichi les connaissances scientifiques :
- Production de bulletins nationaux et régionaux hebdomadaires et mise à disposition d’indicateurs en open data pour suivre l’épidémie et informer en temps réel les décideurs et le grand public (circulation du virus, morbidité/mortalité associées à la COVID-19, impact sur le système de santé, vaccination...).
- Lancement ou participation à de nombreux travaux et études sur la prévalence et les impacts de la COVID-19 dont les enquêtes flash, CoviPrev, APCOVID-19 ou Coset-Covid par exemple.
- Publication d’une analyse des causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2020 en partenariat avec la DREES et l’Inserm (CépiDc-Inserm) qui montre que l’épidémie de COVID-19 a été la 3e cause de décès derrière les tumeurs et les maladies cardio-neuro-vasculaires.
Les épidémies hivernales de bronchiolite et de grippe ont fait l’objet d’une surveillance et d’une prévention accrues du fait d’une situation épidémiologique atypique. Alors que les années précédentes étaient plutôt marquées par la succession des différents virus respiratoires, la fin d’année 2022 est marquée par une co-circulation importante des virus de la COVID-19, de la grippe et de la bronchiolite.
- Publication de bulletins épidémiologiques de surveillance nationaux et régionaux pour la bronchiolite, la grippe et la gastro-entérite aiguë.
- Renforcement du dispositif de prévention avec la mise à disposition :
- d’une brochure visant à donner aux parents les principales informations sur la bronchiolite ;
- d’outils d’information sur la bronchiolite et les virus de l’hiver accessibles à tous et traduits en plusieurs langues ;
- d’outils de prévention à destination des professionnels de santé dont la brochure Vaccination contre les rotavirus - Repères pour votre pratique
Plusieurs alertes sanitaires ont marqué l’année 2022 donnant lieu à un renforcement de la surveillance, la publication de points de situation et un rappel des recommandations de prévention :
- des cas syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatriques dus à l’infections à E. coli liés à la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni® ;
- des cas de salmonellose liés la consommation de produits de la marque Kinder ;
- des cas d’hépatites aiguës pédiatriques d’origine inconnue ;
- des cas pédiatriques d’infections invasives à streptocoque A ;
- des cas de variole du singe (Monkeypox en anglais) recensés en France et dans le Monde.
Pour répondre à l’épidémie de variole du singe en particulier, Santé publique France a renforcé la surveillance pérenne du virus par le dispositif de la déclaration obligatoire. Des messages d’informations et d’alerte ont également été adressés aux professionnels de santé. Des actions de prévention et un dispositif d’information et d’écoute ont été mis en place notamment via le site sexosafe.fr et la ligne téléphonique « Monkeypox info service » (numéro vert 0 801 90 80 69).
Chaque année, Santé publique France publie les données annuelles de surveillance pour appuyer les acteurs dans leurs actions de prévention.
En 2022, l’agence a rappelé l’importance du dépistage pour un diagnostic précoce du VIH et un accès aux traitements antirétroviraux dont l’effet préventif a un impact direct sur la dynamique de l’épidémie. L’agence met en place également une stratégie de prévention ciblée des IST tout au long de l’année s’appuyant notamment sur les sites sexosafe, onsexprime ou QuestionSexualité. En 2022, l’agence lance l’étude PréVIST qui permettra d’estimer la proportion de personnes porteuses d’une infection sexuellement transmissible et d’étudier les facteurs de risque associés.
Depuis 2010, les épisodes de transmission autochtone de maladies à transmission vectorielle comme la dengue, le chikungunya ou zika sont progressivement devenus habituels. Ces épisodes sont appelés à se reproduire, augmenter en taille et survenir dans de nouveaux départements, notamment en raison de l’impact du changement climatique.
Du 1er mai au 30 novembre de chaque année, Santé publique France coordonne et publie les données de la surveillance renforcée saisonnière du chikungunya, de la dengue et du Zika dans les départements métropolitains. L’année 2022 s’est caractérisée par une hausse des cas autochtones de dengues et une extension du risque sur le territoire métropolitain avec la survenue de foyers dans des départements jusque-là épargnés.
