En 2024, environ 5 100 personnes ont découvert qu’elles étaient séropositives et 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, dont 27% à un stade avancé. Ces résultats montrent l’importance du dépistage régulier et la protection des rapports sexuels par le préservatif pour contrôler la transmission des infections sexuellement transmissibles (IST).
Les taux de dépistage des IST ont continué d’augmenter entre 2022 et 2024 grâce aux progrès de ces dernières années, notamment le dispositif de dépistage sans ordonnance et sans frais en laboratoire depuis 2022 pour le VIH, et élargi à quatre autres IST (sans frais pour les moins de 26 ans) depuis septembre 2024.
Pour la journée mondiale de lutte contre le sida, Santé publique France a publié un BEH thématique consacré à l’importance des déterminants sociaux dans le dépistage et la prévention du VIH et des IST, avec un focus sur les jeunes. Plusieurs études marquées par des inégalités sociales en santé sexuelle sont notamment mises en perspective. En complément du bulletin national de surveillance du VIH et des IST bactériennes, nos cellules régionales publient des bulletins spécifiques sur les données en régions.
5 100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2024
Selon le dernier bulletin national de surveillance du VIH et des IST bactériennes, Santé publique France a estimé qu’environ 5 100 nouveaux cas de VIH ont été recensés en France en 2024. Ce chiffre reste stable après une augmentation entre 2020 et 2023.
Le nombre et la proportion de jeunes atteints augmentent ces dernières années. Les jeunes de moins de 24 ans représentent environ 15 % des personnes découvrant leur séropositivité VIH en 2023.
Evolution par population
Concernant la prise en charge du VIH : parmi environ 181 000 personnes vivant avec le VIH en France en 2023, 94% étaient diagnostiquées, dont 96% bénéficiaient d’un traitement antirétroviral de leur infection à VIH. Parmi les personnes traitées, 97% avaient une charge virale indétectable au seuil de 200 copies par ml, et n’étaient donc pas infectieuses pour leurs partenaires.
Un dépistage et des diagnostics des IST en hausse
En 2024, le dépistage remboursé concerne surtout les femmes mais les diagnostics sont plus fréquents chez les hommes (y compris pour les infections à Chlamydia trachomatis). On note également une prédominance des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes dans les diagnostics de syphilis et gonococcie. L’incidence des diagnostics d’IST a continué de croître entre 2022 et 2024. Pour la syphilis, l’incidence chez les femmes a augmenté de +24% avec un risque accru de transmission materno-foetale, notamment dans les DROM où l’incidence de la maladie est plus élevée.
Chez les jeunes de 15 à 25 ans, ce sont les infections à gonocoque qui ont le plus fortement augmenté entre 2022 et 2024 (+38%). On observe également que les jeunes de 18 à 25 ans représentaient entre 44 à 50% des personnes dépistées pendant les quatre premiers mois du dispositif ‘mon test IST’ lancé en septembre 2024 et utilisé autant par les hommes que par les femmes. Le nombre mensuel de jeunes de moins de 25 ans testés pour le VIH via le dispositif Mon-test-IST a doublé.
Mon test IST : c’est quoi ?
Ce dispositif permet l’accès au dépistage sans ordonnance en laboratoire pour 5 IST (VIH, Chlamydiose, gonococcie, syphilis, hépatite B), avec prise en charge à 100% par L’Assurance maladie pour les 18-25 ans et 60% pour les autres. Ce dispositif renforce l’accessibilité au dépistage pour lutter contre l’augmentation de ces infections.
- En savoir plus sur mon-test-IST sur ameli.fr
Une prévention ciblée pour une plus grande efficacité
Certains groupes de personnes sont plus exposés que les autres au VIH et de manière disproportionnée par rapport au reste de la population. C’est pourquoi, il est important de mettre en place une prévention, ciblée afin d’informer sur les outils de prévention (PrEP, préservatif) et d’inciter au dépistage du VIH et des IST. Parmi les personnes contaminées en 2024, 37% sont nées en Afrique subsaharienne et les personnes hétérosexuelles nées à l’étranger constituent la majorité des nouvelles contaminations au VIH. A l’occasion du 1er décembre, Santé publique France rediffuse la campagne de prévention du VIH chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne.
Le 29 novembre, Santé publique France a également organisé à destination des HSH en partenariat avec Vers Paris sans sida, le Big Pride Energy Ball 3, un évènement de voguing à l’Hôtel de Ville de Paris dans le cadre de la campagne « tous les 3 mois, teste-toi ! ». Cette campagne vise à augmenter la proportion de HSH multipartenaires à se dépister trimestriellement.
S’informer grâce aux sites de référence en matière de santé sexuelle
Santé publique France agit au quotidien pour informer, sensibiliser et prévenir les risques liés à la sexualité. A travers des campagnes nationales, des outils pédagogiques et des partenariats avec des acteurs de terrain, l’agence promeut une approche globale : dépistage, éducation à la sexualité et accès à des soins adaptés pour tous.
En savoir plus sur les ressources et informations fiables sur nos sites dédiés :
- questionsexualite.fr | le site d’information sur la santé sexuelle destinée à l’ensemble de la population adulte
- onsexprime.fr | le site pédagogique et ludique sur les questions liées à la sexualité à destination des adolescents
- sexosafe.fr | le site d’information à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes



