Santé sexuelle

Santé publique France s’intéresse en particulier à 4 domaines de la santé sexuelle : infections sexuellement transmissibles dont le VIH, contraception, lutte contre les discriminations, violences.

Publié le 25 novembre 2021
Dans cet article

Santé sexuelle : notre action

La promotion de la santé sexuelle et l’éducation à la sexualité font partie des axes prioritaires de la stratégie nationale de santé. Santé publique France est un acteur clé de ce champ à travers la surveillance épidémiologique et comportementale, les dispositifs de prévention et le développement d’actions innovantes. Les actions engagées doivent permettre à chacun d’accéder à une sexualité satisfaisante, autonome et sécure. Les spécificités de certains publics, exposés à des risques particuliers, sont prises en compte. 

Plus précisément, l’action de Santé publique se structure autour des activités suivantes :

  • la surveillance épidémiologique et comportementale,
  • le développement d’expérimentations en prévention notamment dans le champ du dépistage du VIH et autres IST,
  • le marketing social, à savoir :
    • la réalisation de campagnes de communication nationales,
    • le développement de sites d’information de référence,
    • la diffusion de documents imprimés de type brochures, dépliants, affiches, etc.,
    • la subvention de dispositifs de services de prévention et d’aide à distance en santé (écoute téléphonique et site internet) : Fil santé jeunes, Sida Info Service et Ligne Azur, qui contribuent de manière transversale à l’ensemble de ses actions dans le domaine de la santé sexuelle,
  • le soutien financier et méthodologique aux associations dans une logique de complémentarité avec les missions et actions de Santé publique France.

Surveiller l'épidémiologie des infections sexuellement transmissibles

Le vaste réseau de surveillance du VIH et des autres IST piloté par Santé publique France permet de produire, au niveau national et infranational, un ensemble d’indicateurs qui aident à orienter les actions de prévention et à évaluer leur impact. Il s’agit principalement d’indicateurs de dépistage (volumes et tendances), de diagnostic (tendances et caractéristiques des nouveaux diagnostics) et d'estimations d’incidence.

Surveillance des IST bactériennes

La surveillance des IST bactériennes repose sur plusieurs dispositifs :

  • L’enquête LaboIST : cette enquête, réalisée de façon répétée auprès de l’ensemble des laboratoires de biologie médicale, a pour but de recueillir l’activité de dépistage et de diagnostic des principales IST (gonococcies, chlamydioses, syphilis, infections à Mycoplasma genitalium) au niveau national et régional.
  • Le réseau RésIST : le réseau de cliniciens volontaires « RésIST » contribue à la surveillance des syphilis précoces (datant de moins d’un an et correspondant aux stades primaire, secondaire ou latente précoce) et des gonococcies.
  • Les données de consultation des CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites virales et des IST) : tous les CeGIDD sont réglementairement concernés par cette surveillance qui porte sur l’infection à VIH, les hépatites virales, la syphilis, les infections à Chlamydia trachomatis, à gonocoque et à Mycoplasma genitalium, les condylomes et l’herpès génital. Les données transmises permettent de dénombrer les dépistages et les diagnostics réalisés dans ces structures et ainsi de calculer des taux de positivité. Les caractéristiques sociodémographiques des cas sont recueillies également, ce qui permet de décrire assez finement les caractéristiques des personnes concernées.
  • Les données du système national des données de santé (SNDS) : permettent de dénombrer les tests de dépistages faits par les laboratoires et remboursés par l’assurance maladie. Il est également possible de repérer les traitements antibiotiques remboursés. La combinaison des tests réalisés et des traitements antibiotiques permet d’approcher les diagnostics de certaines IST, les résultats des tests n’étant pas connus dans les données du SNDS.

La surveillance des IST bactériennes, réalisée par Santé publique France, s'appuie également sur l'expertise du CNR des IST bactériennes qui coordonne notamment le réseau LGV (lymphogranulomatose vénérienne) et la surveillance de la sensibilité aux antibiotiques du gonocoque et de Mycoplasma genitalium.

L’objectif de la surveillance épidémiologique est de produire des indicateurs permettant de caractériser les populations et les territoires les plus exposés, afin de de contribuer à l’orientation et à l’évaluation des actions de prévention dans le cadre de la stratégie nationale de santé sexuelle.

