Cas de variole du singe : point de situation au 20 septembre 2022

Point de situation au 20 septembre2022 suite aux cas de variole du singe (Monkeypox en anglais) signalés en France et dans le monde. La prochaine actualisation de ce bilan aura lieu le 22 septembre.

Publié le 21 septembre 2022
Dans cet article

Début mai 2022, des cas de variole du singe (Monkeypox) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest où le virus est présent, ou des personnes de retour de voyage, ont été signalés en Europe et dans le monde. Depuis cette date, la maladie fait l’objet, en France comme en Europe, d’une surveillance renforcée. 

Point de situation en France

Au 20 septembre 2022 à 12h00, 3 943 cas confirmés d’infection à virus Monkeypox ont été recensés en France, soit 110 cas supplémentaires depuis le bilan du 12 septembre.  

La répartition des cas confirmés par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue) est présentée en figure 1. La région Ile-de-France concentre le plus grand nombre de cas (2 403, soit 61 %), suivie de l’Occitanie (312 cas), de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (268 cas) et de l’Auvergne-Rhône-Alpes (259 cas) ; 20 cas résident à l’étranger.

Pour 1 129 cas confirmés (29%), la région de résidence n’était pas connue et a été remplacée par la région de signalement.

La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 90 cas de plus de 15 ans (2,3 %) sont de sexe féminin. La proportion de cas féminins augmente sur les dernières semaines. Parmi l’ensemble des cas confirmés déclarés en semaine 36, 13,9 % sont des femmes et 10,4 % en semaine 37 (données non consolidées). Cette proportion était de 5,7 % en semaine 35, 7,5 % en semaine 34 et 6,3 % en semaine 33. Mais le nombre de cas confirmés rapportés chez des femmes reste faible (maximum de 16 cas signalés en semaine 36), dans un contexte de diminution du nombre total de cas confirmés depuis plusieurs semaines. Ces données doivent donc être interprétées avec prudence. 

Neuf (0,2 %) enfants de moins de 15 ans ont été déclarés comme cas confirmés. Les cas confirmés adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25 % des cas adultes ont moins de 29 ans et 25 % ont de 43 à 81 ans.

Parmi les cas confirmés pour lesquels l’information est disponible, 84 (2,1 %) ont été hospitalisés du fait de leur infection par le virus Monkeypox, cette proportion reste stable dans le temps. 

Aucun décès n’a été signalé à ce jour.

La distribution des cas selon la date de début des symptômes (lorsque celle-ci est connue) est présentée en figure 2. La date de début des symptômes des cas s’étend entre le 7 mai et le 12 septembre 2022. Compte tenu des délais de déclaration, les données des dernières semaines ne sont pas consolidées. Les déclarations reçues ne mentionnent pas toujours la date de début des symptômes. En alternative de cette information, la distribution des cas selon leur date de signalement est présentée en figure 3.

Ces données actualisées suggèrent que le pic de contaminations a eu lieu fin juin/début juillet et que le nombre de cas confirmés a tendance à diminuer depuis. Il faut néanmoins rester prudent car l’amélioration des connaissances sur la maladie peut diminuer le recours aux soins des populations les mieux informées.  Plusieurs autres pays, notamment en Europe, observent des tendances similaires du nombre de nouveaux cas déclarés au cours des dernières semaines. 

Figure 1. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=3 923 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-septembre 2022 (données au 20/09/2022 – 12h00)
Figure 1. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=3 923 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-septembre 2022 (données au 20/09/2022 – 12h00)
Figure 2. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=2 838 cas, nombre de données manquantes : 1 105) par semaine de début des symptômes, France, mai-septembre 2022(données au 20/09/2022 – 12h00).
Figure 2. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=2 838 cas, nombre de données manquantes : 1 105) par semaine de début des symptômes, France, mai-septembre 2022(données au 20/09/2022 – 12h00).
Les données des dernières semaines (en bleu clair) ne sont pas totalement consolidées.
Figure 3. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n= 3 943 cas) par semaine de signalement, France, mai-septembre 2022 (données au 20/09/2022 – 12h00).
Figure 3. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n= 3 943 cas) par semaine de signalement, France, mai-septembre 2022 (données au 20/09/2022 – 12h00).
Les données de la dernière semaine (en bleu clair) ne sont pas totalement consolidées. Le creux de déclaration observé en semaine 28 (du 11 au 17 juillet) peut s’expliquer par le jour férié du 14 juillet.

La vaccination préventive contre la variole du singe 

Concernant le déploiement de la vaccination, à la date du 20 septembre 2022, 157 952 doses de vaccin de 3ème génération ont été livrées par l’Agence aux territoires, 3560 doses supplémentaires seront livrées cette semaine.

Au 19 septembre 2022, le nombre total de doses administrées est de 99 527 (source : Ministère de la Santé et de la Prévention).

Les actions d’information et de prévention

Compte tenu de ce qui a été observé en Europe sur la maladie, une communication ciblée a été rapidement mise en œuvre en direction des personnes HSH. Le site sexosafe.fr, dédié à la sexualité des personnes HSH, est régulièrement mis à jour avec un résumé des connaissances sur le sujet et les mesures de prévention. Des campagnes d’affichage, radio et digitales apportent l’information aux personnes en complément d’actions sur le terrain.

Depuis le 17 juin, la campagne digitale a généré près de 936 431 clics sur les bannières et plus de 829 050 visites du site Sexosafe.

Toutes les informations sur la vaccination sont mises à jour chaque semaine sur la page destinée au grand public et celle destinée aux professionnels de santé (accessible sans identifiant) du site Vaccination-info-service.

Les actions de prévention s’adaptent en continu à l’évolution de la situation et l’état des connaissances.

Pour faciliter l’accès à l’information des personnes vulnérables en situation de précarité, un outil imagé, traduit en 8 langues, élaboré avec des professionnels intervenant auprès de ces personnes est disponible sur Santé publique France :

La newsletter MOBCO n°7 construite avec des acteurs de terrain rassemble une série de questions/réponses sur le sujet Monkeypox/variole du singe. Elle s'adresse aux professionnels ou bénévoles en contact avec les personnes en situation de précarité.

En France, la surveillance pérenne de la variole du singe par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.

Monkeypox info service : un dispositif d’écoute pour répondre aux questions sur la variole du singe

La ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Ce dispositif a en charge d’accompagner les messages de prévention et les mesures de protection, d’informer sur les symptômes, les traitements et la vaccination, de conseiller et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge.

Depuis l’ouverture de la ligne mi-juillet, 7 637 entretiens ont été réalisés sur Monkeypox info service.

  • 182 entretiens ont été réalisés en semaine 37 (versus 257 en semaine 36)
  • 95 % des appelants contactent la ligne pour eux-mêmes
  • Les thèmes abordés pendant les entretiens restent majoritairement les moyens de prévention (à 59%, mais en baisse de 3 points par rapport à la semaine 36). Il s’agit principalement de questions sur la vaccination et ses différentes modalités d’accès. 39 % des appelants ont ainsi été orientés vers un centre de vaccination.
  • Par ailleurs, on note une augmentation de 5 points par rapport à la semaine 36 (29% des entretiens) d’interrogations portant sur les aspects psychologiques et relationnels (peur d’être contaminé-e, risque de contaminer son entourage, …).
  • De même, 26 % des entretiens traitent des symptômes, en hausse de 7 points par rapport à la semaine 36 (26 % vs 19 %). Les questions concernent les réactions cutanées du virus et d’éventuelles complications.

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