Hépatite C
Hépatite C

L’hépatite C est une infection virale principalement transmise par le sang. Son dépistage est un enjeu majeur pour que les personnes infectées bénéficient des traitements permettant désormais la guérison.

Mis à jour le 24 septembre 2024

Hépatite C : notre action

En population générale métropolitaine, en 2016, environ 133 000 personnes étaient porteuses d’une hépatite C chronique (présence du virus dans le sang), dont 26 000 (19%) ne connaissaient pas leur infection. Le dépistage du VHC et la mise sous traitement rapide représentent donc des enjeux majeurs dans un objectif d’éradication.
Le rôle de Santé publique France est d’assurer la surveillance épidémiologique de l’hépatite C et de favoriser la prévention et le dépistage, notamment en sensibilisant les personnes à risque élevé d’infection.

La surveillance épidémiologique de l’hépatite C

La surveillance épidémiologique réalisée par Santé publique France repose sur :

  • des systèmes de surveillance pérennes (auprès des laboratoires de biologie médicale),
  • des études auprès de la population générale et des populations exposées,
  • l’analyse des bases médico-administratives (notamment des bases de l’Assurance maladie et du PMSI),
  • des modélisations.  

Santé publique France produit différents indicateurs épidémiologiques : prévalence, incidence, activité de dépistage et de diagnostic, prise en charge, mortalité.

Surveillance de la prévalence

Des estimations de la prévalence de l’hépatite chronique C sont réalisées en population générale et dans des populations spécifiques. 

  • En population générale 

En 2004, une enquête nationale de prévalence des hépatites B et C a été conduite en population générale adulte (18-80 ans) en France métropolitaine auprès d’un échantillon aléatoire d’assurés sociaux et leurs ayants droits affiliés au régime général de sécurité sociale. 

En 2011, la prévalence de l’hépatite C a été estimée par modélisation dans la population générale métropolitaine de 18-80 ans. 

Ces données de prévalence ont été actualisées pour l’année 2016, grâce à l’étude BaroTest qui a consisté à proposer aux participants du Baromètre Santé 2016 un dépistage des hépatites B et C par auto-prélèvement sanguin réalisé à domicile. Le Baromètre santé 2016 est une enquête téléphonique menée auprès d’un échantillon représentatif de la population des 15-75 ans résidant en France métropolitaine.

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rapport/synthèse

Prévalence des hépatites B et C en France en 2004. Décembre 2006

  • En populations spécifiques

Des estimations de prévalence de l’hépatite chronique C sont également réalisées dans les populations spécifiques suivantes :

  • Les usagers de drogues, à partir de l’enquête ANRS-Coquelicot 2011-2013. Cette enquête épidémiologique transversale et anonyme a été menée auprès d’usagers de drogues (UD) recrutés dans des structures spécialisées. Cette enquête a été réalisée dans cinq agglomérations (Lille, Strasbourg, Paris, Bordeaux, Marseille) et deux départements (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis).
  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) fréquentant des lieux de convivialité gay, à partir de l’enquête Prévagay 2015. Cette enquête transversale anonyme a été menée auprès des HSH fréquentant les bars, saunas et backrooms de cinq villes françaises (Paris, Lille, Lyon, Montpellier et Nice) en 2015.
  • La population hospitalière à partir des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI). 

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Comparaison des profils, pratiques et situation vis-à-vis de l'hépatite C des usagers de drogues russophones et francophones à Paris. E...

Surveillance de l’activité de dépistage et de diagnostic de l’hépatite C

La surveillance de l'activité du dépistage de l'hépatite C repose actuellement sur :

Questionnaire

L’enquête nationale LaboHep : Cette enquête transversale rétrospective a été mise en place en 2010, en remplacement du réseau de laboratoires volontaires RenaVHC/B. Elle est renouvelée tous les 3 ans auprès d’un échantillon de laboratoires de biologie médicale tirés au sort à partir d’une base de sondage constituée de l'ensemble des laboratoires publics et privés. Les indicateurs sont estimés, à partir de l’échantillon aléatoire, pour la France entière, en prenant en compte le plan de sondage et en effectuant un redressement par post-stratification sur l’activité de l’ensemble des laboratoires français. L’objectif de cette enquête nationale est d’estimer au niveau national, par région et par département, le nombre de sérologies Ac anti-VHC réalisées et le nombre de sérologies Ac anti-VHC positives pour la première fois dans le laboratoire dans l'année et de décrire les caractéristiques socio-démographiques des personnes diagnostiquées Ac anti-VHC positives.

  • L’analyse des données de remboursement de l’Assurance Maladie : ces données proviennent du SNDS (Système national des données de santé) qui permet de disposer des données de l’ensemble des régimes d’Assurance maladie pour la France entière. Les données utilisées pour le suivi de l’activité de dépistage des Ac anti-VHC concernent uniquement les actes de biologie réalisés en ambulatoire ou lors d’une hospitalisation dans un établissement de santé privé à but lucratif (elles ne couvrent pas les actes réalisés dans les établissements publics de santé en hospitalisation ou en consultations externes).
  • Les données d’activité des CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites virales et des IST) qui regroupent depuis le 1er janvier 2016 les CDAG (Consultations de dépistage anonyme et gratuit) et les Ciddist (centres d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles).

