Donneurs de sang en France : chiffres clés 2019-2021

Près de 3 millions de dons de sang sont collectés chaque année en France par environ 1,6 millions de donneurs. A l’occasion de la journée mondiale des donneurs du sang, Santé publique France publie une actualisation des données de surveillance des donneurs de sang en France sur la période 2019-2021. Cette surveillance permet d’estimer la prévalence et l’incidence des infections transmissibles par le sang (VIH, VHB, VHC, syphilis) et le risque qu’un don soit infecté par ces infections. 

Publié le 14 juin 2022

Le don de sang, autorisé chez les personnes âgées de 18 à 70 ans, est régi par des règles éthiques inscrites dans la loi du 4 janvier 1993 : anonymat, bénévolat, consentement éclairé et non profit. L’établissement français du sang et le Centre de transfusion sanguine des armées réalisent la collecte de sang humain et de ses composants.

Outre les dépistages réalisés de manière systématique sur chaque poche de sang, la sélection des donneurs de sang est un élément important pour assurer la sécurité des produits sanguins. Elle vise à la fois la sécurité des donneurs (problèmes de santé pouvant être aggravés par le don de sang) et la sécurité des receveurs de produits sanguins.

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Donneurs de sang : chiffres et résultats clés de la surveillance, 2019-2021

Entre 2019 et 2021, sur un total de 8,5 millions de dons prélevés :

  • 36 ont été confirmés positifs pour le VIH (soit un taux de 0,04 pour 10 000 dons)
  • 41 pour l’HTLV (0,05 pour 10 000) dont 13 (32%) ont été dépistés dans les départements français d’Amérique (DFA)
  • 178 pour le VHC (0,21 pour 10 000)
  • 350 pour le VHB (0,41 pour 10 000)
  • 899 pour la syphilis (1,1 pour 10 000)

Entre 1992-94 et 2019-21, les taux de dons positifs ont tous diminué : celui du VHC a été divisé par 40, celui du VIH par 11, celui du VHB par 9 et celui de l’HTLV par 4 (la définition d’un don positif pour la syphilis ayant été modifiée en 2007, cette évolution n’est pas calculable). 

Les diminutions observées depuis 1992 s’expliquent par :

  • le renforcement de la sélection des donneurs de sang, 
  • l’amélioration des tests de dépistage, 
  • l’évolution de l’épidémiologie de ces infections, 
  • l’amélioration de la connaissance par les personnes infectées de leur propre statut vis-à-vis de chacune de ces infections grâce aux actions de dépistage en population générale.

La surveillance épidémiologique des donneurs de sang : le rôle de Santé publique France

Depuis 1993, Santé publique France coordonne la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, en partenariat avec l’Établissement français du sang (EFS), le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), le Centre national de référence risque infectieux transfusionnels (CNR RIT) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les missions de l’agence sont définies par le décret n°2006-99 du 1er février 2006. Dans ce cadre, les données nécessaires à la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, issues de chaque établissement de transfusion sanguine doivent être envoyées à Santé publique France, qui doit ensuite transmettre les données de surveillance à l’ANSM, dans le cadre du système national d’hémovigilance.

Evolution du critère de sélection des donneurs de sang concernant la population des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) depuis le 16 mars 2022

Depuis le 16 mars 2022, les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ont le droit de donner leur sang dans les mêmes conditions que les autres donneurs, c’est-à-dire s’ils n’ont pas eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 4 derniers mois.

Dans le contexte favorable d’un risque résiduel VIH devenu extrêmement faible, de l’avis du Haut conseil de santé publique portant sur les conditions nécessaires à l’évolution des critères de sélection, et suite aux débats du Comité de suivi de la sélection des donneurs de sang, le ministère en charge de la santé, a annoncé la levée de l’ajournement de 4 mois pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à partir du 16 mars 2022. Cette nouvelle évolution de l’accès au don du sang aux HSH doit s’accompagner d’une surveillance renforcée des donneurs de sang afin de disposer d’un suivi en temps réel des indicateurs permettant de mesurer l’impact de cette dernière modification.

Don de sang et risque de transmission : quels sont les moyens de prévention ? 

Conformément à la réglementation, pour prévenir les risques de transmission d’agents pathogènes lors du don de sang, chaque donneur doit répondre à un questionnaire pré-don visant à identifier d’éventuelles contre-indications. 

Si le médecin ou l’infirmier de collecte autorise le donneur à donner son sang, chaque don fait alors l’objet d’un dépistage systématique pour les agents responsables des pathologies suivantes : le sida, les hépatites B et C, la syphilis et les pathologies associées à l’HTLV (HTLV recherché uniquement chez les nouveaux donneurs en France métropolitaine et chez tous les donneurs dans les départements français d’Amérique). 

En complément de ces dépistages systématiques, d’autres infections peuvent être recherchées si des facteurs de risques ont été repérés lors de l’entretien pré-don (ex : voyages, épidémies) : paludisme, maladie de Chagas, hépatite A, toxoplasmose, dengue, chikungunya, zika…

Les tests de dépistage permettent ainsi de détecter des infections chez les personnes souhaitant donner leur sang. En cas de détection d’un agent pathogène, le donneur est alors convoqué pour une consultation post-don, durant laquelle un contrôle biologique sera effectué afin de confirmer l’infection et l’orienter vers un professionnel de santé pour une prise en charge. La poche de sang sera bien sûr détruite.