La Réserve sanitaire, communauté de professionnels de santé volontaires et mobilisables par l’État (médecins, soignants, techniciens de laboratoire, manipulateurs radio…), a pour mission de répondre à des situations sanitaires exceptionnelles. En 2022, la Réserve sanitaire a été largement mobilisée. Elle comptait 65019 inscrits sur la plateforme couvrant 230 métiers. 3217 missions ont été assurées par 1297 réservistes sanitaires mobilisés représentant 44414 jours hommes dont 69% outre-mer.
La Réserve sanitaire est notamment intervenue lors de la phase de test permettant de préparer au mieux la campagne de rattrapage vaccinale à Mayotte, dès le mois de novembre 2022. En effet, suite aux résultats alarmants de l’enquête de couverture vaccinale à Mayotte menée en 2019, l’Agence Régionale de Santé et le Rectorat de Mayotte, en collaboration avec l’Association des Maires de Mayotte organisent une opération de rattrapage vaccinal en milieu scolaire principalement contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche. Neuf réservistes ont ainsi participé à cette préfiguration. La campagne se déroulera tout au long du premier semestre 2023.
Pour favoriser une bonne information auprès de tous et l’adhésion à la vaccination contre les maladies infectieuses dont la COVID-19, la grippe et certaines gastroentérites, Santé publique France a mis à disposition de nouveaux outils au bénéfice du plus grand nombre : professionnels de santé, grand public et publics vulnérables ou en situation de précarité. L’ensemble des informations à retrouver sur https://vaccination-info-service.fr
La résistance des bactéries aux antibiotiques (ou antibiorésistance) est un phénomène naturel, qui est nettement accéléré par l’utilisation des antibiotiques. Avec plus de 5 500 décès attribués aux infections à bactéries multi-résistantes en 2015 en France, l’antibiorésistance est un enjeu majeur de santé publique. Santé publique France pilote la surveillance épidémiologique et la prévention de la résistance aux antibiotiques en France et participe à la surveillance européenne, grâce à différents dispositifs dont l’objectif est de préserver l’efficacité des antibiotiques.
En 2022, dans la continuité des années précédentes, Santé publique France a :
- Publié les données annuelles de la consommation et de la résistance aux antibiotiques, à l’occasion de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens et de la journée européenne d’information sur les antibiotiques. L’année 2021 a vu la consommation d’antibiotiques repartir à la hausse, tout en restant inférieure au niveau de 2019.
- Lancé la campagne ‘les antibiotiques, bien se soigner, c’est d’abord bien les utiliser’ dont l’objectif est de rappeler que les antibiotiques ne sont efficaces qu’en cas d’infections bactériennes et qu’ils doivent être pris uniquement sur avis médical. Cette campagne est accompagnée de nouveaux outils à destination des professionnels de santé et du grand public.
Santé environnementale : changement climatique et environnement de travail
Environnement et santé sont étroitement imbriqués et concernent des champs aussi larges que le changement climatique, les expositions à des substances dans les milieux qui constituent le cadre de vie, les habitudes de consommation ou le cadre de travail de la population. En 2022, Santé publique France a poursuivi ses travaux de recherche et de prévention notamment en relation avec les thématiques : changement climatique, expositions aux substances chimiques, pollutions et santé au travail.
En 2022, l’agence a poursuivi sa production de connaissances pour soutenir les actions visant les impacts du réchauffement climatique sur la santé par la production d’indicateurs de référence et en analysant notamment les bonnes pratiques dans les villes pour améliorer l’action sur le terrain :
- Publication des résultats de l’étude « Évolution de la relation température-mortalité en France depuis 1970 ». Ces résultats suggèrent une diminution des risques relatifs (RR) liés aux très fortes chaleurs depuis les années 1970, et une augmentation des RR liés aux très grands froids.
- Edition d’un panorama des pratiques des communes concernant les mesures d'adaptation à la chaleur en ville et la prévention contre la chaleur des scolaires, des sans-abri et des personnes vulnérables.
