Froid et santé. Eléments de synthèse bibliographique et perspectives. Rapport d'investigation

Publié le 1 mars 2004
Mis à jour le 6 septembre 2019

Une recherche bibliographique a été réalisée pour recenser les effets sanitaires attribuables à des températures basses et ceux attribuables à l'hiver. De nombreuses études mettent en évidence l'existence d'une courbe en V entre la température et la mortalité avec une pente plus accentuée du côté des températures élevées que du côté froid. Cependant, en chiffre absolu le froid est plus meurtrier que la chaleur. La mortalité associée au froid dépasse ainsi le cadre des quelques décès annuels par hypothermie des sans-abri. Des variations saisonnières avec un pic hivernal sont observées dans plusieurs pathologies, entre autres les maladies coronariennes, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies respiratoires : la mortalité augmente de façon quasi linéaire à mesure que la température diminue. En janvier 1985, la France a connu une vague de froid sans précédent ayant entraîné une surmortalité importante (+13%), principalement par infarctus du myocarde (+17%), accidents vasculaires cérébraux (+54%) et pneumonies (+208%). A l'issue de cette bibliographie, les pathologies les plus préoccupantes en termes de santé publique semblent être les maladies cardiovasculaires, les infections respiratoires et l'asthme, les hypothermies et les intoxications au monoxyde de carbone. Pour chacune de ces pathologies, des populations particulièrement sensibles ont été identifiées et devront faire l'objet de recommandations particulières. Cependant, des interrogations persistent sur les liens entre le froid et la santé humaine ; elles portent sur le choix du meilleur indicateur biométéorologique (température absolue ou ressentie, autre variable), sur la relation entre cet indicateur et l'incidence de pathologies spécifiques, sur les groupes de population pour lesquels cette relation doit être étudiée, sur la spécificité géographique de ces relations, enfin sur le rôle des tiers facteurs : épidémies hivernales, pollution atmosphérique, aspects psycho-sociaux, diminution hivernale de la luminosité et de la durée du jour. Elles justifient des études complémentaires dont l'un des objectifs consistera à déterminer si les pathologies liées au froid sont évitables et, si oui, par quels moyens de surveillance, d'alerte et de prévention. (R.A.)

Auteur : Beaudeau P, Besancenot JP, Caserio Schonemann C, Cohen JC, Dejour Salamanca D, Empereur Bissonnet P, Ernie Y, Ilef D, Laaidi K, Ledrans M, Le Tertre A, Medina S, Pascal M, Lecoffre C
Année de publication : 2004
Pages : 48 p.