Syphilis : données
Activité de dépistage : diminution en 2020 et ré-augmentation en 2021
Dépistages remboursés en secteur privé et en secteur public hors hospitalisations, système national des données de santé (SNDS)
En 2021, 2,8 millions de personnes de 15 ans et plus ont été testées au moins une fois pour une recherche de syphilis, soit un taux national de dépistage de 51 pour 1 000 habitants de 15 ans et plus (figure 1).
Les deux tiers (67%) des personnes testées en 2021, comme en 2020, sont des femmes en raison du dépistage obligatoire de la syphilis pendant la grossesse. Le taux de dépistage est ainsi près de deux fois plus élevé chez celles-ci (66 pour 1 000) que chez les hommes (35 pour 1 000). Le taux de dépistage est plus important chez les femmes (116 pour 1 000) et hommes (43 pour 1 000) de 15 à 25 ans.
Entre 2014 et 2021, le taux de personnes dépistées au moins une fois dans l’année pour une syphilis a augmenté (+53%). L’augmentation a été plus marquée (taux multiplié par deux) chez les jeunes hommes de 15-25 ans. Après une diminution du taux de dépistage de la syphilis en 2020, en lien avec l’épidémie de Covid-19, ce taux a ré-augmenté en 2021 à un niveau légèrement supérieur à celui de 2019 (+3%).

Comme pour le dépistage des infections à Ct et des gonococcies, c’est en Guyane que le taux de dépistage de la syphilis est le plus élevé (133 pour 1 000), suivi par les autres DROM (entre 99 et 114 pour 1 000, à l’exception de Mayotte), puis de l’Ile-de-France (68 pour 1 000). Les taux de dépistage sont les plus faibles de France en Corse (34 pour 1 000) et à Mayotte (31 pour 1 000) (figure 2).

Évolution du nombre de cas, du taux de diagnostics et du taux de positivité
Infections diagnostiquées en CeGIDD assez stables depuis 2016
Le nombre de syphilis diagnostiquées en CeGIDD est d’environ 3 300 en 2021, nombre qui est assez stable depuis 2016 (données des RAP et SurCeGIDD). Le taux de positivité des tests, égal à 1,4% en 2021, est également stable sur la même période. Chez les femmes cis, hormis un pic du taux de positivité en 2020, lié à la diminution des dépistages, ce taux est relativement stable, égal à 0,3% en 2021 (Figure 3). Chez les hommes cis, hormis un pic également en 2020, le taux de positivité a diminué depuis 2016, il est de 1,8% en 2021. Chez les personnes trans, le taux est de 6,1% en 2021. Le taux de positivité des tests en CeGIDD est le plus élevé en Martinique (2,9%) et dans les Hauts-de-France (2,2%) en 2021, et le plus bas en Guadeloupe (0,2%) et en Pays-de-la-Loire (0,6%) (donnée non disponible pour Mayotte). Lorsque l’information sur le sexe des partenaires est disponible, le taux de positivité est respectivement 6 à 9 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) que chez les hommes hétérosexuels et que chez les femmes hétérosexuelles.
Infections diagnostiquées en médecine générale en hausse de 42% en 2021
L’incidence annuelle des cas de syphilis vus en consultation de médecine générale en métropole a été estimée à 9 291 cas en 2021 [IC95% : 6 529-12 053], soit une hausse de 42% par rapport à 20201 (Réseau Sentinelles). Le taux d’incidence annuel des cas de syphilis vus en médecine générale est estimé à 0,1 cas pour 1 000 habitants.
Caractéristiques des cas de syphilis diagnostiqués en CeGIDD et en médecine générale
En CeGIDD : 62% des personnes étaient âgées de 26 à 49 ans
Les cas de syphilis récente diagnostiqués en CeGIDD (SurCeGIDD et ResIST) concernaient 92% d’hommes cis, 7% de femmes cis et 0,8 % d’hommes et de femmes trans. L’âge médian des personnes touchées par cette IST est de 34 ans, 35 ans chez les hommes cis, 26 ans chez les femmes cis et 39 ans chez les personnes trans. La majorité des cas (62%) était âgée de 26 à 49 ans. Parmi les personnes pour lesquelles l’information était disponible, 19% étaient nées à l’étranger. Les HSH représentaient 78% des cas, les hommes hétérosexuels 14%, les femmes hétérosexuelles 8% et les femmes ayant des rapports sexuels avec les femmes (FSF) 0,3%. La majorité (82%) des patients avaient eu au moins 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois. Des signes cliniques d’IST étaient identifiés lors de la consultation dans plus de la moitié des cas (57%). Un antécédent d’IST bactérienne au cours des 12 derniers mois était connu pour 29% des patients. Une séropositivité VIH a été découverte lors de la consultation chez 1,8 % des patients. La syphilis était diagnostiquée à un stade primaire dans seulement un cas sur deux (53%), tandis qu’elle était diagnostiquée à un stade latent précoce dans près d’un quart des cas (24%).
En médecine générale : près de 90% des cas déclarés étaient des hommes
Les caractéristiques des cas de syphilis diagnostiqués en médecine générale en 2021 étaient similaires à celles des cas diagnostiqués en CeGIDD (réseau Sentinelles). Les hommes représentaient 90% des cas déclarés, dont 81% étaient des HSH (73% de l’ensemble des cas)1. Les personnes nées à l’étranger représentaient 18% des cas. Dans l’année précédant le diagnostic, 41% des patients avaient déjà eu une IST bactérienne et 83% déclaraient au moins 2 partenaires sexuels. Parmi l’ensemble des cas, 18% étaient connus comme séropositifs pour le VIH. La syphilis était diagnostiquée à un stade récent dans 84% des cas, tardif dans 3% et indéterminé dans 13%.
1 IPLESP, Inserm-Sorbonne Université. Bilan d’activité 2021 du réseau Sentinelles.
Bulletins des réseaux de surveillance des IST
- Données 2021
- Données 2020
- Données 2019
- Données 2018
- Données 2017
- Données 2016
- Données 2015
- Données 2014
- Données 2013
- Données 2012
- Données 2011
- Données 2010
- Données 2009
- Données 2008
- Données 2007