En dehors de ces données sur l’activité de dépistage, des enquêtes en population générale (Baromètre santé, KABP) permettent d’estimer les proportions de personnes ayant des antécédents déclarés de dépistage.
Par ailleurs, les enquêtes de prévalence permettent d’estimer la proportion de personnes infectées connaissant ou non leur infection.

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Dépistage des hépatites B et C en France en 2016, nouvelle édition de l'enquête LaboHep

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Dépistage des hépatites B et C en France en 2013, enquête LaboHep.

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Dépistage des hépatites B et C en France en 2010, enquête LaboHep 2010

Données sur la prise en charge de l’hépatite chronique C

  • Données sur les Affections de longue durée (ALD) 

Les personnes ayant une infection chronique par les virus des hépatites B et C peuvent, sous certaines conditions, bénéficier du dispositif des Affections de longue durée (ALD) des régimes d’Assurance maladie au titre de l’ALD 6. Ce dispositif permet, sur demande du médecin traitant et dans le cadre d’un protocole de soins, l’exonération du ticket modérateur pour les actes et prestations nécessités par le traitement de l’affection.
Relèvent d'une exonération du ticket modérateur, les hépatites virales C prouvées par la présence de l'ARN du virus de l'hépatite C (VHC) dans le sérum et :

  • une indication de bilan initial de sévérité de l'affection ;
  • la nécessité d'un traitement antiviral ou d'un suivi prolongé.  

L'exonération est accordée pour une durée initiale de cinq ans, renouvelable par période de 10 ans si le patient reçoit un traitement antiviral. L'apparition de séquelles graves, dont le lien de causalité avec le traitement est établi, conduit à la reprise de l'exonération du ticket modérateur. 

Les analyses portant sur le nombre de personnes bénéficiant de l’ALD 6 pour une hépatite chronique C (code B182) au 31 décembre d’une année donnée sont réalisées à partir des données individuelles du Système national des données de santé (SNDS)

  • Données sur le traitement par antiviraux d’action directe 

Depuis fin 2013, le traitement des hépatites chronique C a connu une évolution thérapeutique majeure avec l’arrivée des antiviraux d’action directe (AAD), qui permettent un pourcentage de guérison de l’infection pour plus de 95% des patients avec un meilleur profil de tolérance et des durées de traitement plus courtes que celles des traitements antérieurs. Après l’annonce en mai 2016 de la Ministre de la Santé pour un accès universel à ces AAD, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu un avis favorable en décembre 2016 pour une extension du traitement par AAD aux patients asymptomatiques dont le stade de fibrose était F0 ou F1. Le traitement des personnes les moins atteintes vise à ralentir l’évolution de la fibrose hépatique, à prévenir ses complications, à éviter les manifestations extra-hépatiques et à limiter la transmission du virus.
Les données du Système national des données de santé (SNDS) permettent d’estimer le nombre d’initiations de traitement VHC par AAD de seconde génération depuis 2013. Ces données incluent les données de remboursement tous régimes confondus. Les données ne permettent pas de distinguer les initiations dans les différents DOM.

  • Surveillance nationale de l’hépatite C chronique à partir des pôles de référence et réseaux volontaires

Cette surveillance, basée sur le réseau des pôles de référence volontaires, a été mise en place en 2000 pour la surveillance de l’hépatite C chronique. Elle a pris fin au 31 décembre 2007, au profit de la surveillance de l’hépatite B chronique (de 2008 à 2012).  

L’objectif principal de cette surveillance était de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques et virologiques des personnes nouvellement prises en charge pour une hépatite C chronique par les pôles de référence (services hospitalo-universitaires d’hépatologie). 

Un cas était défini comme un patient âgé de plus de 18 ans consultant ou hospitalisé pour la première fois (premier contact) pour des Ac anti-VHC positifs dans les pôles de référence et réseaux hépatites participants.  

La surveillance comportait un recueil de données épidémiologiques, cliniques, biologiques et virologiques par questionnaire

Surveillance de la mortalité

  • En 2004-2005, une enquête nationale a été réalisée à partir d’un échantillon aléatoire de certificats de décès auprès des médecins certificateurs pour estimer la mortalité liée à l’hépatite C en France métropolitaine en 2001.
  • L’analyse des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) permet d’estimer la mortalité intra-hospitalière associée à l’hépatite C.

Autres sources de données

Des actions de prévention contre l’hépatite C

Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. Il faut donc veiller à se protéger de toute contamination par voie sanguine et éviter les rapports sexuels traumatiques qui peuvent être à l’origine d’une hépatite C. Les principaux moyens de prévention restent :

  • des règles d’asepsie strictes lors des soins médicaux et dentaires,
  • la réduction des risques chez les usagers de drogues : pas de partage de matériel (seringues, pailles de sniff, pipes à crack, cotons), utilisation de kits stériles d’injection à usage unique, injections dans le cadre des salles de consommation à moindre risque, usage des traitements de substitution aux opiacés…,
  • l’utilisation d’aiguilles neuves, à usage unique et jetables, mais également désinfection et stérilisation de tout le matériel lors des tatouages, piercings et séances d’acupuncture,
  • pas de partage d’objets de toilette (rasoir, brosse à dent, coupe-ongles etc.) car ils peuvent contenir des microgouttes de sang invisibles à l’œil nu.

Information dédiée au grand public :