Surveillance de l'infection par la VIH

La surveillance de l'infection par le VIH est principalement basée sur :

  • L'activité de dépistage du VIH : cette surveillance repose essentiellement sur l'enquête LaboVIH réalisée tous les ans auprès de l'ensemble des laboratoires de biologie médicale et qui recueille les nombres de sérologies VIH et de sérologies confirmées positives. Ces données sont complétées par le nombre d’autotests vendus en pharmacie. Sont également pris en compte les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) réalisés par les associations habilitées, dont le bilan est établi par la DGS.
  • Les découvertes de séropositivité VIH : ces données sont disponibles grâce à la déclaration obligatoire du VIH, réalisée en parallèle par les biologistes et les cliniciens, qui doivent déclarer les cas qu’ils diagnostiquent par le biais d’une application web -e-DO-. A la déclaration obligatoire du VIH, est couplée une surveillance virologique réalisée par le CNR du VIH et qui consiste en la réalisation d’un test d’infection récente (test qui permet notamment de repérer les infections précoces). Les diagnostics de sida font également l’objet d’une déclaration obligatoire, réalisée sur e-DO par les cliniciens.  

Mesurer l'évolution des comportements

La surveillance comportementale s’appuie sur un ensemble d’enquêtes auprès de la population générale et auprès de populations spécifiques : jeunes, homosexuels masculins, population migrante. Certaines sont directement pilotées par l’agence (Baromètre santé, enquête Rapport au sexe) ; d’autres par des opérateurs comme l’Inserm ou l’Ined (Institut national d’études démographiques). Ces enquêtes sont des outils d’aide à la décision des politiques publiques de santé.

Enquêtes en population générale

Le Baromètre santé de Santé publique France

Santé publique France mène, en partenariat avec de nombreux acteurs de santé, une série d’enquêtes appelées « Baromètre santé », qui abordent les différents comportements et attitudes de santé des Français. Ces enquêtes ont pour objectifs de mieux connaître et comprendre les attitudes et les comportements de santé de la population.

Le Baromètre de Santé publique France repose sur l’interrogation d’échantillons représentatifs de la population, réalisée à l’aide du système d’interview par téléphone assistée par ordinateur. 

Le Baromètre santé 2016 a porté plus spécifiquement sur les thématiques liées à la santé sexuelle et aux maladies infectieuses.

Le recueil des données s’est déroulé du 8 janvier au 1er août 2016 en France métropolitaine, auprès de 15 216 personnes âgées de 15 à 75 ans. 
Les numéros de téléphone, fixe et mobile, ont été générés aléatoirement à partir des racines attribuées par l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) afin notamment d'obtenir les numéros de ménages absents des annuaires téléphoniques. Pour être éligible, un ménage devait comporter au moins une personne âgée de 15 à 75 ans parlant le français. La sélection du répondant s’effectuait par tirage au sort au sein des membres éligibles d’un ménage sur téléphone fixe et au sein des utilisateurs réguliers du téléphone mobile sur mobile. 

La passation du questionnaire a duré 37 minutes en moyenne. Il explorait notamment les thèmes suivants : 

  • Les circonstances et caractéristiques du premier rapport sexuel
  • Les comportements sexuels au cours de la vie (nombre et sexe des partenaires, caractéristiques du partenaire actuel, etc.)
  • L’utilisation du préservatif (au cours de la vie, des 12 derniers mois, avec un nouveau partenaire) ;
  • La contraception, y compris la contraception d’urgence : connaissance et utilisation
  • Les violences sexuelles 
  • Les grossesses non prévues
  • Les interruptions volontaires de grossesse 
  • Le dépistage des hépatites et du VIH 

 

Les grandes enquêtes sur la sexualité des Français

L’action de Santé publique France en direction du grand public s’appuie également sur les résultats des grandes enquêtes sur la sexualité des Français. La dernière édition intitulée « Contexte de la Sexualité en France » (CSF) a été réalisée en 2006 sous la responsabilité de Nathalie Bajos (Inserm) et Michel Bozon (INED). Elle a fait l’objet d’un grand nombre de publications dont un rapport aux éditions de la Découverte.

Une nouvelle édition intitulé « E3S : Enquête Sexualité et Santé Sexuelle » sera réalisée en 2022-2023 sous la responsabilité scientifique de Nathalie Bajos (Inserm), Armelle Andro (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Caroline Moreau (Inserm).

Objectif : étudier les pratiques sexuelles et préventives de la population générale en France, âgée de 15 à 89 ans, en lien avec les changements sociétaux et les politiques publiques qui ont marqué la dernière décennie.

Pour ce faire, 37 000 personnes seront interrogées par téléphone et par internet en métropole et dans les DROM (Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion). Il s’agira de collecter des informations sur les caractéristiques sociodémographiques, les représentations liées à la sexualité et au genre, l’entrée dans la sexualité, les pratiques sexuelles au cours de la vie et des 12 mois, le dernier rapport sexuel, la sexualité numérique, l’usage de la pornographie, la sexualité tarifée, le harcèlement et les violences sexuelles, la sexualité en rapport avec la grossesse, la santé sexuelle et quelques indicateurs de santé générale (poids, taille, maladie chronique, handicap, santé mentale).

