Cancer du colon rectum

Le cancer colorectal (ou cancers du côlon et du rectum) est un cancer du gros intestin qui peut être guéri s’il est détecté précocement.

Mis à jour le 14 mars 2024
Dans cet article

Cancer du côlon rectum : données

Une incidence qui évolue différemment selon le sexe alors que la mortalité diminue

En France, avec 47 582 nouveaux cas en 2023 et 17 117 décès en 2018, le cancer colorectal fait partie des cancers les plus fréquents (3e rang chez l’homme et 2e chez la femme) et représente la 2 e cause de décès par cancer (2 e cause chez l’homme et 3e chez la femme) :

  • Le cancer colorectal est rare avant l’âge de 50 ans.
  • L’incidence (taux standardisé) diminue chez l’homme (0,5 % par an en moyenne entre 2010 et 2023) alors qu’elle augmente légèrement chez la femme (0,4 % par an en moyenne entre 2010 et 2023).
Taux d’incidence et de mortalité du cancer colorectal en France métropolitaine selon l’année (Taux Standardisé Monde) – Échelle logarithmique
Taux d’incidence et de mortalité du cancer colorectal en France métropolitaine selon l’année (Taux Standardisé Monde) – Échelle logarithmique
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Incidence des principaux cancers en France métropolitaine en 2023 et tendances depuis 1990

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Cette étude concerne l’incidence des 19 cancers les plus fréquents dont celle du cancer du col de l’utérus, et de l’ensemble des cancers.
Pour l’incidence des autres localisations cancéreuses et la mortalité par cancer, consulter le rapport des Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018.

  • 8 décès sur 10 surviennent chez les personnes de 65 ans et plus.
  • La mortalité (taux standardisé) diminue chez l’homme et la femme.
  • Pour la première fois en 2019, des estimations de l’incidence ont été publiées en distinguant le cancer du côlon d’une part et celui du rectum d’autre part.
Cancer colorectal par sous-type topographique et selon le sexe en France métropolitaine entre 1990 et 2018 : cas incidents estimés, taux d’incidence (Taux Standardisé Monde) en 2018 et variation annuelle moyenne du taux d’incidence (TSM) entre 1990 et 2018 et sur la période récente 2010-2018, accompagnée de son intervalle de confiance à 95%

 

2018

Variation annuelle moyenne (%) [IC95])

 

Nombre de nouveaux cas

TSM

1990- 2018

IC 95%

2010- 2018

IC 95%

Hommes

Côlon

14 597

20,7

-0,3

[-0,4 ; -0,2]

-1,1

[-1,5 ; -0,8]

Rectum

8 249

12,7

-1,0

[-1,2 ; -0,9]

-1,9

[-2,3 ; -1,5]

Femmes

Côlon

13 217

14,8

-0,1

[-0,2 ; 0,1]

-0,1

[-0,5 ; 0,2]

Rectum

5 495 

6,9

-0,5

[-0,7 ; -0,3]

-0,9

[-1,4 ; -0,4]

Au sein de l’Union européenne, la France présente le 16e taux d’incidence (taux standardisé) le plus élevé chez l’homme et le 15e chez la femme. En termes de mortalité, la France présente le 9e taux de mortalité (taux standardisé) le plus bas chez l’homme et le 7e chez la femme.

1

million de nouveaux cas sont estimés en 2018

Dans le monde, 1 million de nouveaux cas sont estimés en 2018. Les taux d’incidence (taux standardisé) les plus élevés sont observés en Australie/Nouvelle Zélande, en Europe et en Amérique du Nord, et les plus faibles en Amérique Centrale, dans le Sud de l’Asie centrale et en Afrique. En termes de mortalité, 881 000 décès par cancer colorectal sont estimés en 2018. Les taux de mortalité (taux standardisé) sont les plus élevés en Mélanésie, en Asie orientale et en Europe centrale et orientale, et les plus faibles dans le Sud de l’Asie centrale, en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.

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Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 : étude à partir des re...

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Incidence et mortalité régionales et départementales

Peu de disparités régionales et départementales d’incidence du cancer colorectal sont observées, en particulier chez les femmes. Chez les hommes, 8 départements présentent une sur-incidence qui dépasse les 10 % par rapport à la moyenne nationale et 5 départements une sous-incidence supérieure à 10 %.

Pour la mortalité, les contrastes sont plus prononcées : chez l’homme, « les départements du Pas-de-Calais et du Nord (région Hauts-de-France) et, dans une moindre mesure ceux de la région Grand Est (surtout en Ardennes) ainsi que ceux de l’alignement Vienne-Nièvre (centre de la France) présentent une mortalité plus élevée que la moyenne nationale. Au total, 21 départements sont en surmortalité qui dépasse les 10% par rapport à la moyenne nationale et 12 en sous-mortalité4 supérieure à 10 %. Chez la femme, une surmortalité qui dépasse les 10% est observée dans 3 départements des Hauts-de-France (Aisne, Pas-de-Calais et Nord) alors qu’une sous-mortalité qui dépasse les 10% est observée dans 2 départements du sud de la France (Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes) et dans le département des Hauts-de-Seine ».

Les estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité par cancer peuvent être consultées ici.

Rapports standardisés d’incidence (SIR) et de mortalité (SMR) du cancer colorectal

Rapports standardisés d’incidence (SIR) et de mortalité (SMR) du cancer colorectal
la référence est la France métropolitaine (SIR et SMR=1).

