Espaces verts urbains, mobilité active, réduction de la pollution de l’air… Santé publique France évalue leurs bénéfices pour la santé

Santé publique France publie aujourd'hui les résultats d’une première évaluation quantitative des impacts sur la santé (EQIS) ayant estimé les bénéfices sanitaires associés au développement des espaces verts urbains et des mobilités actives (marche et vélo notamment), ainsi qu’à la réduction de l’exposition de la population à la pollution de l’air, au bruit des transports et la chaleur. 

Publié le 5 décembre 2024

Menée en collaboration avec trois métropoles - Métropole européenne de Lille, Montpellier Méditerranée Métropole et Métropole Rouen Normandie - cette étude confirme que des actions ambitieuses sur chacun de ces déterminants environnementaux se traduiraient par des impacts positifs sur la santé. Ainsi, ces actions essentielles dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité contribuent également à protéger la santé des populations actuelles et futures.

Augmenter les espaces verts urbains, favoriser la mobilité active, agir contre la pollution de l’air, le bruit des transports et la chaleur : des bénéfices notables pour la santé 

On sait que les expositions de la population à la chaleur, à la pollution de l’air et au bruit des transports sont néfastes pour la santé des populations, tandis que les espaces verts et les modes de déplacement actifs comme la marche ou le vélo ont au contraire des effets bénéfiques pour la santé. Tous ces éléments dépendent en grande partie des politiques d’aménagement du territoire mises en place par les collectivités. 

Si la démarche d’évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS) est classiquement appliquée à la pollution de l’air, Santé publique France a pour la première fois évalué la pertinence et la faisabilité d’une EQIS élargissant le champ d’application à d’autres déterminants environnementaux de la santé et ce, de façon simultanée. 

Cet outil permet d’évaluer les bénéfices sanitaires de différents scénarios impliquant des actions concrètes, à destination des collectivités. Ces conclusions sont à mettre en rapport avec l'ensemble des actions déjà entreprises par celles-ci dans le sens d'une amélioration des pratiques d'aménagement des territoires urbains et péri-urbains. 

Ainsi, les politiques publiques visant à augmenter le nombre d’espaces verts urbains, promouvoir les mobilités actives (marche et vélo), améliorer la qualité de l’air, et réduire le bruit des transports et la chaleur en ville se traduiraient annuellement par des bénéfices importants pour la santé de l’ensemble des habitants de chaque métropole, en termes de mortalité, de morbidité, de recours aux soins et de gêne.

Focus sur quelques résultats

  • En végétalisant davantage, la mortalité pourrait être réduite de 3 à 7% selon la métropole, soit de 80 à 300 décès par an.
  • Si chaque habitant de 30 ans et plus marchait 10 minutes de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 3%, soit de 100 à 300 décès par an selon la métropole.
  • Si chaque habitant de 30 ans et plus faisait 10 minutes de vélo de plus chaque jour de la semaine, la mortalité pourrait diminuer de 6%, soit de 200 à 600 décès par an selon la métropole.
  • Concernant la pollution de l’air, en respectant la valeur recommandée par l’OMS concernant l’exposition aux particules fines PM2,5, la mortalité pourrait diminuer de 7 à 12% selon la métropole, soit de 300 à 1000 décès par an. 
  • Respecter les valeurs guides recommandées par l’OMS quant au bruit associé aux transports permettrait, dans chaque métropole, d’améliorer le sommeil de plusieurs milliers de personnes par an. 
  • L’exposition à des températures élevées a été responsable de 1% de la mortalité observée durant l’été, soit de 35 à 90 décès par an selon la métropole.

Pour des territoires engagés vers un urbanisme au service de la santé 

Cette étude met en lumière les bénéfices sanitaires induits par les  politiques publiques visant à réduire la pollution atmosphérique et le bruit lié aux transports. Elle conforte ainsi la nécessité de renforcer ces politiques publiques et, au-delà, la nécessité de promouvoir des aménagements urbains favorables à la santé, en intégrant de la végétation dans les zones habitées, en encourageant les mobilités actives, et en adaptant les espaces au changement climatique et à la gestion de la chaleur.

La démarche d’EQIS apparait pertinente et performante afin de quantifier les bénéfices sur la santé des interventions en lien avec les projets d’urbanisme, et tendre ainsi vers un urbanisme favorable à la santé. 

Cette première étude ouvre de nouvelles perspectives nécessitant d’une part, avec la communauté scientifique, de mener des travaux complémentaires afin de consolider et généraliser cette approche à d’autres territoires, et d’autre part, avec les collectivités, de faire connaitre et contribuer à l’appropriation de cette démarche.

Santé publique France met à la disposition des parties prenantes plusieurs ressources utiles, parmi lesquelles :

 « Cette EQIS s’intéresse pour la première fois à d’autres déterminants environnementaux que la pollution de l’air, comme la présence d’espaces verts, le bruit des transports ou l’activité physique induite par les mobilités actives. La voiture demeure encore très utilisée, même pour les trajets très courts ; si 90% des déplacements de moins de 1km étaient réalisés en marchant, on pourrait éviter entre 2 et 3% de la mortalité, soit entre 100 et 200 décès par an selon la métropole. Construite en étroite collaboration avec les services de trois métropoles, cette première étude souligne les bénéfices de choix d’aménagements urbains et permet d’orienter la prise de décisions des acteurs locaux, pour la mise en œuvre d’urbanismes favorables à la santé des Français. Agir sur ces facteurs implique des transformations importantes du territoire, qui doivent être concertées et planifiées pour être durables et équitables »

Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France

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Communiqué de presse

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