COVID-19 : point épidémiologique en Ile-de-France du 20 août 2020

Publié le 21 août 2020
Mis à jour le 21 août 2020

Points clés

Après une augmentation progressive des cas de Covid-19 début février, l’Île-de-France a connu en mars une diffusion rapide des cas en communauté, l’épidémie atteignant un pic en semaine 13, du 23 au 29 mars. L’impact de l’épidémie a été majeur en Ile-de-France. Les Franciliens comptaient pour environ 40 % des décès pour Covid-19 recensés en France depuis le 1er mars, que ce soit à l’hôpital ou en Ehpad. Le confinement a été suivi par une diminution nette des recours aux soins pour Covid-19 observée d’abord en ambulatoire en semaine 14, du 30 mars au 5 avril, puis à l’hôpital à partir du 7 avril, qui s’est poursuivie jusqu’en semaine 24, du 8 au 14 juin, cinq semaines après le déconfinement. Cette tendance à la décroissance s’est inversée en semaine 26.

Entre les semaines 27 et 32, la majorité des indicateurs épidémiologiques régionaux montraient une augmentation de la circulation du virus en Île-de-France et particulièrement à Paris. En semaine 33 (du 10 au 16 août), une nette augmentation du taux d’incidence est observée avec un franchissement du seuil d’alerte (50/100 000 habitants) à Paris (67,1/100 000), en Seine-Saint-Denis (50,7/100 000) et dans le Val-de-Marne (53,8/100 000). L’augmentation de l’incidence s’est accélérée dans ces deux derniers départements en semaine 33. Quant au taux de positivité, il a augmenté en Ile-de-France (4,4%) avec un dépassement du seuil d’attention de 5% pour la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. La plupart des personnes impactées ont un âge compris entre 20 et 40 ans, surtout pour Paris et la petite couronne, ce qui est à mettre en relation avec un nombre important de clusters rapportés en milieu professionnel. Ce constat montre l’importance du respect des mesures barrières en milieu professionnel. Par ailleurs un pic de plus de 140/100 000 habitants est observé chez les 20 à 30 ans à Paris et dans le Val de Marne. Ce qui pourrait traduire un relâchement des mesures barrières, par exemple le port du masque, chez les jeunes lors de rassemblements. Cependant, on observait en semaine 32 une légère augmentation de l’incidence et de la positivité chez les personnes âgées, qui se sont stabilisées en semaine 33, et un nombre d’épisodes de COVID-19 en légère augmentation dans les établissements hébergeant des personnes âgées en semaines 32 et 33. Cette évolution doit nous alerter sur la nécessité de protéger les personnes à risque en maintenant les mesures barrières dans l’ensemble de la population. Les indicateurs de recours aux soins d’urgences et d’hospitalisation poursuivent également leur progression, qui reste encore assez faible.

Le retour des franciliens actuellement en vacances et la reprise des activités à l’approche de la rentrée, de même que la part importante de personnes dépistées à l’arrivée dans les aéroports et comptabilisés dans la région Ile-de-France, doivent nous alerter sur la nécessité de maintenir l’effort et de rester mobilisés. Le respect des gestes barrières reste, à l’heure actuelle, la meilleure prévention pour réduire la transmission virale.
Cette logique de réduction des risques est d’autant plus évidente que la période estivale est associée à des mouvements et brassages importants de population et souvent accompagnée d’un besoin de relâchement se traduisant par une moindre adhésion aux mesures de distanciation.