Une survie à 5 ans qui s’est améliorée

  • La survie (survie nette standardisée) des personnes atteintes d’un cancer colorectal s’élève à 63% 5 ans après leur diagnostic pour les personnes diagnostiquées en 2010-2015, légèrement plus élevée chez la femme (65%) que chez l’homme (62%).
  • La survie à 5 ans diminue avec l’âge : passant de 72% chez les personnes diagnostiquées à 50 ans, à 57% chez celles diagnostiquées à 80 ans (2010-2015).
  • La survie à 5 ans s’est améliorée au cours du temps passant de 53% pour les personnes diagnostiquées en 1990 à 65% pour celles diagnostiqués en 2015.
  • Des estimations actualisées de la survie ont été produites séparément pour le cancer du côlon, le cancer du rectum et, pour la première fois, pour le cancer de l’anus. La survie nette à 5 ans des personnes diagnostiquées en 2010-2015, pour ces trois localisations était respectivement de 64%, 62% et 66%.

Survie dans les Départements et Régions d’Outre-Mer

La survie des personnes atteintes d’un cancer du côlon rectum a été estimée à partir des données des registres généraux des cancers de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion.

La survie nette à 5 ans est estimée à 53 % pour la Martinique et à 57 % pour la Guadeloupe et pour La Réunion, chez les personnes diagnostiquées entre 2008 et 2015 (63 % en France hexagonale).

Prévalence du cancer colorectal

La prévalence partielle à 5 ans du cancer colorectal est estimée en 2017 à près de 83 000 hommes (53 %) et 69 000 femmes. Elle représente les personnes diagnostiquées lors des cinq dernières années qu’elles soient en rémission complète, guéries ou en cours de surveillance.

Cancer colorectal : une répartition des stades au diagnostic similaire selon le sexe

Les données des registres montrent que :

  • Pour le cancer du côlon :
    • 44 % des cancers sont diagnostiqués à un stade précoce
    • Un tiers le sont à un stade avancé
    • Cette répartition varie avec l’âge : les cancers diagnostiqués à un stade précoce sont plus fréquents chez les 40-74 ans (48 %) alors que ceux de stade avancé le sont davantage chez les moins de 40 ans (38 %) et les plus de 74 ans (37 %).
    • Tous ces résultats sont similaires pour chaque sexe.
  • Pour le cancer du rectum :
    • 47 % des cancers sont diagnostiqués à un stade précoce
    • Un tiers le sont à un stade avancé.
    • Cette répartition varie avec l’âge : plus d’un cancer sur deux est diagnostiqué à un stade précoce chez les 15-39 ans (57 %) et les 50-74 ans (51 %). Les cancers diagnostiqués à un stade avancé sont plus fréquents chez les plus de 74 ans (42 %).
    • Tous ces résultats sont similaires pour chaque sexe

Programme de dépistage organisé du cancer colorectal

Un taux de participation en deçà des objectifs attendus 

Les taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer colorectal, calculés pour les années 2010 à 2023, sont présentés au niveau national, départemental et régional. Les indicateurs de participation sont calculés par périodes de deux années glissantes (2010-2011, 2011-2012, 2012-2013, 2013-2014…) qui reflètent la périodicité biennale des invitations au programme. Le mode de calcul des indicateurs est fondé sur le guide du format des données. Le test de recherche de sang occulte dans les selles au gaïac (Hémoccult® II), utilisé depuis la mise en place du programme de dépistage, a été remplacé par le test immunologique (OC Sensor®) en avril 2015.

Matériel et méthodes

L’ensemble des informations concernant le calcul des indicateurs de participation peut être consulté ici.

Résultats

Sont présentés les indicateurs de participation au programme pour les deux années les plus récentes et leur évolution depuis 2010.

Résultats pour la période 2022-2023

La population-cible du dépistage a été estimée à 20,8 millions de personnes.

La population exclue du PNDOCCR représente 2,8 millions de personnes, soit un taux d’exclusion standardisé de 12,8 %, comparable aux périodes précédentes (13,1 % en 2021-2022). Ce taux d’exclusion est globalement identique chez les hommes et chez les femmes. 

La population-éligible (population-cible – exclusions) est estimée à 17,9 millions de personnes.

6,2 millions de personnes ont réalisé un test de dépistage, quel qu’en soit le résultat (positif, négatif ou non analysable), ce qui représente un taux de participation-population éligible standardisé sur l’âge de 34,2 %. Ce taux est stable par rapport à la période précédente (34,3 % en 2021-2022) mais toujours en-deçà du standard européen acceptable de 45 %. Ce taux de participation reste plus élevé chez les femmes (35,4 %) que chez les hommes (32,8 %). Les taux de participation-population éligible les plus bas sont observés en Guyane (9,5 %), en Corse (18,0 %) et en Guadeloupe (22,1 %) et les taux les plus élevés dans les Pays de la Loire (42,9 %), en Bretagne (39,7 %) et dans le Grand Est (39,7 %). 

Taux standardisés de participation - population éligible, par département, période 2022-2023

Taux standardisés de participation - population éligible, par département

Le taux de participation-population cible est de 29,7 %.

La proportion de personnes avec un test non analysable non refait est de 2,7 %, stable par rapport à 2021-2022 (2,5 %) et inférieure au référentiel européen de 3 %. Elle varie d’un département à l’autre. 

Taux standardisés de personnes ayant fait un test non analysable non refait, par département, période 2022-2023

Taux standardisés de personnes ayant fait un test non analysable non refait, par département

Au total, 201 775 personnes ont eu un résultat de test positif, soit une proportion de 3,3 %, comparable à celle de la période 2021-2022 (3,5 %). Elle baisse néanmoins de façon continue depuis le passage au test immunologique en 2015. Cette proportion reste plus élevée chez les hommes (3,9 %) que chez les femmes (2,8 %). 

Autres indicateurs de performance du programme de dépistage