Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2020.

Publié le 24 mars 2022
Mis à jour le 24 mars 2022

Points clés

En 2020, la surveillance des infections à Campylobacter a confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques déjà observées ces dernières années : 

  • une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
  • un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants ;
  • une prédominance des infections chez les hommes, sauf chez les personnes âgées de 30 à 39 ans ;
  • un pic saisonnier pendant la période estivale ;
  • une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
  • pas d’augmentation notable des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine ;
  • la consommation de volaille comme premier aliment (incriminé ou suspecté) source de contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives.

Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. Cette augmentation pourrait être un reflet d’une augmentation des infections à Campylobacter en France. Toutefois, cette augmentation du nombre de souches doit être considérée dans le cadre des spécificités du système de surveillance. Plusieurs facteurs, comme une augmentation de l’activité des laboratoires du réseau ou des prescriptions de coprocultures, pourraient provoquer une augmentation du nombre d’isolements et de la notification au cours du temps. La mise en place de PCR multiplex dans de nombreux laboratoires a aussi facilité la détection de Campylobacter sp dans les prélèvements de selles.

Le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19 ne semble pas avoir eu d’impact sur les données de surveillance. Une diminution du nombre de souches par rapport aux années précédentes était observée uniquement en mars-avril 2020, correspondant à la période du premier confinement. Cette diminution semble refléter un moindre recours aux soins (consultation médicale, analyses biologiques) lors de cette période, mais pourrait aussi indiquer une diminution de l’incidence liée aux restrictions sanitaires.