Cas de variole du singe : point de situation au 7 juillet 2022

Point de situation au 07/07/22 suite aux cas de variole du singe (Monkeypox) signalés en France et dans le monde.

Publié le 8 juillet 2022

Des cas de variole du singe (Monkeypox en anglais) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest ou des personnes de retour de voyage ont été signalés en Europe et dans le monde, des cas suspects sont en cours d’évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue donc très rapidement. En France, les infections par ce virus font l’objet d’une surveillance pérenne par le dispositif de la déclaration obligatoire. Compte tenu des alertes en cours, la surveillance de ces infections est renforcée par Santé publique France et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé.

Cas de variole du singe : point de situation en France

Au 07 juillet 2022 à 12h00, 721 cas ont été confirmés : 473 en Ile-de-France, 70 en Auvergne-Rhône-Alpes, 52 en Occitanie, 33 en Nouvelle Aquitaine, 29 dans les Hauts-de-France,28 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 11 en Normandie, 10 en Grand Est, 6 en Bretagne, 4 en Pays-de-la-Loire, 3 en Bourgogne-Franche-Comté et 2 en Centre-Val de Loire.

Au 06 juillet 2022 à 12h00, la distribution par région de résidence des 652 cas confirmés résidant en France qui ont été investigués est présentée dans la figure 1. Par ailleurs, 4 cas supplémentaires résident à l’étranger.

Figure 1. Cas confirmés de variole du singe (n=652), par région de résidence, France, mai-juillet 2022 (données au 06/07/2022 – 12h00)

Figure 1. Cas confirmés de variole du singe (n=652), par région de résidence, France, mai-juillet 2022 (données au 06/07/2022 – 12h00)

Parmi ces cas, un nouveau cas pédiatrique de moins de 10 ans et un nouveau cas féminin ont été rapportés. Au total, 2 enfants et 4 femmes sont donc recensés à ce jour parmi l’ensemble des cas infectés par le virus de la variole du singe depuis le 7 mai 2022, date du premier cas détecté en France.

Les cas adultes confirmés sont âgés entre 19 et 71 ans (âge médian : 35 ans).

 Les dates de début des symptômes s’étendent ente le 7 mai 2022 et le 1er juillet 2022 (Figure 2). Ces cas ont été diagnostiqués en médiane 6 jours (entre 0 à 22 jours) après le début des symptômes ; de ce fait, les données de la dernière semaine ne sont pas consolidées.
Chez les cas investigués, le délai médian de recours au test par semaine de dépistage est en diminution depuis le début de l’épidémie, passant de 13 jours en S18-2022 (2 au 8 mai) à 5 jours en S25-2022 (20 au 26 juin).

Figure 2. Cas confirmés de variole du singe (n=656), par date de début des symptômes, France, mai-juillet 2022 (données au 06/07/2022 – 12h00)

Figure 2. Cas confirmés de variole du singe (n=656), par date de début des symptômes, France, mai-juillet 2022 (données au 06/07/2022 – 12h00)

Parmi les cas investigués, 81 % ont présenté une éruption génito-anale, 74 % une éruption sur une autre partie du corps, 79 % une fièvre et 75 % des adénopathies.

Parmi les cas investigués, 34 sont immunodéprimés ; 174 sont séropositifs au VIH (27 %).  Chez les cas non porteurs du VIH, 314 sont sous PreP (69 %). Aucun cas n’est décédé.

A ce jour, en France, 98 % des cas pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Parmi les cas pour lesquels l'information est disponible, 75 % déclarent avoir eu au moins 2 partenaires sexuels dans les 3 semaines avant l'apparition des symptômes.

La plupart des cas investigués déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés ; 118 sont des cas secondaires, c'est-à-dire rapportant avoir été en contact avec un cas de variole du singe dans les trois semaines précédant la survenue des symptômes.
La prochaine actualisation de ce bilan aura lieu le mercredi 13 juillet 2022.

Les actions d’information et de prévention

Compte tenu de ce qui a été observé en Europe sur la maladie, une communication ciblée a été rapidement mise en œuvre en direction des personnes HSH. Le site sexosafe.fr, dédié à la sexualité des personnes HSH, a été mis à jour avec un résumé des connaissances sur le sujet et les mesures de prévention. Les messages rappelant les symptômes et la conduite à tenir en cas de symptômes ont été relayés via une campagne digitale. Depuis le 17 juin, la campagne digitale a généré près de 220 817 clics sur les bannières et plus de 204 999 visites du site Sexosafe. Ce dispositif a été complété avec une campagne d’affichage dans les lieux de convivialité avec près de 1350 espaces d’affichage. En parallèle, des affiches, des flyers et des fiches-conseils ont été diffusés grâce aux acteurs associatifs, aux ARS et aux équipes de Sexosafe présentes sur le terrain, dans le cadre des marches des fiertés et dans les lieux de convivialité HSH. A ce jour, 1 626 affiches et 62850flyers ont été commandés.

Les actions de prévention s’adaptent en continu à l’évolution de la situation et l’état des connaissances.

En l’absence habituelle de variole du singe en Europe et de lien rapporté par les cas identifiés avec une zone à risque, le contexte européen actuel constitue une alerte et suggère une contamination en Europe. C’est pourquoi, en France, la surveillance pérenne de la variole du singe par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.

Qu’est-ce que la variole du singe (Monkeypox) ? 

La variole du singe est une maladie infectieuse due à un Orthopoxvirus. Cette maladie zoonotique est habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission inter-humaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soins.

Comment se transmet-il ?

Le virus de la variole du singe peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent ces conditions pour une contamination, et avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus.

La contamination peut aussi avoir lieu au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes, le plus souvent 3 semaines).

En Afrique centrale ou de l’Ouest l’homme peut aussi s’infecter au contact d’animaux, sauvages ou en captivité, morts ou vivants, tels que les rongeurs ou les singes.

L’infection par le virus de la variole du singe n’est pas connue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission.

Quels sont les symptômes ?

L’infection par le virus de la variole du singe peut provoquer une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes des pieds, peuvent être présentes mais également sur le tronc et les membres. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, des courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés.

L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.

La variole du singe est-elle grave ?

La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques.

En Europe, et notamment en France, aucun décès n’a été signalé.

Consultez les points de situation précédents