Infections à streptocoque A

Le Streptocoque du Groupe A est un pathogène strictement humain transmis principalement par des gouttelettes et le contact direct. Généralement bénignes, les infections à streptocoque A peuvent être graves, voire mortelles. Actuellement, il n'existe pas de vaccin contre ces infections. 

Mis à jour le 16 octobre 2024
Dans cet article

Les infections invasives à streptocoque A : la maladie

Le Streptococcus pyogenes, communément appelé streptocoque beta-haemolytique du groupe A (SGA) est une bactérie strictement humaine. Le streptocoque du groupe A est le plus souvent responsable d’infections bénignes de la sphère ORL ou cutanées, telles que l’angine, la pharyngite, la scarlatine (manifestation toxinique de l’infection), l’érysipèle et l’impétigo. Plus rarement, il peut être responsable d’infections graves.

Lorsque les streptocoques diffusent dans un site normalement stérile, tel que le sang (bactériémie ou septicémie), le liquide cérébro-spinal (méningites) ou une articulation (arthrite), les infections à Streptocoques sont dites invasives (IISGA). 

Des infections sévères peuvent être :

  • des atteintes cutanées ou sous-cutanées ainsi que des tissus mous ;
  • des infections de l'endomètre (endométrites) ou autre complications infectieuses qui surviennent après l'accouchement ;
  • des pleuro-pneumopathies (affections qui impliquent à la fois les poumons et la membrane entourant les poumons). 

Ces infections peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) lié à des exotoxines super antigéniques et se manifestant par des signes de choc associé à une défaillance de plusieurs organes, une éruption cutanée et/ou des lésions muqueuses. De telles infections sont rares mais peuvent être graves et nécessitent le plus souvent une hospitalisation.

Lalétalité des infections invasives à streptocoque A est estimée à environ 10%-15%. Elle est plus élevée en cas de SCTS associé, 30 à 45%. Les complications aseptiques post-streptococciques sont caractérisées par un syndrome inflammatoire survenant 1 à 6 semaines après une infection initiale symptomatique ou non (par exemple le rhumatisme articulaire aigu).

Les chiffres – clés des infections invasives à streptocoque A
Chiffres-clés : 660 000 cas d’infections invasives à streptocoque A par an dans le monde | 2000 cas d’infections invasives à streptocoque A environ par an en France | 10-15% de létalité

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Les symptômes d'une infection à streptocoque du groupe A non invasive comprennent :

  • la fièvre ;
  • le mal de gorge (pharyngite) ;
  • des infections cutanées telles que :
    • l'impétigo (plaies pouvant former des cloques et une croûte de couleur de miel) ;
    • l'érysipèle (infection cutanée rouge vif) ;
    • la scarlatine (éruption cutanée qui peut être rugueuse comme du papier de verre, qui est pire dans les plis cutanés et qui peut provoquer une desquamation de la peau lorsqu'elle disparaît).

Les infections à streptocoques invasifs du groupe A (SGAi) sont rares et peuvent provoquer des symptômes et des signes graves, tels que :

  • la fièvre et l'essoufflement dus à une pneumonie ;
  • la fièvre, la douleur intense et la rougeur dues à la rupture des tissus conjonctifs sous la peau en raison d'une fasciite nécrosante ;
  • la fièvre, des frissons, les douleurs musculaires, les nausées et vomissements.

Après l'apparition des premiers symptômes, il ne faut généralement que 24 à 48 heures pour que l'hypotension artérielle se développe. Une fois que c'est le cas, le SCTS devient rapidement beaucoup plus grave :

  • tachycardie (rythme cardiaque plus rapide que la normale) ;
  • tachypnée (respiration rapide) ;
  • défaillance des organes (autres signes indiquant que les organes ne fonctionnent pas).

    

Comment se transmettent les infections à streptocoque A ?

Le streptocoque du groupe A est hébergé dans le pharynx. Les SGA se transmettent de personne à personne, par contact rapproché avec un malade ou un porteur asymptomatique par voie aérienne (gouttelettes oropharyngées), par contact direct (par exemple par contact avec une plaie infectée) ou plus rarement indirecte (objets, surfaces). Des épidémies de SGA d’origine alimentaire ont été décrites. Une plaie favorise la transmission par contact direct. Le portage asymptomatique est estimé à environ 10%, il est plus fréquent chez les jeunes.

Comment est diagnostiquée la maladie ?

Le diagnostic biologique repose sur l’isolement de la bactérie (culture positive) ou un TROD (test rapide d’orientation diagnostique) positif à SGA ou une PCR positive à partir d’un site normalement stérile (sang, liquide cérébrospinal (LCS), liquide articulaire, liquide pleural, liquide péricardique, l’os, l’endomètre ou les tissus profonds lors d’une intervention chirurgicale).

Une prise en charge par antibiotique

Actuellement, les antibiotiques ß-lactamines sont largement utilisés comme traitement principal des infections causées par les streptocoques.

Prévention des infections à streptocoque A

Il n’y a pas de vaccin contre les infections à streptocoque A, la prévention repose sur le dépistage, des TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) permettant d’obtenir un diagnostic en moins de 10 minutes sont notamment disponibles chez les médecins ou en pharmacie, le traitement des personnes infectés et l’antibioprophylaxie des personnes contacts à risque.

Quels sont les gestes à adopter pour éviter les risques de transmission ?

Pour limiter les risques de transmission des infections à streptocoque A, il est conseillé d’adopter les gestes barrières utilisés contre les virus de l’hiver :

  • se laver souvent les mains, avec du savon et de l'eau tiède ou un solution hydro alcoolique, en particulier :
    • avant de manger ou de préparer des aliments ;
    • après avoir toussé ou éternué ;
    • après être allé aux toilettes ou avoir changé de couche ;
  • nettoyer et désinfecter fréquemment les surfaces et les objets qui touchent le plus de personnes ;
  • couvrir la toux et les éternuements un mouchoir en papier ou avec le creux de votre coude ;
  • porter un masque bien ajusté dans les lieux publics intérieurs ;
  • améliorer la ventilation intérieure, par exemple en ouvrant une fenêtre ou une porte ;
  • rester à la maison quand on est malade.