Point épidémiologique COVID-19 du 12 août 2021 : l’impact de la quatrième vague épidémique sur les services hospitaliers se poursuit

En semaine 31 (du 2 au 8 août 2021), la circulation du SARS-CoV-2 reste intense sur le territoire national avec toujours plus de 22 000 cas en moyenne diagnostiqués par jour. Toutefois, l’augmentation du nombre de nouveaux cas était très modérée en métropole en semaine 31.

Publié le 13 août 2021

Les taux d’incidence restaient les plus élevés chez les 10-39 ans et l’augmentation par rapport à la semaine précédente concernait principalement les 40 ans et plus, traduisant la diffusion de l’épidémie des personnes les plus jeunes vers les plus âgées. Le retentissement hospitalier de cette quatrième vague épidémique se poursuit avec cependant une augmentation moins marquée que la semaine précédente des nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques. En Outre-mer, la situation est très préoccupante en Guadeloupe et en Martinique. Les données de suivi des contacts indiquent une moins bonne identification des personnes-contacts et des chaînes de transmission en cette période estivale.

En France, au 10 août 2021, 67,4% de la population avait reçu au moins une dose de vaccin et 56,4% était complètement vaccinée. Dans ce contexte, la vaccination de toutes les personnes éligibles doit continuer à être fortement encouragée pour atteindre un niveau suffisant d’immunité collective et doit être associée à un haut niveau d’adhésion aux autres mesures de prévention, notamment le respect des mesures barrières, la limitation des contacts à risque et le respect de l’isolement en cas de symptômes, d’infection confirmée ou de contact avec un cas confirmé. La combinaison de l’accélération de la vaccination et des différentes actions qui limitent le taux de transmission peut avoir un impact important sur la dynamique des hospitalisations.

Augmentation des taux d’incidence chez les 40 ans et plus

Au niveau national, le taux d’incidence en semaine 31 était de 236/100 000 habitants avec une augmentation plus modérée (+4%) qui se traduit par un nombre de reproduction en baisse (1,07 vs 1,27 en S30). Le taux le plus élevé concernait toujours les 20-29 ans (505, -13%) et l’augmentation était observée plus particulièrement chez les 40 ans et plus. Le taux de dépistage incluant tests antigéniques et PCR (autotests exclus) restait élevé à 5 473/100 000 habitants, stable en S31. Le taux de positivité était comparable à celui de la semaine 30: 4,3% soit +0,1 point.

En France métropolitaine, les taux d’incidence, de positivité et de dépistage les plus élevés étaient observés en Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie : taux d’incidence Corse (630/100 000, -4%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (590, +3%) et Occitanie (413, -2%). L’évolution du taux d’incidence par rapport à S30 variait de -11% (Nouvelle-Aquitaine) à +21% (Hauts-de-France). En Outre-mer, la situation est très préoccupante en Guadeloupe et en Martinique. Le taux d’incidence était très élevé et atteignait 1 893/100 000 (+116%) en Guadeloupe et 1 181 (+8%) en Martinique.

Le nombre de patients hospitalisés continue de progresser

Au niveau hospitalier, bien que moins marquée, l’augmentation des indicateurs s’est poursuivie avec 4 764 nouvelles hospitalisations en S31 (+35% vs +92% en S30) et 1 086 nouvelles admissions en soins critiques (+46% vs +98% en S30). Toujours en hausse, le nombre de patients COVID-19 en cours d’hospitalisation atteignait 9 213 (+15%), dont 1 725 (+28%) en services de soins critiques. Les décès liés à la COVID-19 (à l’hôpital et en ESMS) étaient en augmentation (347, +28%).

En métropole, les taux d’hospitalisation par date d’admission au 10 août demeuraient en augmentation dans toutes les régions, excepté en Corse. Les plus élevés étaient en Provence-Alpes-Côte d’Azur (15,8/100 000), Corse (14,6) et Occitanie (11,0). En Outre-Mer, es taux d’hospitalisation étaient en forte progression. On observait en Martinique un excès de mortalité toutes causes et tous âges en semaine 30. Le taux d’incidence restait élevé à La Réunion (397, +1%) et en Guyane (260, +23%).

