Suivi épidémiologique des conséquences sanitaires d'une catastrophe industrielle : l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, septembre 2001

Publié le 1 avril 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Le 21 septembre 2001, une explosion est survenue dans un hangar de stockage de nitrate d'ammonium à l'usine AZF de Toulouse, située au sein d'un site industriel classé Seveso en 1982. La secousse, équivalente à un séisme de 3,4 degrés sur l'échelle de Richter a ravagé le site. L'onde de choc s'est propagée dans la ville endommageant de nombreuses maisons et bâtiments publics. Un nuage toxique a survolé l'agglomération en quelques heures. La préfecture de Haute-Garonne a immédiatement mis en place un plan rouge. Le plan blanc, interne aux établissements de soins a également été déclenché pour permettre de gérer le flux massif des blessés. Des consignes de confinement ont été données à la population, rapidement levées par le préfet de Haute-Garonne qui signalait " l'absence de traces de toxicité " deux heures après l'explosion. Le bilan initial de la catastrophe a fait état de 30 décès et plus de 3 000 blessés. Vingt-sept mille logements étaient totalement ou partiellement dégradés. D'autres rejets chimiques se sont produits au cours des semaines suivantes avant l'évacuation complète des stocks présents sur le site. Le lendemain de la catastrophe, l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) et la Cellule d'Intervention Régionale en Epidémiologie (CIRE) de Midi-Pyrénées ont conduit une mission d'évaluation initiale sur le site, avec les objectifs suivants : - identifier la nature des risques encourus par la population ; - évaluer les besoins d'appui technique aux autorités sanitaires locales dans le domaine de la surveillance sanitaire et des stratégies de prise en charge ; - étudier la pertinence et la faisabilité d'une étude épidémiologique des conséquences sanitaires de l'explosion.

Auteur : Lang T, Cassadou S, Gourier Frery C, Schwoebel V
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2003, vol. 51, n°. 2, p. 279-82