Les données d’enquêtes seront complétées par un volet biologique (PrévIST) proposé aux personnes âgées de 18 à 59 ans, ayant déjà eu des rapports sexuels, ce qui permettra d’estimer la prévalence de trois infections bactériennes sexuellement transmissibles (à Chlamydia Trachomatis, Neisseria Gonorrhoeae et Mycoplasma Genitalium) et du portage de Papillomavirus (HPV) au regard des pratiques à risque, de la fréquence du dépistage et de la couverture vaccinale à HPV. Ce volet biologique est placé sous la responsabilité de la direction des maladies infectieuses de Santé publique France. 

Enquêtes auprès des jeunes

Santé publique France ne mène pas d‘études spécifiques sur la santé sexuelle des jeunes. Ces derniers peuvent cependant être interrogés dans le cadre de grandes enquêtes comme cela a été fait en 2016 dans le Baromètre santé portant sur les maladies infectieuses et la santé sexuelle qui a inclus des répondants à partir de l’âge de 15 ans. Cette enquête a permis d’interroger les jeunes sur leurs conditions d’entrée dans la sexualité (âge au 1er rapport sexuel, caractéristique du/de la partenaire, etc.), l’utilisation des moyens de protection, l’expérience de violences d’ordre sexuelle.

Santé publique France s’associe également à plusieurs dispositifs interrogeant cette population parmi lesquels :

  • Le projet EnCLASS : Enquête Nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances Cette enquête est le fruit d’une collaboration des équipes de recherche des enquêtes Health Behaviour in School-aged children (HBSC) et European School Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) qui, depuis 10 ans, travaillent à l’amélioration du dispositif d’observation de la santé et des comportements des adolescents en France. Elle interroge des jeunes scolarisés en tirant au sort plusieurs classes. Le questionnaire est rempli en ligne dans les salles informatisées des établissements.
  • L’étude ENVIE : Cette étude est portée par l’INED. La responsabilité scientifique de ce projet est assurée par Marie Bergström. L’étude Envie porte sur les modes de vie des 18-30 ans L’étude est conduite par téléphone et repose sur un questionnaire anonyme. Au total, 10 000 personnes seront consultées au cours de l’année 2022. 

Enquêtes auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes

Santé publique France coordonne plusieurs dispositifs d’enquêtes réalisés auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) afin d’améliorer la compréhension de la dynamique de l’épidémie à VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST), au regard notamment des facteurs sociodémographiques, des modes de vie, des trajectoires sexuelles et des comportements à risque.

L’Enquête Presse Gay

Depuis 1985, l’enquête Presse-Gays recueille des données sur les modes de vie, les pratiques sexuelles et préventives des HSH, les pratiques de dépistage du VIH et des IST, sur la base du volontariat. Initialement diffusé par la presse gay, le questionnaire auto-administré et anonyme, est à partir de 2004 également disponible sur internet via des sites d’information ou de rencontre gay. Au cours des 13 éditions de l’enquête, ce sont plus 38 800 HSH qui y ont répondu.

La dernière édition de l’enquête, rebaptisée Enquête Presse Gays et Lesbiennes, s’est déroulée en 2011 et proposait pour la première fois un questionnaire dédié aux Femmes ayant des rapports Sexuels avec des Femmes (FSF) diffusé via les sites internet affinitaires. Au total, 10 587 HSH et 3 662 FSF ont participé.

PREVAGAY

En 2009, la première enquête de séroprévalence pour le VIH auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) fréquentant des lieux de convivialité gay (bars, backrooms et saunas) parisiens est initiée par l’InVS. En 2015, Prévagay est renouvelée dans les lieux de convivialité gay de cinq villes : Lille, Lyon, Nice, Montpellier et Paris. Cette enquête associe le recueil d’un prélèvement sanguin sur papier buvard et de données comportementales via un questionnaire anonyme auto-administré sur tablette. Lors de cette dernière édition, 2 646 HSH, fréquentant les 61 lieux de convivialité investigués, ont participé.

Enquête Rapport au Sexe – ERAS

Dans l’objectif d’évaluer l’appropriation des différentes méthodes de prévention par les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) l’Enquête Rapport au Sexe (ERAS) a été initiée par Santé publique France en 2017 avec le soutien de l’agence nationale de lutte contre le VIH (ANRS). Il s’agit d’une enquête basée sur le volontariat, diffusant un questionnaire auto-administré via les réseaux sociaux, les sites de rencontre gay sur internet et les applications de rencontres géolocalisées. La première édition s’est déroulée de février à mars 2017, 18 000 HSH y ont répondu. En 2019, une deuxième édition a permis de recruter plus de 24 000 HSH. En 2020, un édition spéciale COVID-19 a été conduite du 30 juin au 15 juillet recueillant la participation de plus 8 000 HSH. La dernière édition a eu lieu du 26 février au 11 avril 2021, à laquelle prêt de 15 000 HSH ont répondu.

