Cas de variole du singe : point de situation au 23 août 2022

Point de situation au 23/08/22 suite aux cas de variole du singe (Monkeypox en anglais) signalés en France et dans le monde. La prochaine actualisation de ce bilan aura lieu le 31 août 2022.

Publié le 25 août 2022
Dans cet article

Début mai 2022, des cas de variole du singe (Monkeypox) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest où le virus est présent, ou des personnes de retour de voyage, ont été signalés en Europe et dans le monde. Depuis cette date, la maladie fait l’objet, en France comme en Europe, d’une surveillance renforcée. Au 23 août, 3 421 cas confirmés biologiquement ont été recensés en France.

Point de situation en France

Au 23 août 2022 à 18h00, 3 421 cas confirmés biologiquement ont été recensés en France.

Dans le cadre sa démarche régulière de vérification de la qualité des indicateurs, l’Agence a identifié 350 cas non encore saisis dans les bases depuis le dernier bilan publié sur le site de l’agence le jeudi 18/08. Le nombre total de cas confirmés publié ce jour intègre donc un rattrapage de données qui n’est pas à interpréter comme une augmentation exceptionnelle du nombre de cas. Réparti dans le temps, ce rattrapage ne change pas les tendances observées. Il n’a pas d’impact sur l’information et la prise en charge des patients. 

La répartition des cas confirmés par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue) est présentée en figure 1. La région Ile-de-France concentre le plus grand nombre de cas (2 110, soit 62%), suivie de l’Occitanie (277 cas), de l’Auvergne-Rhône-Alpes (231 cas) et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (212 cas). 19 cas résident à l’étranger.

Pour 1 005 cas confirmés (29,3%), la région de résidence n’était pas connue et a été remplacée par la région de signalement. La très grande majorité des cas confirmés recensés à ce jour sont des adultes de sexe masculin (1,4% de femmes). Huit enfants de moins de 15 ans ont été déclarés. Les cas adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25% des cas adultes ont moins de 30 ans et 25% ont de 43 à 77 ans. Parmi les cas pour lesquels l’information est disponible au moment de la notification, 65 (3%) sont connus comme ayant été hospitalisés du fait de leur infection au virus Monkeypox. 

En France, aucun décès n’a été signalé à ce jour.

Les principales caractéristiques de 39 cas confirmés chez des femmes sont les suivantes : leur âge médian est de 27 ans (extrêmes entre 18 et 61 ans). Elles sont majoritairement domiciliées en Ile-de-France.

Les circonstances de contamination de ces femmes sont difficiles à appréhender. Parmi les 22 femmes pour lesquelles on dispose de l’information, 5 ont rapporté avoir fréquenté une personne infectée par la variole du singe dans les 3 semaines ayant précédé le début des symptômes. Ce contact a eu lieu dans le foyer familial ou le lieu de vie (cohabitation avec un membre de la famille ou le conjoint).  Deux femmes ont déclaré une profession susceptible de les exposer au virus (professionnel de santé et métier de l’hôtellerie). Pour les autres, les données de l’entretien n’ont pas permis d’identifier un mode de contamination présumé.

La distribution des cas confirmés selon la date de début des symptômes (lorsque celle-ci est connue) est présentée en figure 2. La date de début des symptômes des cas s’étend entre le 7 mai 2022 et le 18 août 2022. Compte tenu des délais de déclaration, les données des dernières semaines ne sont pas consolidées.

Les déclarations reçues ne mentionnent pas toujours la date de début des symptômes. En alternative de cette information, la distribution des cas selon leur date de signalement est présentée en figure 3.

Ces données semblent montrer que le nombre de contaminations a été maximal fin juin/début juillet et que depuis le nombre de cas a tendance à diminuer. Il faut néanmoins rester très prudent car la période estivale a pu entrainer des retards au diagnostic et à la déclaration. De même, certaines personnes peuvent ne pas avoir eu recours aux soins. Les autres pays avec lesquels nous échangeons, et notamment en Europe, observent également un ralentissement voire une diminution du nombre de nouveaux cas déclarés au cours des dernières semaines. Cette tendance devra être confirmée dans les semaines à venir.

