Fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes : données
Le dispositif de surveillance des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.
Une incidence stable des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
En 2019, 199 cas de fièvre typhoïde et de fièvres paratyphoïdes ont été déclarés en France, dont 162 (81 %) cas de fièvre typhoïde, 23 (12 %) cas de fièvre paratyphoïde A, 10 (5 %) cas de fièvre paratyphoïde B et 4 (2%) cas de fièvre paratyphoïde C. L’âge médian des cas était de 22 ans (min : 1 an, max : 80 ans) et 48 % étaient des femmes.
Ces données sont globalement stables par rapports aux années précédentes

Les personnes de tout âge sont touchées par les fièvres typhoïdes ou paratyphoïdes. Entre 1999 et 2017, les groupes d’âge 5-44 ans étaient les plus affectés, totalisant 74 % des cas déclarés en France métropolitaine.


Des cas majoritairement importés
Parmi les 2392 cas de fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes déclarés en France métropolitaine entre 1999 et 2019, 2000 (84%) sont survenus dans le mois ayant suivi un séjour en zone d’endémie, en particulier dans un pays du sous-continent Indo-Pakistanais, en Asie du Sud-Est, dans un pays d’Afrique sub-saharienne ou du Maghreb.
Près de 90 % des cas de fièvre typhoïde sont survenus chez des personnes qui n’avaient pas été antérieurement vaccinées contre cette maladie.
Au cours de cette période, la part des cas importés d’Afrique a régulièrement diminuée, passant de 73% des cas importés en 1999 à 24% en 2019, tandis que la part des cas importés d’Asie et d’Amérique latine a régulièrement augmentée, passant respectivement de 23% à 62% et 1% à 13%.
En 2013, le Centre National de Référence des Escherichia coli, Salmonella, Shigella et Santé publique France ont détecté qu’une épidémie de fièvre paratyphoïde A était en cours au Cambodge à partir des diagnostics réalisés chez les voyageurs de retour de ce pays1. Cette épidémie a également été rapportée depuis par d’autres pays2-3.
En 2017, une épidémie de fièvre typhoïde chez les participants d’un rassemblement de la communauté « Rainbow » (Rainbow gathering) tenu en Italie en juillet-août 2017 a également été détecté à partir des données de surveillance. La reconnaissance de cet épisode a secondairement permis d’identifier 16 cas en rapports avec cet évènement, dans 6 pays européens et en Nouvelle-Zélande4.
- Tourdjman M, Le Hello S, Gossner C, et al. Unusual increase in reported cases of paratyphoid A fever among travellers returning from Cambodia, January to September 2013. Euro Surveill 2013; 18(39).
- Judd MC, Grass JE, Mintz ED, Bicknese A, Mahon BE. Salmonella enterica Paratyphi A Infections in Travelers Returning from Cambodia, United States. Emerg Infect Dis. 2015 Jun; 21(6):1089-91.
- Saitoh T, Morita M, et al. Increase in paratyphoid fever cases in Japanese travellers returning from Cambodia in 2013. Epidemiol Infect. 2015 Jul 14:1-5.
- https://ecdc.europa.eu/en/news-events/typhoid-fever-outbreak-linked-rainbow-gathering-northern-italy
Une distribution majoritairement estivale
Il existe un pic de cas importés de fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes pendant les mois d’août et septembre, correspondant aux saisons de mouvements de populations, notamment touristiques, alors que la distribution des cas d’acquisition autochtone est stable tout au long de l’année.
Le caractère majoritairement importé de la fièvre typhoïde, survenant dans plus de 90% des cas chez des personnes non vaccinées conduit à rappeler l’importance des recommandations aux voyageurs devant séjourner en zone d’endémie, notamment relatives à la vaccination contre la fièvre typhoïde et à l’application des mesures d’hygiène individuelle et alimentaires.

Situation particulière de Mayotte
Dans un contexte d’accès à l’eau potable et d’assainissement insuffisant, la fièvre typhoïde reste une maladie endémique à Mayotte, et depuis une dizaine d’années, le nombre de cas identifiés augmente régulièrement. Au cours de l’année 2019, 53 cas de fièvre typhoïde confirmés par hémoculture et/ou coproculture ont été signalés par le laboratoire du Centre Hospitalier de Mayotte à la Cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaire (CVAGS) de l’ARS Océan Indien.
Des cas groupés sont régulièrement identifiés, la plupart du temps en lien avec des conditions d’assainissement et d’accès à l’eau potable insuffisantes.
