Accident vasculaire cérébral : données
Le dispositif de surveillance des AVC mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.

Un taux de mortalité par AVC plus élevé chez les hommes
Les données recueillies par les certificats de décès montrent que le nombre de décès par AVC en cause initiale en France s’élevait à 31 576 en 2022 dont 58 % de femmes. Les AVC représentaient près de 98 % des décès par maladie cérébrovasculaire avec 30 682 décès en 2021 dont 13 091 hommes et 17 591 femmes. Après standardisation sur l’âge, les hommes avaient un taux de mortalité par maladie cérébro-vasculaire et par AVC supérieur à celui des femmes.
*Standardisation sur l'âge de la population européenne de 2010.
Une forte diminution du nombre de décès par AVC depuis 2000
Entre 2000 et 2013, les taux standardisés de mortalité par maladie cérébrovasculaire et AVC ont diminué de plus de 35 % tous âges confondus et d’environ 30 % chez les moins de 65 ans.

Un taux de patients hospitalisés pour AVC plus élevé chez les hommes
En 2022, 122 422 patients domiciliés en France ont eu une hospitalisation complète pour la prise en charge d'un AVC, dont 78% pour un AVC ischémique. Plus de la moitié (53%) étaient des hommes. L'âge moyen lors de l'hospitalisation était de 73 ans, plus élevé chez les femmes (76 ans) que chez mes hommes (70 ans). Les taux annuels de patients hospitalisés pour AVC étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
*Standardisation sur l'âge de la population européenne de 2010.
Une augmentation chez les moins de 65 ans de l’incidence et des taux de patients hospitalisés
L’analyse de l’évolution entre 2008 et 2019 des taux standardisés de patients hospitalisés pour AVC montre une diminution chez les hommes (-2,4 %) et les femmes (-2,2 %) de 65 ans ou plus, aussi bien pour les AVC ischémiques que hémorragiques. En revanche, chez les moins de 65 ans, le taux standardisé de patients hospitalisés pour AVC ischémique est en augmentation chez les moins de 65 ans, avec une augmentation de 16,9% pour les femmes et 19,6% pour les hommes.
Ces résultats sur les patients hospitalisés confirment les évolutions observées entre 2002 et 2014. Ces résultats sont également cohérents avec les données du registre des AVC de Dijon qui montraient une augmentation de l'incidence des AVC chez les moins de 55 ans entre 1985 et 2011.


Des taux d’admission en soins de suite ou de réadaptation qui restent bas malgré une augmentation ces dernières années
La proportion de patients transférés en soins de suite ou de réadaptation (SSR) à la suite d’une hospitalisation pour AVC a été estimée à 35,6 % en 2022. Le passage en unité neuro-vasculaire (UNV) augmentait la probabilité d’admission en SSR jusqu’à 75 ans. Cette proportion de patients hospitalisés en soins de suite ou de réadaptation a légèrement augmenté depuis 2010 où elle était de 33,8%.
Une létalité qui demeure élevée en 2022
La létalité, c’est-à-dire la proportion de patients qui décèdent suite à leur AVC, reste élevée : elle est de plus de 14% à 30 jours après l’admission à l’hôpital et atteint près de 24,5% à un an. Bien qu'en diminution (15% à 30 jours et 30% à un an, en 2015), cette létalité demeure élevée. La létalité des AVC hémorragiques (10% à 30 jours et 21% à un an) est plus élevée que celle des AVC ischémiques (28% à 30 jours et 38% à un an), en particulier à court terme. Un âge avancé, la non-prise en charge dans une unité neurovasculaire (UNV – unité spécialisée dans la prise en charge de l’AVC), résider dans une commune socialement défavorisée étaient entre autres associés à une létalité plus importante, et ce quel que soit le type d’AVC.
Les données des registres
*Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013) Champ : France entière
Des difficultés dans les activités de la vie courante
La prévalence déclarée des antécédents d’AVC s’élève à 1,2% au sein de la population française d’après les enquêtes Handicap Santé réalisée en 2008-2009, et la prévalence des séquelles a été estimée à 0,8%. De plus, parmi les personnes rapportant des séquelles, plus de la moitié ont rapporté avoir de grandes difficultés ou ne pas pouvoir marcher sur 500 mètres et près de la moitié ont déclaré avoir des difficultés pour au moins une activité de la vie courante (la toilette dans la plupart des cas).
Des disparités sociales et territoriales importantes
En 2022, d’importantes disparités de l’incidence des patients hospitalisés pour AVC étaient observés, avec des taux 30% plus élevés dans les communes défavorisées socialement versus celle plus favorisées.
De fortes disparités départementales des taux de patients hospitalisés standardisés sur l’âge étaient également observées, sans gradient géographique claire. Les départements et régions d’outre-mer (DROM) présentaient des taux beaucoup plus élevés par rapport au taux national. En métropole, les taux les plus élevés étaient retrouvés dans les Côtes-d’Armor, le Nord (232,5/100 000), le Pas-de-Calais, la Seine-Saint-Denis, et plusieurs départements du Sud-Ouest tels que le Lot-et-Garonne et les Landes.
- Voir aussi : nos indicateurs de santé cardiovasculaire accessibles en open data sur Odissé.





