Point épidémiologique COVID-19 du 24 mars 2022 - La progression de la circulation du SARS-CoV-2 se poursuit ; le nombre de nouvelles hospitalisations reste stable

Publié chaque semaine, le point épidémiologique relatif à la surveillance de la COVID-19 présente une analyse détaillée des indicateurs mis en place par Santé publique France et son réseau de partenaires pour suivre l’évolution de l’épidémie et orienter les décisions publiques.

Publié le 25 mars 2022

En semaine 11 (du 14 au 20 mars), la circulation du SARS-CoV-2 s’est accélérée sur l’ensemble du territoire. Le taux d’incidence a continué d’augmenter (+36%) pour atteindre 937/100 000 habitants au niveau national. Il était le plus élevé chez les 6-14 ans et les 30-49 ans où il dépassait 1 000/100 000, mais les hausses les plus fortes étaient observées chez les 60-89 ans. Néanmoins, les nouvelles hospitalisations restaient stables et les admissions en soins critiques ainsi que le nombre de décès continuaient de diminuer. Au 21 mars, 83,1% des 65 ans et plus et 71,0% des résidents en Ehpad ou ULSD avaient reçu un rappel vaccinal. Dans le contexte d’une co-circulation du SARS-CoV-2 et des virus grippaux, le maintien des gestes barrières reste recommandé, notamment pour protéger les personnes vulnérables : port du masque dans les espaces fermés ou de promiscuité importante, lavage des mains, aération des lieux clos. L’effort de vaccination doit dorénavant intégrer la deuxième dose de rappel chez les populations éligibles, notamment les 80 ans et plus, les résidents en Ehpad et les immunodéprimés. De même, le respect des autres mesures demeure essentiel, en particulier en cas de symptôme, de test positif ou de contact à risque.

Hausse du taux d’incidence, près de 90 000 nouveaux cas en moyenne par jour 

Au niveau national, le taux d’incidence a poursuivi sa hausse amorcée la semaine précédente (+36% en semaine 11). Il s’élevait à 937 cas pour 100 000 habitants. Si ce taux a augmenté dans l’ensemble des classes d’âge, les hausses les plus fortes étaient observées chez les plus âgés, les 60-89 ans affichant une augmentation supérieure ou égale à 45%. Le taux d’incidence était toutefois le plus élevé chez les 6-14 ans et les 30-49 ans (>1 000/100 000). Le R-effectif a lui aussi augmenté (1,29) et était supérieur à 1 pour la deuxième semaine consécutive. Le taux de dépistage a également progressé (+18%). Le taux de positivité suivait la même tendance et atteignait 27,1% (+3,7 points). Les taux les plus hauts étaient observés chez les 10-19 ans et les 40-49 ans mais ce sont les plus âgés (50-89 ans) qui présentaient les hausses les plus fortes.

En France métropolitaine, le taux d’incidence a augmenté dans toutes les régions, allant de +25% en Nouvelle-Aquitaine à +90% en Corse. Il dépassait 1 000/100 000 habitants dans cinq régions et était à nouveau le plus élevé en Bretagne et dans le Grand Est. En Outre-mer, le taux d’incidence restait le plus élevé en Martinique (1 670) malgré une forte baisse (-48%). La Réunion (1 106, +6%) et la Guadeloupe (961, -10%) présentaient également un taux élevé. 

Poursuite de la stabilisation des nouvelles hospitalisations et baisse des admissions en soins critiques

Au niveau national, le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital demeurait stable alors que les nouvelles admissions en soins critiques étaient toujours en diminution (-13%), tout comme le nombre de décès à l’hôpital et en ESMS. Quant à la mortalité toutes causes, elle est revenue dans les marges de fluctuation habituelle pour la troisième semaine consécutive.

En France métropolitaine, le taux de nouvelles hospitalisations était stable ou en hausse sur l’ensemble du territoire, sauf en Occitanie, où il était en diminution (-21%). Le taux de nouvelles admissions en soins critiques était stable ou en baisse dans toutes les régions, excepté en Normandie où il était en hausse. En Outre-mer, le taux de nouvelles hospitalisations restait le plus élevé à La Réunion, bien qu’ayant légèrement diminué. Il était en augmentation en Guyane et stable dans les autres régions. 

Le sous-lignage BA.2 reste majoritaire et représente 73% des séquences Omicron

Les données de séquençage confirment la dominance d’Omicron en France et la quasi-disparition de Delta. Omicron représentait 99,9% des séquences interprétables dans l’enquête Flash S10 (07/03). Le sous-lignage BA.2 du variant Omicron est aujourd’hui majoritaire en France, avec 73% des 2 229 séquences Omicron de l’enquête Flash S10. La progression de BA.2 au détriment de BA.1 est observée sur l’ensemble du territoire métropolitain, mais à des niveaux différents selon les régions. Dans les DROM, BA.2 semble aussi en augmentation mais les données nécessitent d’être consolidées. S’il a été montré que BA.2 était plus transmissible que BA.1, les deux sous-lignages sont similaires en termes d’échappement à la réponse immunitaire et de sévérité.

Depuis le 18 février 2022, le recombinant Delta/Omicron nommé XD fait l’objet d’un suivi renforcé par les laboratoires du consortium EMERGEN, Santé publique France et le CNR Virus des infections respiratoires. La majorité du génome du variant XD correspond au variant Delta (sous-lignage AY.4), mais une large portion du gène S (codant pour la protéine Spike) correspond au variant Omicron (sous-lignage BA.1). Au 21 mars, 44 séquences ont été détectées en France, dont 21 au cours d’enquêtes Flash. Ces séquences correspondent à des cas provenant de plusieurs régions et remontant à début janvier 2022, ce qui suggère une circulation de ce recombinant à des niveaux faibles depuis plusieurs semaines. De plus, la fréquence de détection du variant XD au cours des enquêtes Flash ne semble pas avoir augmenté entre S01 et S10. À ce jour, très peu de données sont disponibles sur les caractéristiques du variant XD, mais des investigations sont en cours. 

Plus de 83% des 65 ans et plus ont reçu une dose de rappel

Au 21 mars 2022, l’estimation de la couverture vaccinale en population générale était de 79,4% pour une primo-vaccination complète et de 58,5% pour la dose de rappel. La couverture vaccinale de la dose de rappel était de 73,1% chez les 18 ans et plus et de 83,1% chez les 65 ans et plus. En outre, 9,4% des enfants âgés de 10 à 11 ans avaient reçu une première dose de vaccin (3,1% pour les 5 à 9 ans). 93,5% des résidents en Ehpad ou USLD avaient reçu une primo-vaccination complète et 71,0% avaient reçu un rappel.

Suite aux dernières recommandations concernant la seconde dose de rappel chez les personnes âgées de 80 ans et plus ainsi que chez les résidents en EHPAD ou USLD, les données de couverture vaccinale de la seconde dose de rappel seront prochainement publiées.

Par ailleurs, Santé publique France publie la mise à jour du bilan des activités de traçage des contacts.

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COVID-19 : point épidémiologique du 24 mars 2022

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