European MSM Internet Survey

Santé publique France participe en tant que représentant institutionnel Français à l’enquête EMIS (European MSM Internet Survey) sur les connaissances, les attitudes, les besoins et les comportements en matière de transmission du VIH et des IST chez les homosexuels, les bisexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). La 1re édition de l’enquête a eu lieu en 2010. Le recrutement a été réalisé via un questionnaire, disponible en 25 langues, auto-administré anonyme en ligne accessible à partir de bannières placées sur les sites gays les plus fréquentés en Europe. En 2017, cette enquête a été renouvelée dans 50 pays dont la France. Plus de 10 000 HSH résidant en France ont participé à cette dernière édition. Responsables scientifiques : Axel J. Schmidt et Peter Weatherburn l’institut Sigma Research à la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM).

Les autres recherches

L’équipe de l’unité santé sexuelle est impliquée dans d’autres travaux via sa participation aux comités suivants : 

  • Conseil scientifique de l’essai ANRS Prévenir : Prévention du VIH en Ile-de-France). L’étude ANRS Prévenir a pour objectif d’évaluer l’impact en santé publique du déploiement de la Prophylaxie Pré-exposition (PrEP) en Ile de France. Elle vise à réduire, principalement dans la population la plus exposée au VIH le nombre des nouvelles infections. Elle permet aussi l’évaluation de l'impact d'un accompagnement personnalisé proposé par des acteurs communautaires et coordonné par AIDES ainsi que la prévention et la prise en charge des autres infections sexuellement transmises (IST) dans une optique d’amélioration de la santé sexuelle des personnes vulnérables. Responsable scientifique : Professeur Jean-Michel Molina Hôpital Saint-Louis, AP-HP,Université Paris Diderot, INSERM U941.
  • Comité de pilotage de la recherche Trust : Enquête par échantillonnage déterminé selon les répondants (RDS) chez des jeunes (18-25 ans) hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à haut risque d’infection à VIH : entrée dans les programmes de prévention combinée, dont la Prophylaxie Pré-exposition (PrEP). L’objectif principal de la recherche est de caractériser la population des jeunes HSH à haut risque d’infection par le VIH, leurs pratiques, leurs réseaux sexuels et de socialisation, et faciliter leur entrée dans les programmes de prévention combinée, dont la PrEP. L’utilisation de la méthode d’échantillonnage déterminée, développée pour atteindre des populations difficiles à joindre est innovante en France auprès des HSH. Responsable scientifique Tristan Delory, Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique (iPLESP) INSERM 1136.
  • Comité de pilotage du projet Ganymede : acquisition du VIH et parcours de vie d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) nés à l’étranger et vivant en Ile-de-France. L’enquête Ganymede a pour objectif de déterminer quelle est la proportion des HSH nés à l’étranger, infectés par le VIH, suivis en Ile-de-France, qui se sont infectés après leur arrivée en France. Elle déterminera les facteurs de vulnérabilité de ces patients, avant et après leur arrivée en France, qui pourraient expliquer une forte exposition au VIH. Ces facteurs pourront être contextuels (liés au pays l’origine) ou individuels (comportementaux, liés à la vie sexuelle ou au parcours migratoire par exemple). Responsable scientifique : Romain Palich, Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique (iPLESP) INSERM 1136.
  • Comité de pilotage du projet VacciGay : Perceptions et pratiques vis-à-vis de la vaccination chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes en France. L’objectif principal de ce projet est de mieux comprendre les freins et leviers du recours à la vaccination chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes en France. Ce projet porte plus spécifiquement sur trois infections sexuellement transmissibles à prévention vaccinale pour lesquelles les HSH font l’objet de recommandations vaccinales particulières en France : virus de l’hépatite B (VHB), virus de l’hépatite A (VHA) et infections à papillomavirus humains (PVH). Responsable scientifique : Pierre Verger, Observatoire Régional de la Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ORS PACA).

Enquêtes auprès des populations migrantes

L’AfroBaromètre 

Il s'agit d'un dispositif d’enquêtes permettant de suivre l’évolution des comportements des populations afro-caribéennes vivant en Île-de-France. Ces enquêtes sont réalisées en partenariat avec l’association Afrique Avenir. La 1re édition eu lieu en 2011 dans des discothèques, salons de coiffure et salles de fêtes majoritairement fréquentées par ces populations. Plus de 4 000 questionnaires avaient été recueillis entre le 1er août et le 15 novembre 2011. La 2e édition de l’AfroBaromètre a eu lieu en 2016.

Objectif : décrire les comportements sexuels et préventifs des populations afro-caribéennes vivant en Île-de-France et de mesurer les prévalences observées des infections VIH et VHB dans ces populations.

