COVID-19 : point épidémiologique en Ile-de-France du 10 septembre 2020

Publié le 11 septembre 2020
Mis à jour le 11 septembre 2020

Points clés

Après une augmentation progressive des cas de Covid-19 début février, l’Île-de-France a connu en mars une diffusion rapide des cas en communauté, l’épidémie atteignant un pic en semaine 13, du 23 au 29 mars. L’impact de l’épidémie a été majeur en Île-de-France. Les Franciliens
comptaient pour environ 40 % des décès pour Covid-19 recensés en France depuis le 1er mars, que ce soit à l’hôpital ou en Ehpad.

Le confinement a été suivi par une diminution nette des recours aux soins pour Covid-19. Observée d’abord en ambulatoire en semaine 14, du 30 mars au 5 avril, puis à l’hôpital à partir du 7 avril, elle s’est poursuivie jusqu’en semaine 24, du 8 au 14 juin, cinq semaines après le déconfinement.
Cette tendance à la décroissance s’est inversée en semaine 26. Entre les semaines 27 et 32, la majorité des indicateurs épidémiologiques régionaux montraient une augmentation de la circulation du virus en Île-de-France et particulièrement à Paris.

En semaine 36 (du 31 août au 6 septembre), le taux d’incidence dépasse désormais les 100 nouveaux cas pour 100 000 habitants en région Île-de-France contre 93,3 la semaine précédente. La cinétique de cet indicateur semble marquer un léger ralentissement dans l’ensemble des départements à l’exception du Val d’Oise. Le seuil d’alerte (50) reste dépassé dans tous les départements de la région. Le département de Seine-Saint-Denis dépasse à son tour le taux d’incidence de 100 cas pour 100 000 habitants rejoignant les départements des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de Paris. La région concentre 4 des 7 départements dépassant ce seuil à l’échelle nationale. 

Le taux de dépistage se stabilise en semaine 36 dans la région en dessous des 1 500 tests réalisés pour 100 000 habitants à l’image de l’évolution à l’échelle nationale. La stagnation du nombre de tests réalisés et la hausse des délais de mise à disposition des résultats laissent supposer un phénomène de saturation des laboratoires de la région. Le taux de positivité des tests réalisés est en légère croissance. Ces phénomènes conduisent à considérer l’évolution du taux d’incidence avec prudence.

La classe des 20-30 ans reste la classe d’âge la plus fortement touchée par la diffusion du virus. La répartition des tests positifs par classe d’âge garde le même profil que lors des semaines précédentes. La poursuite de la progression du virus maintient le risque d’une diffusion aux populations les plus âgées et à risque de complications graves.

La semaine précédente, 45 clusters étaient en cours d’investigation ; ce nombre est de 56 en semaine 36. Près des 2/3 de ces clusters concernent les milieux professionnels, établissements sociaux d’hébergement et d’insertion et établissements de santé. Dans un contexte de rentrée scolaire puis universitaire, la part des clusters en milieu scolaire atteint 5,2 %.

Les indicateurs provenant des réseaux de surveillance en médecine de ville poursuivent leur croissance initiée en semaine 34. Les indicateurs en milieu hospitalier présentent à leur tour une élévation : le taux d’hospitalisation en croissance de 24 % s’accompagne d’une élévation modérée des entrées en réanimation.

Le contexte de rentrée, la poursuite de l’ascension des indicateurs biologiques et le début d’augmentation des signaux issus des structures de soins conduisent à maintenir les efforts de santé publique et la vigilance à un niveau croissant pour les semaines à venir.