- Publication du bilan estival des épisodes de canicules dans le cadre de la surveillance annuelle et de la coordination du Système d’alerte canicule et santé en étroite collaboration avec Météo France. L’été 2022 est au 2e rang des étés les plus chauds observés en France depuis le début du XXème siècle. Trois épisodes de canicules intenses ont marqué la période de surveillance. L’excès de mortalité cette année est le plus important depuis la mise en place du Plan National Canicule en 2004.
- 8 avril 2022 : journée d’échanges consacrée au changement climatique et à la santé publique, organisée en collaboration avec l’association internationale des instituts nationaux de santé publique dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. L’objectif était de promouvoir une meilleure prise en compte des liens entre climat, biodiversité et santé dans les politiques publiques, et d’encourager des actions concrètes aux échelles locales, nationales et européennes.
Pesticides, pollutions de l’air, perturbateurs endocriniens … la population est exposée dans le quotidien à de nombreuses substances. L’un des axes de travail de l’Agence est d’analyser ses expositions afin de contribuer aux actions de prévention.
Santé publique France et l’Anses ont lancé la 2e volet de l’étude PestiRiv, de mars à août 2022, auprès des personnes vivant près de vignes et de celles vivant loin de toute culture. L’objectif : mieux connaître l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de vignes ou éloignées de toute culture.
L’année passée, le Programme de Surveillance Air et Santé (Psas) de Santé publique France a fêté ses 25 ans d'existence. A cette occasion et pour la journée nationale de la qualité de l’air du 14 octobre, Santé publique France a retracé les éléments marquants des 5 dernières années et a publié en open data les résultats de la dernière évaluation quantitative d’impact sur la mortalité à long terme au niveau régional et départemental.
Projet PARC : première réunion du Hub Français d’échange avec les parties prenantes
Santé publique France, en collaboration avec l’Anses, s’est investie dans le développement et la mise en œuvre d'un programme de recherche et d’activités d'innovation en rapport avec l'évaluation des risques liés aux produits chimiques à un niveau européen en participant au projet européen de partenariat PARC. Suite à un appel à manifestation d’intérêt en vue de la constitution du Hub Français au printemps 2022 s’est ainsi tenue la première réunion du Hub français du projet le 21 septembre en présence des 17 participants sélectionnés aux côtés des Ministères et institutions scientifiques partenaires.
Les travailleurs peuvent être exposés à différents risques professionnels (expositions à des substances chimiques, des agents biologiques, physiques ou encore des facteurs biomécaniques) qui interagissent également avec les modes d’organisation du travail au sein desquels les travailleurs effectuent leurs tâches. Les effets sur la santé peuvent être de nature variée à court, moyen et long terme. Par ses travaux, Santé publique France contribue à améliorer les connaissances sur les risques professionnels (surveillance, identification des déterminants professionnels sur la santé) dans l’objectif d’éclairer et d’appuyer les décisions des pouvoirs publics et des parties prenantes de la santé et de la sécurité au travail pour une prévention des risques professionnels.
En 2022, l’agence a publié de nouvelles synthèses de surveillance des maladies à caractère professionnel en région ainsi qu’un dossier pédagogique sur l’action de Santé publique France en matière de santé et sécurité au travail pour mieux connaitre et prévenir les impacts du travail sur la santé.
Inégalités sociales et territoriales de santé
En France, l’état de santé de la population est marqué par un paradoxe : un bon état de santé en moyenne, mais des inégalités de santé particulièrement marquées dès l’enfance et qui se creusent tout au long de la vie. En 2022, Santé publique France a mis en place et poursuivi ces études et actions pour favoriser l’accès à la santé pour tous et réduire les inégalités en santé.