Cette enquête transversale associant auto-prélèvement sanguin sur papier buvard et questionnaire auto-administré sur tablette informatique a été menée entre mai et juin auprès de 1 283 personnes dans 33 lieux communautaires où intervient habituellement l’association Afrique Avenir : en milieu ouvert (sorties de gare/métro, marchés) ou fermé (discothèques, salles des fêtes, salons de coiffure, lieux de culte).

L’enquête Parcours

Santé publique France a été impliquée dans l’enquête Parcours réalisée auprès des immigrés d’Afrique subsaharienne. Cette enquête a permis de retracer en 2012-2013 les trajectoires migratoires, sociales, administratives et de santé de ces immigrés. Plus qu’une recherche en santé publique, Parcours est une étude sur l’immigration en provenance de cette région du monde, une immigration marquée par des années de fragilité administrative et d’insécurité au quotidien. Elle met au jour les facteurs structurels qui pèsent, souvent de façon durable, sur l’installation des immigrés en France et accroissent leurs risques d’être infectés par le VIH une fois sur place. Elle montre aussi l’importance des dispositifs qui mettent en œuvre le principe d’universalité de l’accès aux soins (AME, PASS, associations humanitaires) et la nécessité de les garantir. 

Les autres projets

L’équipe de l’unité santé sexuelle est impliquée dans d’autres travaux via sa participation aux comités suivants : 

  • Comité scientifique du projet Makasi. Le projet Makasi consiste à organiser et évaluer une intervention innovante mise en place dans la rue, sur des lieux de passage (gare, sorties de métro…) pour aider les personnes originaires d’Afrique subsaharienne ou des Caraïbes qui sont en situation de précarité à connaître et utiliser les ressources sociales et de santé disponibles. Responsable scientifique : Annabel Desgrées du Lou, IRD, CEPED, Institut des Migrations.
  • Comité scientifique du projet PARTAGE : Prévention, Accès aux droits, Rattrapage vaccinal, Traitement des Affections pendant la Grossesse et pour l’Enfant : Acceptabilité et déterminants d’une consultation prénatale masculine. Il s’agit d’une recherche interventionnelle qui consiste à rendre effective une consultation prénatale destinée à tous les pères d’enfants à naître. Responsable scientifique : Pauline Penot, CHI André Grégoire, Montreuil.
  • Comité de pilotage du projet MSF PREVAL : Expérimentation pour évaluer la prévalence des mutilations sexuelles féminines en France. Responsables scientifiques : Armelle Andro, Université Paris 1, Marie Lesclingand, Université Côte d’Azur.
  • Comité de pilotage du projet Ganymede : : acquisition du VIH et parcours de vie d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) nés à l’étranger et vivant en Ile-de-France. L’enquête Ganymede a pour objectif de déterminer quelle est la proportion des HSH nés à l’étranger, infectés par le VIH, suivis en Ile-de-France, qui se sont infectés après leur arrivée en France. Elle déterminera les facteurs de vulnérabilité de ces patients, avant et après leur arrivée en France, qui pourraient expliquer une forte exposition au VIH. Ces facteurs pourront être contextuels (liés au pays l’origine) ou individuels (comportementaux, liés à la vie sexuelle ou au parcours migratoire par exemple). Responsable scientifique : Romain Palich, Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique (iPLESP) INSERM 1136.

Expérimenter de nouvelles approches

Santé publique France mène des expérimentations en prévention qui permettent de développer de nouvelles approches notamment dans le champ du dépistage.

BaroTest 2016

L’exercice 2016 du Baromètre santé s’est accompagné pour la première fois d’un volet biologique, intitulé BaroTest. 

À l’issue du questionnaire téléphonique, la personne interrogée se voyait proposer l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement pour un dépistage combiné des hépatites B, C et du VIH. 

Cette proposition était motivée par le fait que, malgré une forte activité de dépistage pour le VIH et les virus des hépatites B et C en France, de nombreuses personnes restent non diagnostiquées

Objectifs :

  • évaluer l’acceptabilité et la faisabilité de cette nouvelle offre de dépistage ;
  • estimer, si possible, la prévalence des infections par le VHB, le VHC et le VIH en population générale.

Concrètement, la participation consistait à recevoir, par la poste, un kit d’auto-prélèvement. Le kit contenait tout le matériel permettant à la personne de se piquer le bout du doigt et déposer quelques gouttes de sang sur un buvard (cinq spots de 6 mm de diamètre). Après séchage, le participant renvoyait son buvard par voie postale au Centre national de référence (CNR) des hépatites B, C et D qui envoyait lui-même deux spots au CNR du VIH pour le dépistage du VIH. Une fois les analyses réalisées, le CNR des hépatites avait la charge d’informer le participant et son médecin de l’ensemble des résultats.

A consulter :

Vous pouvez consulter les résultats de cette expérimentation ici.

