Application de la biologie moléculaire à la sécurite virale transfusionnelle : le dépistage génomique viral

Publié le 1 juin 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le dépistage génomique viral (DGV) des virus VIH-1 et VHC, a été introduit en France le 1er juillet 2001, dans le but de renforcer la sécurité virale transfusionnelle par la réduction du risque résiduel que représente la fenêtre sérologique précédant la détection des marqueurs sérologiques. Les techniques actuellement disponibles sont des techniques semi-automatisées, difficilement applicables à un grand nombre d'échantillons, d'où la nécessité de pratiquer le dépistage des génomes viraux sur des pools d'échantillons. Deux technologies ont été sélectionnées en France après réalisation d'une étude de faisabilité nationale. Une technologie commercialisée par la société Chiron, basée sur le principe de transcription isotherme de l'ADN en ARN (Transcription Mediated Amplification), qui utilise des pools de 8 échantillons. Une technologie BioMérieux-Roche, basée sur le principe de la PCR qui associe un extracteur d'acide nucléique (l'Extractor NucliSens® de la société BioMérieux) à un automate d'amplification-détection (le Cobas Amplicor® de la société Roche) et utilise des pools de 24 échantillons. Ces 2 technologies ont été organisées en chaînes réalisant l'ensemble des opérations depuis l'étape de poolage jusqu'au rendu des résultats et leur gestion informatique. Les 2 technologies présentent des sensibilités équivalentes et une excellente spécificité. Après un an de pratique, le DGV a permis de dépister 2 dons séronégatifs-ARN positifs : 1 pour le VIH et 1 pour le VHC sur un total d'environ 2,5 millions de dons. Au cours de la même période, 2 dons ARN VIH positifs avec une très faible charge virale n'ont pas pu être détectés. Par ailleurs, la mise en place du DGV a eu très peu d'incidence sur la disponibilité des produits sanguins labiles, en particulier celle des concentrés plaquettaires d'aphérèse.

Auteur : Assal A, Coste J, Barlet V, Laperche S, Cornillot C, Smilovici W, Pillonel J, Andreu G
Transfusion clinique et biologique, 2003, vol. 10, n°. 3, p. 217-26