Une moins bonne identification des personnes-contacts et des chaînes de transmission

En semaine 31, si le nombre de cas augmente, le nombre de personnes-contact reste stable en raison d’une proportion importante de cas ne rapportant aucun contact à risque. Le nombre moyen de personnes-contacts par cas continue à diminuer, notamment pour les contacts extra-domiciliaires, pour atteindre son niveau le plus bas observé en 2021. Même si l’indicateur était en augmentation pour la deuxième semaine consécutive, la proportion de cas précédemment connus comme contacts reste à un niveau faible.

Ces résultats suggèrent qu’une proportion importante des personnes-contacts à risque ne sont pas identifiées et/ou rapportées par le cas index. Bien qu’elles soient dispensées de quarantaine, les personnes-contacts avec un schéma de primo-vaccination complet et pas d’immunodépression grave (personnes-contacts à risque modéré) doivent être identifiées afin qu’elles puissent appliquer les autres mesures destinées à briser les chaînes de transmission (dépistage, contact-warning, autosurveillance, limitation des interactions sociales, port du masque dans l’espace public).

  • Pour en savoir plus, consultez le bilan de la semaine 31 sur les activités de traçage des contacts (contact tracing)

Le variant Delta très largement majoritaire sur l’ensemble du territoire

La détection de la mutation L452R (portée notamment par le variant Delta), dont l’augmentation se stabilise, était retrouvée dans 93,5% des prélèvements positifs criblés en S31 (vs 91,7% en S30). Les données de séquençage confirment que le variant Delta est le variant majoritaire en France métropolitaine depuis S26. Il représentait 98,1% des séquences interprétables de l’enquête Flash #17 du 27 juillet en métropole (vs 95,3% pour Flash #16 le 20 juillet).En Outre-mer, les données de criblage indiquent désormais une prédominance de Delta à La Réunion, à Mayotte, en Guyane et dans les Antilles (les données de séquençage reposant sur un trop faible nombre d’échantillons).

Nouvelles estimations de la couverture vaccinale des professionnels exerçant en établissements de santé

Le 10 août, l’estimation de la couverture vaccinale en France était de 67,4% pour au moins une dose et de 56,4% pour une vaccination complète. Parmi les 12 ans et plus, 45 221 123 avaient reçu au moins une dose (78,4%) et 37 872 330 (65,7%) une vaccination complète. La couverture vaccinale au moins une dose était de 91,0% pour les résidents en Ehpad ou USLD (87,0% pour la vaccination complète), 81,0% pour les professionnels exerçant en Ehpad ou USLD (68,2% pour la vaccination complète) et 89,7% pour les professionnels libéraux (84,3% pour la vaccination complète).

Concernant la couverture vaccinale des professionnels exerçant en établissements de santé, Santé publique France publie les résultats du 2ème point de mesure de l’étude de suivi de la couverture vaccinale chez les professionnels en établissements de santé ainsi que des estimations issues des données de base Vaccin Covid. Pour ces professionnels, la couverture vaccinale au moins une dose était estimée, à 81,3% le 10 août 2021 et à 70,1% pour la vaccination complète. Les couvertures vaccinales ont augmenté au cours des dernières semaines. Des disparités de couverture vaccinale sont observées en fonction des catégories de professionnels.

Malgré la progression récente des couvertures vaccinales, les professionnels en établissements de santé restent insuffisamment vaccinés avec des disparités importantes selon la catégorie professionnelle.

Des actions d’information ciblées notamment envers les internes, les élèves et les aides-soignants pourraient être menées, d’autant plus que cette dernière catégorie professionnelle apparaît comme particulièrement à risque de COVID-19.

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COVID-19 : point épidémiologique du 12 aout 2021

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