Chlamyweb

L’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) est l’infection sexuellement transmissible bactérienne la plus fréquente en population générale. L’enquête Natchla, réalisée en 2006, a montré que la prévalence de Ct était de 1,6 % chez les femmes âgées de 18 à 44 ans et de 1,4 % chez les hommes. Les taux les plus élevés ont été enregistrés chez les jeunes de 18 à 24 ans, avec des prévalences respectives de 3,6 % chez les femmes et 2,4% chez les hommes. Cette infection, le plus souvent asymptomatique, peut être à l’origine de complications graves (grossesse extra-utérine, stérilité tubaire) alors qu’un dépistage précoce permet un traitement antibiotique efficace en quelques jours. 

Considérant l’importance de cette infection en France et l’évaluation positive des dispositifs de dépistage par auto-prélèvement promus à l’étranger, une expérimentation proposant l’accès à ce mode de dépistage a été mise en place en 2012. 

Objectif : évaluer dans quelle mesure la proposition par Internet d’un auto-prélèvement à domicile pouvait permettre d’accroître le recours au dépistage de Chlamydia trachomatis dans la population française âgée de 18 à 24 ans par rapport à une information et une orientation vers les systèmes de dépistage traditionnels.

L’étude Chlamyweb a pris la forme d’un essai contrôlé à randomisation individuelle. Elle s’est appuyée sur un site internet d’information sur les infections sexuellement transmissibles et une campagne de communication assurant sa promotion auprès des jeunes. 

Dans le bras « intervention », les personnes se voyaient proposer l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement à domicile. Dans le bras « contrôle », elles recevaient une information complète et détaillée sur l’infection à Ct et étaient orientées vers les structures de dépistage (centres de dépistage mais aussi gynécologues et médecins généralistes). Le projet a été réalisé en collaboration avec le centre national de référence (CNR) des Chlamydia à Bordeaux qui a effectué les diagnostics de Ct et informé directement le participant des résultats.

Vous pouvez consulter les résultats de cette expérimentation ici.

Sur la base de cette expérimentation, l’Assurance Maladie, dans le cadre de sa stratégie de prévention jeunes 2019-2022, a prévu de favoriser l’accès au dépistage de Chlamydia trachomatis par auto-prélèvement à domicile. 

MémoDépistages

MémoDépistages : une intervention pour promouvoir le dépistage répété du VIH et autres IST chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes 

Malgré les efforts engagés par les différents acteurs, le recours au dépistage du VIH et autres IST restent insuffisant parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH). Ainsi le délai entre l’infection et le diagnostic est évalué à 2,8 ans, ce qui est beaucoup trop long pour contrôler l’épidémie de VIH dans cette population. Si la Haute Autorité de Santé préconise un dépistage du VIH trimestriel pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH), les enquêtes comportementales menées par Santé publique France montrent que seule une minorité de HSH (autour de 20%) se rapproche des recommandations. Prenant acte de ces données et des recommandations, Santé publique France a initié en 2018 l’expérimentation MémoDépistages.

Objectifs :

  • évaluer l’efficacité d’un programme d’incitation au dépistage trimestriel du VIH basé sur la construction d’une solution personnalisée, adaptable dans le temps et s’appuyant sur l’ensemble de l’offre de dépistage et les préférences des HSH multipartenaires ; 
  • évaluer l’acceptabilité et la faisabilité d’un dépistage combiné du VIH, des hépatites B et C, de la syphilis, de Chlamydia trachomatis et Neissera gonorrheae par auto-prélèvement à domicile.

Cette recherche interventionnelle multicentrique s’est adressée aux HSH résidant en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur ou dans l’ancienne région Languedoc Roussillon. Le recrutement des HSH s’est fait en ligne. Les hommes éligibles se voyaient proposer, à l’inclusion, l’envoi d’un kit d’auto-prélèvement pour le dépistage combiné du VIH et autres IST et l’entrée dans un dispositif de suivi personnalisé pour une période de 18 mois. Chaque trimestre, le participant pouvait choisir la modalité de dépistage qu’il préférait (auto-prélèvement, autotest, TROD, consultation en CeGIDD…).

Les kits d’auto-prélèvement, non disponibles en dehors de l’étude, permettaient de dépister le VIH, l’hépatite B, l’hépatite C, la syphilis, à partir d’un auto-prélèvement sanguin, et les infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoques, à partir d’un prélèvement urinaire, oral et anal.

Cette expérimentation s’est déroulée du 10 avril 2018 au 31 décembre 2019.

Les résultats de cette expérimentation sont disponibles ici.

Favoriser la santé sexuelle

Santé publique France déploie plusieurs dispositifs de marketing social adaptées à l’âge et la situation des différents publics. La construction de ces dispositifs s’appuie sur les données épidémiologiques, les connaissances des comportements, la connaissance des différentes sources d’information et des consommations médias des populations. Au travers de sites internet, de documentation diffusée sur le territoire et d’outils d’accompagnement, ils ont pour objectif d’améliorer la santé sexuelle de chacun.

