Le Baromètre de Santé publique France 2024, un outil stratégique au service des acteurs régionaux
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) suit globalement les tendances observées en France. Les habitants sont 68 % à se déclarer en très bonne ou en bonne santé, chiffre qui se situe dans la moyenne des régions françaises. Comme au niveau national, un fort gradient socio-économique est observé pour de nombreux indicateurs, avec une situation plus défavorable chez les personnes socialement moins favorisées.
Cette enquête révèle également des dynamiques et vulnérabilités régionales particulières qui doivent guider les politiques publiques et la prévention :
- Un tabagisme en baisse mais qui reste à un niveau très élevé dans la région
Alors que le tabagisme est en net recul en Paca comme en France par rapport à 2021, la proportion de fumeurs quotidiens dans la région reste la plus élevée de France chez les hommes et une des plus élevées chez les femmes, avec 1 adulte sur 5 qui se déclare fumeur quotidien. Les fumeurs sont aussi plus nombreux à déclarer vouloir arrêter de fumer, mais sans forcément le concrétiser plus souvent qu’ailleurs par une tentative d’arrêt.
- Une région toujours en retrait sur la vaccination
Si, en région Paca, 3 adultes sur 4 se déclarent favorables à la vaccination, le niveau d’adhésion est l’un de plus faibles de France et n’a pas progressé. Le niveau de réticence vis-à-vis de la vaccination, particulièrement chez les jeunes et les femmes, est plus élevé que celui du niveau national.
- Des efforts à poursuivre pour améliorer la santé mentale
Plus d’un adulte sur six déclare avoir vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois, tandis que 6 % souffrent de troubles anxieux généralisés et 5 % de pensées suicidaires. Si les niveaux régionaux tous sexes confondus sont proches du niveau national, Paca se classe parmi les régions avec des prévalences déclarées parmi les plus élevées chez les hommes pour la dépression et les pensées suicidaires, en particulier chez les jeunes de 18 à 29 ans et une part élevée d’entre eux n’a pas recours aux soins. La prolongation en 2026 de la Grande cause nationale dédiée à la santé mentale offre une opportunité renouvelée de transformer les représentations, de déstigmatiser la souffrance psychique et d’améliorer l’accès aux soins.
- Un impact du changement climatique sur la santé déjà visible
Particulièrement exposée aux évènements climatiques extrêmes, la région Paca doit déjà faire face à un impact visible sur la santé de la population : en 2024, elle est une des régions où l’on déclare le plus de souffrance physique et psychique lors d’un évènement extrême survenu au cours des deux dernières années. L’urgence climatique nous oblige à repenser nos modes de vie actuels, notamment les modalités de déplacement, alors que trois quarts des habitants de la région continuent de privilégier les déplacements motorisés pour se rendre au travail et plus d’un tiers les utilisent pour de petits trajets du quotidien.
- Intégrer les inégalités sociales et de genre : le défi des politiques de prévention
Si les populations les moins favorisées sont celles où les indicateurs de santé sont les plus défavorables, les résultats montrent que les disparités touchent également les jeunes de 18 à 29 ans, les étudiants ou les personnes en formation et les femmes. Ces données soulignent la nécessité de développer des interventions inclusives, adaptées aux territoires et aux populations vulnérables, comme par exemple la médiation en santé, développée dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville à Marseille et plus récemment à Avignon par le projet 13 en santé.
Un observatoire unique pour comprendre et agir sur les comportements de santé de la population
Avec 35 000 personnes interrogées, dont plus de 2 100 en Paca, cette enquête constitue un outil incontournable pour guider les politiques de prévention et d’information de la population.
Cette enquête, reconnue d’intérêt général et de qualité statistique, permet de disposer d’informations impossibles à recueillir par ailleurs : comportements individuels, opinions, connaissances ou encore événements de santé qui ne sont pas collectés par les systèmes de surveillance existants. L’édition 2024 recueille des données sur 20 grands enjeux de santé publique (15 présentés pour 2025 et 5 en mars 2026) : consommation de tabac et d’alcool, pratique d’activité physique, sommeil, adhésion à la vaccination, santé mentale…
Désormais actualisés tous les deux ans, ces indicateurs révèlent les tendances sanitaires et sociales du moment et fournissent ainsi des informations nécessaires à l’élaboration et l’évaluation de politiques de santé publique.
Au-delà des indicateurs, le Baromètre de Santé publique France met en évidence l’influence des contextes de vie, des facteurs sociaux et des environnements locaux sur la santé des habitants. Il souligne également le rôle déterminant de la prévention, qu’il s’agisse de santé mentale, d’addictions, de comportements favorables à la santé ou d’adaptation aux effets du changement climatique.
