Réseau OSCOUR®

Le réseau OSCOUR® (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) est l’une des quatre sources du système de surveillance sanitaire des urgences et des décès SurSaUD® .

Mis à jour le 25 novembre 2021
Dans cet article

Le réseau OSCOUR® dans le système de surveillance SurSaUD®

Un dispositif basé sur la transmission obligatoire des données depuis 2013

Démarré en 2004 avec 23 services d’urgences, le dispositif est monté en charge sur la base d’une adhésion volontaire au réseau OSCOUR jusqu’en 2013, date à laquelle l’arrêté du 24 juillet a rendu obligatoire la transmission des données du résumé de passage aux urgences (RPU) à Santé publique France, pour des objectifs de veille sanitaire et de surveillance épidémiologique. 

A cette occasion, le format du RPU, défini en 2006 par des travaux collaboratifs entre le ministère de la santé, Santé publique France et l’observatoire régional des urgences Midi-Pyrénées, a été fixé par l’arrêté.

Couverture et participation au réseau OSCOUR

En 2021, la quasi-totalité des services d’urgences de France participe au réseau de surveillance couvrant ainsi 93,3 % des passages aux urgences sur le territoire. Le réseau OSCOUR® compte au moins un service d’urgence pour l’ensemble des départements français (y compris les DROM) à l’exception de la Martinique, non encore couverte (Figures 1 et 2). 

Parmi les 13 régions métropolitaines, 12 ont une couverture supérieure ou égale à 92% et seule l’Ile de France se situe sous la barre des 90% (85,6%). Parmi les 5 régions ultramarines, 3 ont une couverture de 100% (La Réunion, Mayotte et la Guyane). Au niveau départemental, 48 parmi les 103 départements (soit 46,6%) ont une couverture de 100% en 2021.

Figure 1 – Proportion de passages aux urgences enregistrés par le réseau OSCOUR® parmi l’ensemble des passages référencés par la Statistique annuelle des établissements (SAE) en 2019, par région, France
Figure 1 – Proportion de passages aux urgences enregistrés par le réseau OSCOUR® parmi l’ensemble des passages référencés par la Statistique annuelle des établissements (SAE) en 2019, par région, France
Figure 2 - Proportion de passages aux urgences enregistrés par réseau OSCOUR® parmi l’ensemble des passages référencés par la Statistique annuelle des établissements (SAE) en 2019, par département, France
Figure 2 - Proportion de passages aux urgences enregistrés par réseau OSCOUR® parmi l’ensemble des passages référencés par la Statistique annuelle des établissements (SAE) en 2019, par département, France

Recueil et collecte des données des services d’urgence

Le recueil des données des services d’urgence repose sur l'extraction automatisée des informations anonymisées du RPU, issues du dossier médical informatisé du patient constitué lors de son passage aux urgences. 

Ce recueil se fait sans surcharge de travail pour les professionnels des urgences, dès lors que le service est équipé d’un logiciel métier, permettant notamment le codage des diagnostics. 

Les données collectées sont démographiques (sexe, âge), administratives (dates et heures d’entrée et de sortie, code FINESS de l’établissement, code postal de résidence…) et médicales (diagnostic principal et diagnostics associés codés selon la classification internationale des maladies (CIM10), hospitalisation après passage…).

Une transmission automatisée des données

Chaque matin, les données individuelles des passages enregistrés aux urgences la veille jusqu’à 23h59 sont envoyées automatiquement du service d'urgence à Santé publique France, par le biais de concentrateurs régionaux (Observatoires régionaux des urgences ou structures apparentées). 

Une fois intégrées dans la base de Santé publique France, ces données font l’objet d’une agrégation selon différents pas de temps, pour différentes zones géographiques, classes d’âges et regroupements syndromiques en vue de la production automatisée et quotidienne d’indicateurs épidémiologiques. 

Les regroupements syndromiques : qu’est-ce que c’est ?

Les regroupements syndromiques sont des groupes de diagnostics médicaux construits pour les besoins de surveillance de Santé publique France. Ils peuvent être :

  • spécifiques d’une pathologie bien identifiée (grippe, gastro-entérite aiguë, bronchiolite), 
  • peu spécifiques et basés sur des symptômes cliniques (fièvre isolée, malaise, dyspnée…) 
  • ou sensibles et regroupant des familles de diagnostics (infections respiratoires aiguës basses, traumatismes…). 

