Épidémie de salmonelloses à salmonella sérotype bovismorbificans liée à la consommation de viande chevaline

Publié le 18 février 2020
Mis à jour le 22 octobre 2021

Le 3 septembre 2019, la cellule régionale de Santé Publique France en région Hauts de France était alertée par la Direction des maladies infectieuses (DMI) de Santé publique France d'un excès de cas de salmonelloses à Salmonella sérotype Bovismorbificans dans les départements du Nord et du Pas de Calais au cours des deux premières semaines du mois d'août 2019, identifié par le Centre national de référence des Escherichia coli, Salmonella et Shigella (CNR ESS, Institut Pasteur, Paris). Vingt cinq cas de salmonellose de sérotype Bovismorbificans, appartenant tous au même cluster génomique, ont été identifiés entre le 4 et le 26 août 2019. La courbe épidémique était en faveur d'une source alimentaire commune et ponctuelle de contamination. La survenue des symptômes, entre le 4 et le 22 août, était compatible et cohérente avec la distribution / mise sur le marché d'un aliment contaminé à durée de conservation courte. Quarante cinq pour cent des cas ont été hospitalisés pour leur salmonellose ; aucun décès n'a été rapporté. Les résultats de l'enquête alimentaire exploratoire ont rapidement fait ressortir une hypothèse forte : la consommation de viande chevaline crue ou peu cuite, rapportée par tous les cas interrogés, dans les jours précédant la survenue des symptômes. Aucun autre aliment n'a été consommé par la totalité des cas. Les résultats des investigations épidémiologiques, microbiologiques et vétérinaires suggèrent que cette épidémie est attribuable à la consommation de viande chevaline crue sous forme de " hachis " ou peu cuite, contaminée par Salmonella Bovismorbificans, dans les jours précédant la survenue des symptômes. Les enquêtes de traçabilité ont identifié comme probable un circuit d'approvisionnement commun à tous les lieux d'achat des cas, avec un même grossiste belge, approvisionné par un abattoir et un atelier de découpe de viandes situés en Roumanie. La prévention des infections d'origine alimentaire et de leurs complications nécessite un changement des habitudes alimentaires à risque. Elle passe notamment par l'information des personnes.

Auteur : Haeghebaert Sylvie, Jourdan-Da Silva Nathalie
Année de publication : 2020
Pages : 9 p.
Collection : Études et enquêtes