Accidents de la vie courante à l'île de La Réunion, 2010-2018 : résultats à partir de l'enquête Epac

Publié le 16 mars 2021
Mis à jour le 1 juillet 2022

Introduction - Le Centre hospitalier Ouest Réunion (CHOR) participe depuis 2005 au recueil de données de l'enquête permanente sur les accidents de la vie courante (Epac), coordonnée par Santé publique France. C'est la seule enquête qui permet un enregistrement continu dans le temps des accidents de la vie courante en France. Le CHOR est l'un des quatre sites hospitaliers publics de La Réunion, qui accueille près de 30% des passages aux urgences sur l'île. Le CHOR est le seul hôpital d'outre-mer qui participe à cette enquête. Méthodes - Une analyse des passages aux urgences pour accidents de la vie courante (AcVC) pris en charge par le service des urgences du CHOR entre 2010 et 2018 a été réalisée, afin de les décrire et de détecter une éventuelle évolution de leur répartition dans le temps. Après correction pour l'exhaustivité et extrapolation des données du CHOR à l'ensemble de l'île, les caractéristiques des AcVC à La Réunion ont été comparées aux données nationales de l'enquête Epac et les spécificités locales identifiées sur la période d'étude ont été comparées à celles retrouvées lors de l'analyse réalisée en 2010 sur les données de l'enquête Epac recueillies à La Réunion entre 2005 et 2009. Résultats - Le taux d'incidence sur la période d'étude est estimé à 5,1 AcVC sur l'île pour 100 habitants, ce qui correspond à environ 120 passages aux urgences par jour pour AcVC sur l'ensemble de l'île. Ce taux est identique à celui calculé sur la période 2005-2009. La surreprésentation masculine est plus marquée qu'en France entière (sex-ratio de 1,6 versus 1,3). Les jeunes de moins de 20 ans sont les plus affectés (48%). Les AcVC surviennent le plus souvent à domicile (59% versus 51% au niveau national) et la chute constitue le mécanisme le plus fréquent (sans différence significative entre La Réunion et la France entière, 61% versus 57%). Certains accidents spécifiques à La Réunion tels les piqûres des poissons-pierre concernent plus particulièrement les touristes avec 23% des AcVC dans cette catégorie de population. Conclusion - Ces résultats consolident les tendances retrouvées en 2010 et fournissent une mise à jour des connaissances utilisables pour la mise en oeuvre d'actions de prévention spécifiques à La Réunion.

Auteur : Solet Jean-Louis, Diallo Boubacar, Mougin-Damour Katia, Rigou Annabel, Ménudier Luce
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021, n°. 4, p. 64-70