De nouveaux regroupements peuvent également être construits en cas de besoin émergent (ex : passages aux urgences pour suspicion de COVID-19). Près de 90 regroupements syndromiques balayant l’ensemble des champs de la médecine d’urgence sont disponibles et une cinquantaine d’entre eux fait l’objet d’une surveillance quotidienne par Santé publique France. 

Objectifs de la surveillance

Détecter, investiguer, informer

Ce dispositif contribue fortement aux missions de veille et d’alerte sanitaires de Santé publique France. En effet, toute variation inhabituelle dans les données constitue un signal qui fait l’objet d’une investigation en lien avec les cellules régionales, à la fois au travers de l’analyse approfondie des données et de l’échange avec les médecins urgentistes et partenaires du réseau OSCOUR®. Selon la situation, le signal s’il est validé peut faire l’objet d’une remontée d’information aux autorités sanitaires. 

En cas d’alerte sanitaire, une surveillance est immédiatement mise en place, basée sur l’analyse quotidienne de regroupements syndromiques pertinents, définis en fonction de la situation (ex : incendie de l’usine Lubrizol, épidémie de gastro-entérite et toxi-infections alimentaires collectives en lien avec la consommation de coquillages, épidémie de COVID-19, phénomènes climatiques extrêmes…). 

Analyser les données et les publier dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire  

En complément de la surveillance quotidienne à visée de veille et d’alerte, les données du réseau OSCOUR® font l’objet d’une analyse hebdomadaire formalisée au travers d’un bulletin épidémiologique à destination des autorités sanitaires, des partenaires du réseau et du grand public, publié chaque semaine sur notre site internet.  

Ce bulletin décrit pour différentes classes d’âges, l'activité globale de la semaine précédente en termes de passages aux urgences et d'hospitalisations après passage, les 10 pathologies les plus fréquemment enregistrées, l’activité associée aux indicateurs saisonniers et aux indicateurs non spécifiques suivis toute l’année.

Dix indicateurs développés à l’échelon régional et département font l’objet d’une mise en ligne sur Geodes, l’observatoire cartographique de Santé publique France et sont mis à jour toutes les semaines. Il s’agit du taux de passage aux urgences et du taux d’hospitalisation après passage aux urgences pour bronchiolite, allergie, asthme, bronchite aiguë, gastro-entérite aiguë, grippe, pathologie ORL, pneumopathie, traumatisme et suspicion de COVID-19 (pour 10 000 passages).

Figure 3 - Nombre mensuel de passages toutes causes codées et d'hospitalisations après passage enregistrés par les services d’urgences du réseau OSCOUR® depuis 2004 – tous âges – France entière
Figure 3 - Nombre mensuel de passages toutes causes codées et d'hospitalisations après passage enregistrés par les services d’urgences du réseau OSCOUR® depuis 2004 – tous âges – France entière

Eléments méthodologiques sur la production des indicateurs à partir des données du réseau OSCOUR®

Les données des passages aux urgences sont transmises à J+1 du passage et mises à jour chaque jour jusqu’à J+7. En théorie, elles peuvent donc être consolidées pendant 7 jours après le passage. Cette consolidation s’applique sur le nombre de passages transmis et le codage diagnostique de ces passages. En moyenne, 92% des passages sont transmis à J+1, 99% à J+2 et 100% à J+3. Le taux de codage diagnostique est d’en moyenne 81% après consolidation complète et d’en moyenne 75% à J+1, 79% à J+2 et 80% à J+3. On peut donc considérer que les données sont quasiment consolidées dès J+2.

Les analyses qui alimentent les graphiques et tableaux présentés dans les bulletins de surveillance (sauf mention contraire) sont réalisées à partir d’un échantillon d’établissements constant sur la période étudiée. Cela permet, lors de l’interprétation des résultats, de s’affranchir d’éventuels manques de données d’un jour à l’autre, qui peuvent survenir en cas d’interruptions ponctuelles et temporaires de transmission d’un ou plusieurs établissements (pour des problèmes techniques principalement). Il se peut que le nombre d’établissements constituant l’échantillon constant varie d’une période d’analyse à l’autre, entrainant de fait un léger décalage dans les effectifs présentés dans les bulletins successifs.

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