Le dispositif Question Sexualité à destination des adultes

QuestionSexualité est le dispositif de marketing social en santé sexuelle à destination du grand public.

Objectif : offrir l’accès à une information fiable en santé sexuelle au plus grand nombre.

Le dispositif QuestionSexualité a vu le jour en mai 2021 ; il agrège les contenus des sites thématiques info-ist.fr et choisirsacontraception.fr qui ont depuis fermés. 

Il est composé :

  • D’un site internet : questionsexualite.fr.
  • D’un volet « édition » (brochures, affiches, vidéos…) disponibles à la commande. Le volet « édition » abrite une collection « Pour comprendre » dont l’objectif est de rendre accessible à toute la population adulte l’information en santé. Elle est conçue pour être accessible en particulier aux publics avec un faible niveau de littératie en santé ou en situation de handicap. 
  • D’un volet « campagnes » : plusieurs campagnes annuelles viennent compléter ce dispositif en faisant la promotion des messages clés sur la santé sexuelle auprès du grand public

Un dispositif ancré dans un cadre de santé publique national 

Le dispositif QuestionSexualité s’inscrit dans la « Stratégie nationale de santé sexuelle – Agenda 2017-2030 » dont l’objectif général est d’assurer « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social lié à la sexualité, de la naissance jusqu’à la vieillesse pour l’ensemble de la population ». 

Cet objectif général peut se décliner en axes thématiques que le site se propose d’aborder : 

  • la promotion de la santé reproductive (contraception, IVG et prévention des grossesses non désirées/non prévues) ;
  • la lutte contre les discriminations liées au sexe, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre ;
  • la prévention de violences sexuelles ;
  • la prévention par la vaccination VHB et HPV, le dépistage et la prise en charge des IST dont le VIH et les hépatites virales ;
  • l’information sur les dysfonctionnements et les troubles sexuels, leur prévention, dépistage et prise en charge.

Des contenus basés sur la littérature scientifique

Les contenus du dispositif s’appuient sur les données scientifiques nationales et internationales. Ils se nourrissent en particulier des résultats des grandes enquêtes sur la sexualité auxquelles Santé publique France collabore. 

Le dispositif Sexosafe à destination des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes

Sexosafe est le dispositif de marketing social en santé sexuelle à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).

Objectif : améliorer la santé sexuelle des HSH et leur recours aux outils de protection contre le VIH et les IST. 

Outre la mise à disposition d’une information fiable, complète et pratique, le dispositif ambitionne de permettre le passage à l’action (se faire dépister, prendre rendez-vous pour avoir la PrEP, contacter des associations, etc.) simplement et rapidement.

Le dispositif Sexosafe est composé :

  • D’un volet online :
  • D’un volet événementiel : Sexosafe est sur le terrain lors d’événements festifs, sportifs, culturels communautaires en partenariat avec des associations LGBT ou de lutte contre le VIH. 
  • D’un volet édition (brochures, cartes postales, dépliants, affiches…) diffusés dans les réseaux d’information et de rencontre communautaires ou affinitaires.
  • D’un volet « campagnes » : plusieurs campagnes annuelles viennent compléter ce dispositif en faisant la promotion des messages clés sur la santé sexuelle auprès de cette cible 

Un dispositif ancré dans un cadre de santé publique national 

Le déploiement du dispositif Sexosafe s’inscrit dans plusieurs plans d’action nationaux :

  • La stratégie nationale de santé sexuelle, notamment son axe 4, objectif 1 :
    • Renforcer la prévention, le dépistage, l’accès aux droits et la prise en charge des populations les plus exposées au VIH, aux hépatites et aux IST. 
  • Le plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-lgbt+ 2020-2023, notamment son axe 3 :
    • Permettre l’accès à la santé des personnes LGBT+, lutter contre les discriminations fondées sur l’état de santé et évaluer les conditions de don du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes

Des contenus basés sur la littérature scientifique

Les contenus du dispositif s’appuient sur les données scientifiques nationales et internationales. Ils se nourrissent en particulier des résultats des enquêtes Rapport au sexe dont Santé publique a la responsabilité. 

Le dispositif OnSexprime à destination des adolescents

OnSEXprime est le dispositif de marketing social en santé sexuelle de Santé publique France à destination des adolescents.

Objectif : favoriser une entrée positive dans la sexualité afin de maintenir une bonne santé sexuelle tout au long de la vie.

Il est composé de :

  • un volet online :
  • un volet « édition » mettant à disposition des jeunes des brochures d’information, relayées également auprès des adolescents par nos partenaires comme l’Éducation Nationale, le Ministère de la Jeunesse et des sports ou encore des associations intervenant en milieu scolaire comme le CRIPS ou le Planning familial ; et enfin dans les lieux d’accueil santé sexuelle tels que les CPEF ou les jeunesse (BIJ, CRIJ, etc.).
  • un volet « campagnes » : plusieurs campagnes annuelles viennent compléter ce dispositif en faisant la promotion des messages clés sur la santé sexuelle auprès de cette cible, telles que les campagnes Sexo Tuto, Askip, Ok/Pas OK.

