Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 19 janvier 2017.

Publié le 23 janvier 2017
Mis à jour le 20 juin 2019

A la Une

Suicides et autres décès en milieu carcéral en France entre 2000 et 2010

Les détenus constituent une population particulièrement vulnérable : ils sont en moins bonne santé que la population générale, et ce, dès leur entrée en détention. La population carcérale apparaît, dans une forte proportion, comme une population socialement défavorisée, qui cumule les facteurs de risque liés à la précarité. Elle est également exposée à des risques liés à l'enfermement et à la privation de liberté susceptibles d'être aggravés par les conditions de détention.L'état de santé dégradé des personnes détenues constitue un enjeu de santé publique à part entière, en regard des besoins cliniquement établis par les professionnels de santé somatique et mentale lors des consultations d'entrée en détention.Dans le cadre de ses travaux menés sur la santé en milieu carcéral en collaboration avec l'administration pénitentiaire, Santé publique France vient de publier un rapport sur l'étude "Suicides et autres décès en milieu carcéral en France entre 2000 et 2010. Apport des certificats de décès dans la connaissance et le suivi de la mortalité " (1). Ce rapport montre que, sur 10 ans, la moitié des 2 541 décès chez les détenus étaient des suicides. Ce taux est nettement plus élevé que dans l'ensemble de la population française (7 fois plus pour les hommes et 20 fois pour les femmes). Par contre, la mortalité par " causes naturelles ", à l'exception du sida, était moins importante chez les personnes écrouées que dans l'ensemble de la population française. Dans plus de la moitié des certificats de décès des personnes décédées par suicide sous écrou, aucune pathologie somatique ni psychiatrique n'a été mentionnée, les pathologies psychiatriques, mentionnées dans seulement 15,5 % des cas, étaient vraisemblablement sous-déclarées.Cette étude originale issue du croisement des certificats de décès de la base nationale de mortalité du CépiDc-Inserm et des informations transmises par l'administration pénitentiaire, constitue un pas vers un système de surveillance épidémiologique des suicides en détention. L'amélioration des remontées d'information médicale, et en particulier celles relatives aux éventuelles pathologies (psychiatriques ou somatiques) associées au suicide, permettrait d'analyser les facteurs environnementaux liés à la détention et les facteurs liés à la morbidité des personnes écrouées.

Année de publication : 23/01/2017