Les populations en situation de précarité, plus exposées au Covid-19 et à ses conséquences, ont moins d’accès à la vaccination que la population générale. Afin de lever les obstacles à la vaccination contre la Covid-19, Santé publique France a mis en 2020 en place une démarche de mobilisation et de partage des connaissances (MobCo) impliquant plus de 120 chercheurs, acteurs de terrain et décideurs. L’objectif de cette démarche est de définir collectivement des approches adaptées et des pistes d’action. En 2022, Santé publique France a publié les principaux enseignements de cette démarche concernant la vaccination. En lien direct avec ces travaux, deux actions ont été mises en place : le soutien à l’étude Prevac permettant d’estimer la couverture vaccinale contre le Covid-19 de cette population, et de compléter les estimations nationales du dispositif en population générale de VAC SI et la création d’un dispositif de ressources pédagogiques adaptées, mis à jour tous les mois, destiné aux acteurs de terrain travaillant en première ligne auprès des personnes précaires.
L’agence a publié de nouveaux résultats de l’enquête «UNONO WA MAORE » concernant la nutrition, les maladies cardiovasculaires, le diabète et les hépatites virales à Mayotte. Lancée en novembre 2018 auprès de la population mahoraise, cette enquête avait pour but de mieux connaître leur état de santé et d’estimer la couverture vaccinale des enfants de moins de 2 ans. Parmi les principaux résultats :
- surpoids, obésité et malnutrition coexistent dans la population Mahoraise ;
- une forte prévalence de l’obésité, en particulier chez les femmes, et des autres maladies chroniques majeures associées (dont le diabète + de12% des 18 à 69 ans et l’hypertension artérielle 38,4% des 18 à 69 ans) ;
- une prévalence de l'AgHBs dix fois plus élevée qu'en métropole et une proportion élevée des 15-29 ans non immunisés.
- Edition de plusieurs documents traduits en ukrainien et en russe concernant l’accès aux soins et à la prévention ainsi que les gestes de prévention, les tests et la vaccination proposée en France aux adultes et aux enfants face à l’épidémie de COVID-19.
- Mise à disposition de livrets de santé bilingues traduits en plusieurs langues (français/ukrainien ; français/anglais ; français /russe ; français/géorgien) pour faciliter le dialogue avec les professionnels de santé ont aussi été mis à disposition.
Stratégie de prévention et approche par population
La prévention, la promotion de la santé et le marketing social ont pour objectif de promouvoir des messages et des outils pertinents selon les publics visés afin de les amener à accepter, modifier ou abandonner volontairement un comportement dans leur intérêt et, plus largement, dans l’intérêt de l’ensemble de la société. Au fil de l’année 2022, de nouvelles campagnes ont été lancées ou rediffusées ; et certaines ont même été récompensées. Au-delà des campagnes, Santé publique France a renforcé ses dispositifs d’aide à distance et services de prévention.
En 2022, l’agence a :
- Lancé une campagne d’incitation à l’arrêt du tabac à destination des fumeurs et en particulier des publics les plus fragiles sur le plan socio-économique, en partenariat avec le Ministère en charge de la Santé et l’Assurance Maladie. Objectif : déconstruire les peurs liées à l’arrêt du tabac et à inciter les fumeurs à se faire aider.
- Lancé la 7e édition de Mois sans tabac. Santé publique France a vu les choses en grand pour soutenir les fumeurs dans leur tentative d’arrêt : de nombreux artistes ont été réunis lors d’une émission de divertissement inédite « Respire, la soirée Mois sans tabac ». Ce nouveau dispositif a pour objectif d’apporter une nouvelle forme de soutien collectif à tous les fumeurs qui participent au défi Mois sans tabac, déjà bien connu des français. Après deux années marquées par la pandémie de COVID-19, cette nouvelle édition du défi Mois sans tabac remet le collectif au centre de l’opération tout en proposant des informations et des conseils pour que chacune et chacun puisse choisir sa stratégie et se lancer dans l’arrêt du tabac. La campagne incite les fumeurs à se diriger vers le dispositif d’aide à distance Tabac info service. Au total sur tout le territoire, cette édition a notamment rassemblé 162 012 inscrits sur le site internet.