Un dispositif ancré dans un cadre de santé publique national 

Le déploiement du dispositif OnSEXprime s’inscrit dans plusieurs plans d’action nationaux :

  • La stratégie nationale de santé énonce l’importance de promouvoir la santé sexuelle dans une approche globale et positive, en particulier en direction des jeunes comme l’une de ses priorités.
  • La stratégie nationale de santé sexuelle affiche comme objectifs :
    • d’améliorer les connaissances et l’appropriation de la prévention par les jeunes entrants dans la sexualité ;
    • de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect de soi et d’autrui, la lutte contre les discriminations liées au sexe et au genre, la lutte contre les violences, la prévention des IST (y compris le VIH) et des grossesses non prévues,
    • de continuer à promouvoir le choix contraceptif adapté à chaque situation individuelle.
  • Les 30 mesures contre les violences faites aux femmes (Secrétariat du droit des femmes) insiste sur l’éducation à la non-violence et la promotion de l’égalité fille-garçon.
  • Le plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-lgbt+ 2020-2023 souligne l’importance de la sensibilisation des plus jeunes aux violences et harcèlement homophobes et transphobes (par l’action 18 en particulier).

Des contenus basés sur la littérature scientifique

Les contenus du dispositif sont en adéquation avec les préoccupations et le niveau de maturité des adolescents. Leur conception se fonde sur les principes directeurs internationaux sur l'éducation sexuelle de l’Unesco. S’appuyant sur les données scientifiques récentes et sur les bonnes pratiques internationales en éducation à la sexualité, ce référentiel définit les connaissances, compétences et attitudes à acquérir par tranche d’âge.

A quoi sert l’éducation à la sexualité ?

L’éducation à la sexualité est souvent à l’origine de nombreux débats. Il existe, cependant, des éléments factuels significatifs montrant l’impact de l’éducation à la sexualité. Ils mettent en avant le fait que :

  • l’éducation à la sexualité a des effets positifs, les jeunes en bénéficiant ont notamment plus de connaissances et une meilleure attitude vis-à-vis de la santé sexuelle et reproductive et des comportements que les autres ;  
  • l’éducation à la sexualité n’accroît pas l’activité sexuelle, les comportements sexuels à risque ou les taux d’infection IST/VIH ;
  • les programmes proposant l’abstinence comme unique option ne sont pas en mesure de retarder l’initiation sexuelle, de réduire la fréquence des rapports sexuels ou de réduire le nombre de partenaires sexuels ;
  • les programmes qui tiennent compte de la question du genre sont substantiellement plus efficaces que ceux qui n’en tiennent pas compte ;
  • l’impact de l’éducation à la sexualité est maximal lorsque les programmes dispensés à l’école sont complétés par la participation des parents et des enseignants, des instituts de formation et des services axés sur les jeunes.

Le dispositif à destination des populations migrantes

Le dispositif s’articule autour :

  • D’un partenariat avec Africa Radio : chaque jeudi de 9h30 à 10h, Africa Radio et Santé publique France proposent une émission santé et une vidéo postée sur Facebook afin de sensibiliser les populations originaires d’Afrique subsaharienne vivant en France. De nombreux thèmes de prévention sont abordés dont la santé sexuelle. Les émissions sont disponibles en podcast. Chaque semaine le mardi, une vidéo est aussi postée sur Facebook avec un invité santé (professionnel, associatif, expert) abordant un sujet de prévention dans un style clair et direct.
  • Des outils pour les professionnels de santé et du social qui prennent en charge des publics migrants/étrangers en situation précaire comme les livrets de santé bilingues disponibles en 16 langues.
  • Des outils thématiques pour les professionnels de santé comme la brochure élaborée avec la Société française de lutte contre le sida (SFLS) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) qui rassemble des repères utiles à la pratique pour aborder le sujet de la sexualité et de la santé sexuelle avec les personnes migrantes qui présentent des facteurs de vulnérabilité.

Un dispositif ancré dans un cadre de santé publique national 

Le dispositif à destination des migrants s’inscrit dans la « Stratégie nationale de santé sexuelle, notamment son axe 4, objectif 1 : « renforcer la prévention, le dépistage, l’accès aux droits et la prise en charge des populations les plus exposées au VIH, aux hépatites et aux IST ». 

Des contenus basés sur la littérature scientifique

Les contenus du dispositif s’appuient sur les données scientifiques nationales et internationales. Ils se nourrissent en particulier des résultats des enquêtes menées par Santé publique et ses partenaires.