Administration d'oestrogènes et risque de maladie veineuse thromboembolique chez les femmes : une revue des données actuelles.

Publié le 8 mars 2016
Mis à jour le 6 septembre 2019

L'utilisation d'oestrogènes, seuls ou le plus souvent associés à un progestatif, est fréquente tout au long de la vie des femmes, mais elle expose à une augmentation du risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE). Cet effet indésirable grave dépend des modalités d'administration (molécule et dose d'oestrogènes, voie d'administration, type de progestatifs) et du contexte clinique. Les contraceptifs oraux combinés (COC) sont les formes hormonales les plus utilisées et tous augmentent le risque de MVTE. Cette augmentation est minimale avec les COC faiblement dosés en éthinylestradiol et contenant du lévonorgestrel. Les nouvelles générations de COC sont généralement les plus thrombogènes. Le risque en excès de MVTE lié au traitement hormonal de la ménopause est plus marqué en raison de l'âge plus avancé des femmes. Il peut être réduit en utilisant des oestrogènes transdermiques seuls ou associés à la progestérone. L'effet différentiel de l'oestradiol sur la coagulation sanguine en fonction de sa voie d'administration est montré dans des études mécanistiques randomisées. Le risque de MVTE est considérablement augmenté chez les femmes à haut risque (obésité, antécédent de MVTE, facteurs de risque génétique de MVTE) utilisant des oestrogènes oraux. Une part substantielle d'évènements indésirables pourrait être évitée en respectant les recommandations actuelles. L'amélioration de la sécurité d'emploi des oestrogènes implique en particulier une meilleure stratification du risque individuel et une approche personnalisée.

Auteur : Scarabin PY, Canonico M
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2016, n°. 7-8, p. 134-8