Du 5 septembre au 9 octobre 2022, Santé publique France a rediffusé la campagne « Histoires de joint », une campagne pour mieux comprendre les dommages associés à la consommation de cannabis. Sans diaboliser, ni banaliser l’usage du cannabis, la campagne donne la parole aux consommateurs de cannabis avec des témoignages audio illustrés ou « voice notes » de 2 minutes environ s’appuyant sur des histoires authentiques. En miroir à ces récits, de courtes vidéos d’une minute font la pédagogie des différents sujets abordés. Laurent Karila et Jean-Michel Delile décryptent ainsi les questionnements et idées reçues évoqués dans le cadre des témoignages.
Particulièrement addictifs, les paris sportifs peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé et la situation sociale des joueurs qui les pratiquent et de leur entourage. C’est pourquoi, l’Agence a diffusé la campagne « Parier, c’est pas rien », à quelques semaines du lancement de la coupe du monde de football. Au travers d’une « émission débat » en format audio déconstruisant les idées reçues sur les paris sportifs, la campagne « Parier, c’est pas rien » sensibilise les joueurs et leur entourage aux risques liés à une pratique problématique et oriente vers le dispositif d’écoute et d’aide à distance Joueurs info service.
L’activité physique est un facteur de protection de nombreuses maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, le surpoids ou l’obésité. Chez les jeunes, cette pratique améliore leur capacité cardiorespiratoire, musculaire, leur santé métabolique et la santé de leurs os et les aide à maintenir un poids sain.
Pourtant, selon les résultats de l’étude Esteban1 parmi les enfants de 6-17 ans, seulement 50,7 % des garçons et 33,3 % des filles atteignaient la recommandation de l’OMS : pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour.
En 2022, pour favoriser la pratique d’activité physique des jeunes et limiter leur sédentarité, Santé publique France a diffusé une campagne en deux volets :
- 1er temps fort de la campagne : « Faire bouger les ados, c’est pas évident. Mais les encourager c’est important. » lancé pour la rentrée scolaire 2022-2023 pour inciter les parents à encourager les adolescents à bouger plus au quotidien.
- 2e temps fort de la campagne s’adressant directement aux adolescents via les réseaux sociaux et utilisant le ressort du défi lancé par @EnModeDeter ou par une personnalité appréciée par les ados sur Snapchat et Tiktok.
1- Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) Volet Nutrition. Chapitre Activité physique et sédentarité. Saint Maurice : Santé publique France, Février 202. 2e édition. 58 p.
Lancé en 2018, le nutri-score est un système d'étiquetage nutritionnel qui a pour but de favoriser le choix de produits plus sains d'un point de vue nutritionnel par les consommateurs. L’agence coordonne la production scientifique sous-tendant l’algorithme du Nutri-score et évalue dans le temps son impact. Elle gère également l’enregistrement des entreprises qui s’engagent à utiliser le logo dans le respect du règlement d’usage de la marque et les accompagne. Nous menons régulièrement des campagnes d’information mais également des études pour suivre l’évolution de la notoriété, la perception et l’utilisation du logo Nutri-Score.
Ainsi, en 2022, l’agence a publié les résultats de la première étude évaluant les représentations et l’usage du Nutri-Score par les adolescents. Avec 97 % de notoriété en octobre 2021, les adolescents ont quasiment tous déjà vu ou entendu parler du Nutri-Score. L’étude confirme que les adolescents agissent à la fois en tant que prescripteurs et acheteurs de produits alimentaires, ce qui en fait une cible d’intérêt pour les actions de prévention nutritionnelle :7/10 avaient déjà acheté un produit avec le Nutri-Score et 54% des adolescents ayant déjà acheté un produit avec le Nutri-Score ont été incités à acheter ce produit en raison de la présence du logo sur l’emballage. Leur perception, connaissance et utilisation du logo est également très bonne, ce qui est encourageant pour le déploiement du logo en restauration collective et commerciale, tel que prévu dans le Programme National Nutrition Santé 4 (2019-2023).
Membre du comité scientifique, nous avons contribué également aux évolutions de l’algorithme du Nutri-Score pour les aliments adoptées par les autorités compétentes de Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse.