Figure 1. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=3 402 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00)
Figure 1. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=3 402 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00)
Figure 2. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=2 415 cas) par semaine de début des symptômes, France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00).
Figure 2. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n=2 415 cas) par semaine de début des symptômes, France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00).
Les données des dernières semaines (en gris) ne sont pas totalement consolidées.
Figure 3. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n= 3 402 cas) par semaine de signalement, France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00).
Figure 3. Cas confirmés biologiquement de variole du singe (n= 3 402 cas) par semaine de signalement, France, mai-août 2022 (données au 23/08/2022 – 18h00).
Les données de la dernière semaine (en gris) ne sont pas totalement consolidées (le creux de déclaration observé en semaine 28 (du 11 au 17 juillet) peut s’expliquer par le jour férié du 14 juillet)..

Les actions d’information et de prévention

Compte tenu de ce qui a été observé en Europe sur la maladie, une communication ciblée a été rapidement mise en œuvre en direction des personnes HSH. Le site sexosafe.fr, dédié à la sexualité des personnes HSH, est régulièrement mis à jour avec un résumé des connaissances sur le sujet et les mesures de prévention. Des campagnes d’affichage, radio et digitales apportent l’information aux personnes en complément d’actions sur le terrain. Depuis le 17 juin, la campagne digitale a généré près de 729 877 clics sur les bannières et plus de 656 402 visites du site Sexosafe.

Toutes les informations sur la  vaccination sont mises à jour chaque semaine sur la page destinée au grand public et celle destinée aux professionnels de santé (accessible sans identifiant) du site Vaccination-info-service.

Les actions de prévention s’adaptent en continu à l’évolution de la situation et l’état des connaissances.

Pour faciliter l’accès à l’information des personnes vulnérables en situation de précarité, un outil imagé, traduit en 6 langues, élaboré avec des professionnels intervenant auprès de ces personnes est disponible sur Sante Publique France.

La newsletter MOBCO n°7 construite avec des acteurs de terrain rassemble une série de questions/réponses sur le sujet Monkeypox/variole du singe. Elle s'adresse aux professionnels ou bénévoles en contact avec les personnes en situation de précarité.

En France, la surveillance pérenne de la variole du singe par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.

Monkeypox info service : un dispositif d’écoute pour répondre aux questions sur la variole du singe

La ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Ce dispositif a en charge d’accompagner les messages de prévention et les mesures de protection, d’informer sur les symptômes, les traitements et la vaccination, de conseiller et d’orienter vers les dispositifs de prise en charge.

Depuis l’ouverture de la ligne mi-juillet, 6 400 entretiens ont été réalisés sur Monkeypox info service.

  • 547 entretiens ont été réalisés en semaine 33 (versus 846 en semaine 32)
  • Baisse régulière du nombre d’entretiens quotidiens depuis le mercredi 10 août 2022.
  • La proportion d’appels de femmes est en hausse : elle représente 17% des appels, contre 13 % en semaine 32.
  • L’île de France reste la première région d’appels, mais le pourcentage est en baisse de 6 % par rapport à la semaine 32 (47% vs 53%). Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie représentent chacune 10% des origines d’appels. On observe une hausse de 3% des appels en provenance de la région Hauts-de-France (7% en semaine 33 vs 4% en semaine 32).
  • Globalement, pas d’évolution majeure des typologie d’appels. On observe néanmoins une augmentation de 4 % du pourcentage d’appels concernant les risques de transmission (risque de se faire contaminer et/ou risques de contaminer son partenaire) : 21% vs 17% en semaine 32.

La vaccination préventive contre la variole du singe

Face à la diffusion du virus Monkeypox (variole du singe), la Haute Autorité de santé, saisie par la Direction générale de la santé a recommandé dans son avis du 7 juillet 2022 qu’une vaccination préventive soit proposée aux groupes les plus exposés au virus.

Concernant le déploiement de la vaccination, 103 372 doses de vaccin de 3ème génération ont été livrées par l’Agence aux territoires au 23/08/2022. Les livraisons sont majoritairement effectuées sur un rythme hebdomadaire. 

Depuis le 11 juillet 2022, en plus des personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade, les personnes entrant dans les indications retenues par la HAS peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner sur l’ensemble du territoire :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples.
  • Les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples.
  • Les travailleurs-ses du sexe.
  • Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.

La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.

Pour en savoir plus sur la vaccination et l’accès aux lieux de vaccination :

Consultez les points précédentsAfficherMasquer