Etude PrévIST 2022-2023

A partir de novembre 2022, Santé publique France et ses partenaires lancent l’étude PrévIST, une étude nationale en population générale afin d’estimer la proportion de personnes porteuses d’une infection sexuellement transmissible et d’étudier les facteurs de risque associés.

Mis à jour le 13 septembre 2023
Dans cet article

Les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes sont en recrudescence depuis le début des années 2000, notamment les infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoque. En 2016, 270 000 infections à Chlamydia trachomatis et 50 000 infections à gonocoque avaient été diagnostiquées en France, soit une augmentation d’un facteur 3 par rapport à 2012. Les infections virales à papillomavirus (HPV) font partie des IST les plus fréquentes et sont responsables, chaque année en France, de condylomes chez environ 100 000 hommes et femmes.

Les IST représentent un enjeu majeur de santé publique, du fait de leur fréquence, des risques de complications comme une infection génitale haute ou une grossesse extra-utérine, des séquelles comme l’infertilité, et d’un risque majoré de transmission du VIH.

Dans ce cadre, Santé publique France lance, à partir de novembre 2022, l’étude PrévIST, en collaboration avec l’Inserm, le Centre national de référence (CNR) des IST bactériennes et le CNR des papillomavirus. Pour cela, il sera proposé aux participant(e)s âgé(e)s de 18 à 59 ans de l’enquête « Santé, vie affective et sexuelle » promue et financée par l’ANRS | MIE de réaliser un auto-prélèvement à domicile afin d’estimer la prévalence des infections à Chlamydia trachomatis, à gonocoque, à Mycoplasma genitalium et à HPV.

Plus le nombre de participant(e)s à l’étude sera important, plus les résultats seront représentatifs de la population générale et permettront de contribuer à la lutte contre les IST.

Quelles sont les infections recherchées ?

L’étude PrévIST concerne la recherche chez les 18-59 ans de plusieurs IST bactériennes : les infections à Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae(gonocoque) et Mycoplasma genitalium.

Ces infections sont transmises lors de rapports sexuels, sont souvent sans symptômes, mais peuvent avoir des conséquences sur la santé. Il est important de se faire dépister car des traitements généralement simples et efficaces sont disponibles.

Chez les moins de 30 ans, il sera également recherché la présence des papillomavirus (HPV). Ce virus est fréquent et peut toucher à la fois les femmes et les hommes. L’infection génitale est le plus souvent bénigne et transitoire, car le virus est le plus souvent spontanément éliminé par l’organisme. Mais dans certains cas, le virus peut persister et entrainer l’apparition de condylomes (verrues génitales). De plus, certains papillomavirus peuvent être à l’origine de lésions précancéreuses pouvant évoluer après plusieurs années vers un cancer génital ou anal. En raison de la fréquence importante des infections transitoires à HPV avant 30 ans, le test HPV n’est pas recommandé pour dépister ces infections. 

Objectifs de l’étude

  • Estimer la proportion de personnes âgées de 18 à 59 ans porteuses d’une infection à Chlamydia trachomatis (Ct), Neisseria gonorrhoeae (Ng) ou Mycoplasma genitalium (Mg), et de personnes de 18 à 29 ans porteuses de papillomavirus humains (HPV).
  • Etudier les facteurs de risque associés à ces infections.
  • Mesurer l’efficacité de la vaccination contre les HPV chez les femmes (recommandée chez les adolescentes depuis 2007), et disposer de données de prévalence de référence juste après l’introduction de la vaccination des garçons (recommandée chez depuis 2021).

L’étude PrévIST a pour finalité de contribuer à la politique de lutte contre les IST.

Déroulement de l’étude

Qui peut participer à l’étude ?

L’enquête « Santé, vie affective et sexuelle » vise à interroger par téléphone un échantillon tiré au sort de 37 000 personnes âgées de 15 à 59 ans et résidant en France. Toute personne ayant répondu à l’intégralité de cette enquête se verra proposer de participer à l’étude PrévIST si elle remplit deux conditions :

  • Être âgé(e) de 18 à 59 ans
  • Avoir déjà eu un rapport sexuel au cours de sa vie

Pour savoir si votre numéro de téléphone a été sélectionné pour participer à l’enquête « Santé, vie affective et sexuelle », vous pouvez consulter le site Internet santecsf.fr ou contacter le 0 800 942 595 (numéro vert gratuit).

Comment participer à l’étude ?

La réception du kit d’auto-prélèvement

Toutes les personnes ayant accepté de participer à PrévIST et donné une adresse postale recevront un kit d’auto-prélèvement contenant tout le matériel nécessaire pour réaliser le(s) prélèvement(s), ainsi qu’une lettre d’information, un formulaire de consentement et un mode d’emploi.

La réalisation des auto-prélèvements

Pour les femmes, il s’agit de réaliser un auto-prélèvement vaginal à l’aide d’un écouvillon (grand coton tige), qui permettra de rechercher les infections à Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Mycoplasma genitalium, et la présence de papillomavirus pour les femmes de 18 à 29 ans.

Pour les hommes, il s’agit de prélever un échantillon des premières urines du matin pour la recherche des infections à Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae et Mycoplasma genitalium. Pour ceux âgés de 18 à 29 ans, il leur sera également demandé un auto-prélèvement au niveau du pénis réalisé avec un écouvillon pour rechercher la présence de papillomavirus.

Ces prélèvements sont simples et rapides à réaliser, et n’occasionnent aucun risque ni douleur.

Le renvoi des auto-prélèvements

Une fois le(s) prélèvement(s) réalisé(s), le(la) participant(e) devra le(s) renvoyer au Centre national de référence (CNR) des IST bactériennes à Bordeaux, dans l’enveloppe pré-affranchie fournie dans le kit.

Le rendu des résultats

Les participant(e)s recevront, par courrier à l’adresse de leur choix, leurs résultats pour les infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae. En cas de résultats positifs, les participant(e)s seront incité(e)s à consulter un médecin ou un Centre gratuit de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).

Concernant l’infection à Mycoplasma genitalium, seuls les résultats positifs chez les personnes ayant déclaré des symptômes au moment de leur prélèvement seront rendus par le CNR, dans la mesure où aucun traitement n’est recommandé en cas d’absence de symptôme.

Les résultats pour les papillomavirus ne seront pas transmis car ils n’ont aucune signification clinique. Un test positif ne nécessite pas de traitement et dans la majorité des cas, le virus est spontanément éliminé par l’organisme.

Confidentialité des données

Les coordonnées (nom, prénom et adresse postale) des participant(e)s seront uniquement demandés pour permettre l’envoi des kits d’auto-prélèvements et le rendu des résultats. Ces données resteront en possession du laboratoire conformément à ses obligations légales et ne pourront être communiquées à personne d’autre.

Les résultats des dépistages feront l’objet d’un traitement informatisé de façon totalement anonyme par Santé publique France et l’Inserm, qui n’auront jamais accès aux données nominatives.

L’enquête « Santé, vie affective et sexuelle » et l’étude PrévIST ont reçu un avis favorable de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) le 23/09/2022.