Dans le cadre de ses actions de promotion de la santé périnatale, Santé publique France a valorisé les PMI et soutenu leurs interventions au travers de l’organisation d’un séminaire national le les acteurs locaux de la petite enfance ayant déployé le dispositif PANJO et en participant au documentaire « Maternité : le grand saut » qui rappelle le rôle clé des PMI dans la promotion de la santé périnatale.
L’année 2022 a été riche en récompenses pour nos campagnes. Au total, ce sont 14 prix qui ont été décernés aux prix Effie, Grands Prix Stratégies et Prix Top/Com pour :
- La campagne santé mentale des adolescents pour #JenParleA et santé mentale des adultes pour « En parler, c’est déjà se soigner »,
- La campagne contre les discriminations et violences subies par les personnes LGBT+ pour « Nous les amoureux » et « Et alors ? »,
- La campagne « Faire bouger les ados, c’est pas évident. Mais les encourager c’est important.» pour le film « Non »,
- La 2e édition de la campagne « En 2-2 ».
Santé publique France a renforcé l’animation et le développement de contenus de ses sites grand public, dispositifs d’aide à distance et en cours de développement d’une application numérique consacrée à la prévention et à la promotion de la santé. Au total, en 2022, 14 dispositifs d’aide à distance sont subventionnés par l’agence et 5 portés directement par l’agence. En termes d’activités, Tabac info service a traité 41 274 appels ; les dispositifs Drogues, Cannabis, Alcool et Joueurs ont traité 152 682 sollicitations (appels, chats, questions réponses). Par ailleurs, les sites internet ont reçu 10 176 933 visites (3 500 904 pour Drogues info service, 2 162 293 pour Alcool info service et 4 153 736 pour Joueurs info service, 5 352 618 pour Tabac info service).
Fardeau des maladies et de leurs déterminants
Estimer le fardeau des maladies, dans une logique de continuum entre l’observation et l’action, est un enjeu clé. Dans la continuité des années précédentes, Santé publique France a produit et décliné en 2022 des indicateurs pour un ensemble de maladies chroniques dont les cancers ou le diabète. L’agence a développé son expertise et ses actions de prévention à tous les âges de la vie. La surveillance épidémiologique spécifique aux maladies chroniques permet de mesurer et de suivre l’évolution du fardeau de ces maladies, de leurs facteurs de risque, de leurs déterminants. Elle repose sur plusieurs sources de données : le système national des donnés de santé et autres bases médico-administratives, les grandes enquêtes en population générale ou en population de personnes atteintes et les registres populationnels de maladies.
L’agence a publié les données de surveillance et dépistage pour trois cancers : le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus.
En 2022, l’agence a :
- Publié les indicateurs de surveillance du diabète pour l’année 2021, disponibles en open data sur Géodes.
- Publié les premiers résultats de l’étude Entred 3. Conduite en métropole en 2019, cette étude vise à améliorer les connaissances de l’état de santé des personnes présentant un diabète en France.
En complément des surveillances menées annuellement, l’année 2022 a été marquée par :
- Le lancement de la première étude nationale sur le bien-être des enfants (Enabee), en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale. Cette étude permettra de suivre les évolutions du bien-être et de la santé mentale des enfants et d’évaluer l’impact des politiques publiques.
- Les résultats de la 6e édition de l’Enquête Nationale Périnatale (2021) auprès d’environ 15 000 femmes venant d’accoucher en maternité, puis 2 mois après leur accouchement afin de recueillir des informations sur leur santé et celle de leur(s) nouveau-né(s).
Afin de faire un point sur les connaissances épidémiologiques des différentes pathologies liées à la perte d’autonomie au cours du vieillissement, l’agence a publié un rapport sur les enjeux sanitaires liés à l’avancée en âge et l’augmentation du fardeau des maladies chroniques. Ce rapport montre que, chez les personnes âgées de 40 à 64 ans, de nombreux indicateurs en lien avec la survenue de maladies chroniques et d’incapacités à un âge plus avancé sont préoccupants, en particulier chez les personnes de plus faible niveau socioéconomique. Ce rapport constitue la première étape du programme « Santé 40 et + » développé par Santé publique France.
