Covid-19 dans la population vulnérable des quartiers Saint-Jacques et Haut-Vernet de Perpignan : de la détection des premiers cas jusqu'au suivi de la progression de l'épidémie, une surveillance réalisée grâce aux données locales

Publié le 19 novembre 2020
Mis à jour le 4 janvier 2022

Une augmentation brutale du nombre de cas et de décès avec un diagnostic de Covid-19 a été observée à Perpignan dès le 13 mars 2020. Cette augmentation concernait plus particulièrement la population des quartiers Saint-Jacques et Haut-Vernet, dont une majeure partie appartient à la communauté gitane. Le signal a entraîné la mise en place d'une surveillance spécifique autour de ce foyer épidémique, en s'appuyant principalement sur les données des centres dédiés Covid. Les indicateurs suivis ont mis en évidence une croissance rapide du nombre de cas les deux dernières semaines de mars pour ensuite décroître jusqu'à la fin du confinement (début mai). La circulation du virus avait été plus importante dans les deux quartiers ciblés à Perpignan, où plus de 2% de la population a rapporté des signes cliniques compatibles avec une infection au Covid-19 lors de leur consultation. Ainsi, du 24 février au 10 mai 2020, l'incidence relative des consultations pour suspicion de Covid-19 à Saint-Jacques et dans le Haut-Vernet était trois fois plus importante que dans le reste de la ville de Perpignan, y traduisant un important fardeau sanitaire. Ces résultats de surveillance appellent à des études complémentaires pour mieux quantifier l'impact sanitaire de ce type d'épisode et identifier les déterminants sur lesquels il serait possible d'agir pour limiter la circulation du virus dans ces communautés.

Auteur : Simac Leslie, Ledrans Martine, Catelinois Olivier, Durand Cécile, Guinard Anne, Josa Patrick, Cayre Corinne, Pavageau Sylvain, Carbonnel François, Diulius Donatien, Mouly Damien
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 30, p. 590-598