Publication des résultats la 9e édition de l’enquête NOYADES menée sur l’ensemble du territoire national (métropole et outre-mer) du 1er juin au 30 septembre 2021. Lors de l’été 2021, les noyades accidentelles ont baissé par rapport à 2018. La part de décès était quant à elle comparable en 2021 et en 2018.
Numérique en santé publique
Pour répondre aux enjeu d’utilisation de technologie numérique en santé, Santé publique France développe un cadre méthodologique et des processus qualité qui vont de la source de la donnée à son utilisation pour les missions de santé publique, avec la nécessité d’accroître les capacités de traitement et de calcul des données. En 2022, la démarche d’open data s’est largement poursuivie : 150 indicateurs sont ainsi disponibles en open data dont 130 pour la SARS-CoV2. La mise en open data des indicateurs s’inscrit pour l’agence dans une volonté de transparence et de partage de l’ensemble des indicateurs disponibles avec les utilisateurs plus ou moins avertis. Santé publique France s’est engagée dans cette démarche d’open data assez rapidement après sa création en mettant en place la plateforme GEODES.
En novembre 2022, InfoCovidFrance a fêté ses 1 an. Ce tableau de bord permet de suivre les indicateurs de la pandémie, disponibles en open data. Objectif : donner à chacun une bonne compréhension de l’évolution de l’épidémie de COVID-19 et des mesures de prévention, ainsi que de la réponse apportée par Santé publique France à la crise sanitaire. Sur l’année 2022, la page InfoCovidFrance a enregistré plus de 19 355 755 vues, soit en moyenne 14 619 vues par jour. Depuis son lancement, InfoCovidFrance s’est enrichi d’une version en anglais.
Au cours de l’année 2022, Géodes s’est enrichi de nouveaux indicateurs concernant entre autres la COVID-19, la variole du singe, le travail de nuit ou encore la pollution de l’air. Au total, l’observatoire cartographique des indicateurs épidémiologiques produits par Santé publique France permet aujourd’hui à chacun de consulter en open data plus de 800 indicateurs de santé sur tout le territoire français. La plateforme a généré près de 2 286 340 visiteurs dans l’année.
Suite à l’étude “Vivre-Covid19”, France Assos Santé signe une convention multipartite avec Santé publique France, le Health Data Hub et Sanoïa pour favoriser l’ouverture des données de santé à la recherche d’intérêt public. Cette collaboration concrétise la volonté de l’agence d’ouvrir son expertise à la société civile, ici aux personnes vivant avec une pathologie chronique pour une meilleure information des décideurs et l’orientation des politiques de santé au service des patients.
Culture de santé publique et partage des connaissances
Afin de partager ses savoirs et expertises ou de contribuer à la culture de santé publique, l’agence a publié de nombreux articles, bulletins épidémiologiques hebdomadaires, la revue scientifique « La Santé en action » dont un numéro a été traduit en anglais pour la première fois en 2022.
Les Rencontres de Santé publique France ont pour vocation le partage d’expériences et bonnes pratiques, la mise en perspective des grands enjeux et enseignements majeurs en matière de politiques publiques en faveur d’un environnement favorable à la santé des populations, en particulier les plus vulnérables. Ce rendez-vous annuel, ouvert à tous, rassemble la communauté scientifique, les décideurs, la société civile et les acteurs du réseau national de santé publique : veille sanitaire et systèmes de surveillance, actions de prévention et interventions en santé. En 2022, elles ont réuni plus de 1100 participants.
Pour la 3e fois, Santé publique France a apporté son soutien à la chaire de santé publique du collège de France. Rémy Slama, épidémiologiste environnemental, a délivré un enseignement sur les causes et conditions extérieures des maladies et de la santé.
Enfin, l’agence a également organisé et participé à de nombreux évènements dont des congrès de médecine ou encore des séminaires comme le séminaire national PANJO 3.