Accident vasculaire cérébral

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une maladie grave entrainant un déficit neurologique lié à des lésions cérébrales d’origine vasculaires. Les AVC peuvent être ischémique ou hémorragique.

Mis à jour le 8 juillet 2025

Accident vasculaire cérébral : données

Le dispositif de surveillance des AVC mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.

Etat de lieux des accidents vasculaires cérébraux en France en 2022
Etat de lieux des accidents vasculaires cérébraux en France en 2022
Source : Gabet A, Béjot Y, Touzé E, Womant F, Suissa L, Grave C, et al.Épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux en France. Bull Épidémiol Hebd. 2025;(XX):23-38. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2025/HS/2025_HS_3.html

Un taux de mortalité par AVC plus élevé chez les hommes

Les données recueillies par les certificats de décès montrent que le nombre de décès par AVC en cause initiale en France s’élevait à 31 576 en 2022 dont 58 % de femmes. Les AVC représentaient près de 98 % des décès par maladie cérébrovasculaire avec 30 682 décès en 2021 dont 13 091 hommes et 17 591 femmes. Après standardisation sur l’âge, les hommes avaient un taux de mortalité par maladie cérébro-vasculaire et par AVC supérieur à celui des femmes.

Nombre et taux pour 100 000 habitants de décès par AVC selon l'âge et le sexe, 2022
Par classe d'âge (taux bruts)HommesFemmesTotal
18-44 ans 196 (1.1)119 (1.1)315 (1.1)
45-64 ans1 437 (16.8)782 (8.7)2 219 (12.7)
65-84 ans6 216 (117.1)5 189 (81.1)11 405 (97.4)
≥85 ans5 242 (724.8)11 501 (749.7)16 743 (741.7)
Total13 091 (40.0)17 591 (63.1)30 682 (50.6)
Age moyen (écart-type)79.0 (12.6)85.5 (10.9)82.7 (12.1)
Taux standardisés* - Total (pour 100 000 hab.)54.443.348.4

*Standardisation sur l'âge de la population européenne de 2010.

Une forte diminution du nombre de décès par AVC depuis 2000

Entre 2000 et 2013, les taux standardisés de mortalité par maladie cérébrovasculaire et AVC ont diminué de plus de 35 % tous âges confondus et d’environ 30 % chez les moins de 65 ans.

Evolution des taux* de décès par AVC selon le sexe de 2000 à 2013
Evolution des taux* de décès par AVC selon le sexe de 2000 à 2013
* Taux pour 100 000 habitants, standardisés sur l’âge selon la population européenne 2010 (Eurostat 2013). Champ : France entière.

Un taux de patients hospitalisés pour AVC plus élevé chez les hommes

En 2022, 122 422 patients domiciliés en France ont eu une hospitalisation complète pour la prise en charge d'un AVC, dont 78% pour un AVC ischémique. Plus de la moitié (53%) étaient des hommes. L'âge moyen lors de l'hospitalisation était de 73 ans, plus élevé chez les femmes (76 ans) que chez mes hommes (70 ans). Les taux annuels de patients hospitalisés pour AVC étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes.

Nombre et taux pour 100 000 habitants de patients hospitalisés en soins de courte durée MCO pour AVC selon l'âge et le sexe, 2022
Par classe d'âge (taux bruts)HommesFemmesTotal
18-44 ans 3 197 (29.7)2 413 (22)5 610 (25.8)
45-64 ans16 963 (200.6)8 524 (96)25 487 (147)
65-84 ans33 896 (621)26 266 (398.5)60 192 (499.3)
≥85 ans11 012 (1485.9)20 151 (1305.1)31 163 (1363.7)
Total65 068 (255.8)57 354 (205.1)122 422 (229.3)
Age moyen (écart-type)70.5 (14.2)76.3 (14.9)73.2 (14.8)
Taux standardisés* - Total (pour 100 000 hab.)247.3157.8198.8

*Standardisation sur l'âge de la population européenne de 2010.

Une augmentation chez les moins de 65 ans de l’incidence et des taux de patients hospitalisés

L’analyse de l’évolution entre 2008 et 2019 des taux standardisés de patients hospitalisés pour AVC montre une diminution chez les hommes (-2,4 %) et les femmes (-2,2 %) de 65 ans ou plus, aussi bien pour les AVC ischémiques que hémorragiques. En revanche, chez les moins de 65 ans, le taux standardisé de patients hospitalisés pour AVC ischémique est en augmentation chez les moins de 65 ans, avec une augmentation de 16,9% pour les femmes et 19,6% pour les hommes. 

Ces résultats sur les patients hospitalisés confirment les évolutions observées entre 2002 et 2014. Ces résultats sont également cohérents avec les données du registre des AVC de Dijon qui montraient une augmentation de l'incidence des AVC chez les moins de 55 ans entre 1985 et 2011. 

Evolution des taux d'incidence annuelle* de patients hospitalisés pour d'AVC de moins de 65 ans selon le sexe, le type d'AVC et l'âge de 2008 à 2019
Evolution des taux d'incidence annuelle de patients hospitalisés pour d'AVC de moins de 65 ans selon le sexe, le type d'AVC et l'âge de 2008 à 2019
*Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013) Champ : France entière
Evolution des taux d'incidence annuelle* de patients hospitalisés pour d'AVC de 65 ans ou plus selon le sexe, le type d'AVC et l'âge de 2008 à 2019
Evolution des taux d'incidence annuelle de patients hospitalisés pour d'AVC de 65 ans ou plus selon le sexe, le type d'AVC et l'âge de 2008 à 2019
*Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013) Champ : France entière

Des taux d’admission en soins de suite ou de réadaptation qui restent bas malgré une augmentation ces dernières années  

La proportion de patients transférés en soins de suite ou de réadaptation (SSR) à la suite d’une hospitalisation pour AVC a été estimée à 35,6 % en 2022. Le passage en unité neuro-vasculaire (UNV) augmentait la probabilité d’admission en SSR jusqu’à 75 ans. Cette proportion de patients hospitalisés en soins de suite ou de réadaptation a légèrement augmenté depuis 2010 où elle était de 33,8%.

Une létalité qui demeure élevée en 2022

La létalité, c’est-à-dire la proportion de patients qui décèdent suite à leur AVC, reste élevée : elle est de plus de 14% à 30 jours après l’admission à l’hôpital et atteint près de 24,5% à un an. Bien qu'en diminution (15% à 30 jours et 30% à un an, en 2015), cette létalité demeure élevée. La létalité des AVC hémorragiques (10% à 30 jours et 21% à un an) est plus élevée que celle des AVC ischémiques (28% à 30 jours et 38% à un an), en particulier à court terme. Un âge avancé, la non-prise en charge dans une unité neurovasculaire (UNV – unité spécialisée dans la prise en charge de l’AVC), résider dans une commune socialement défavorisée étaient entre autres associés à une létalité plus importante, et ce quel que soit le type d’AVC. 

Les données des registres 

*Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013) Champ : France entière

Des difficultés dans les activités de la vie courante

La prévalence déclarée des antécédents d’AVC s’élève à 1,2% au sein de la population française d’après les enquêtes Handicap Santé réalisée en 2008-2009, et la prévalence des séquelles a été estimée à 0,8%. De plus, parmi les personnes rapportant des séquelles, plus de la moitié ont rapporté avoir de grandes difficultés ou ne pas pouvoir marcher sur 500 mètres et près de la moitié ont déclaré avoir des difficultés pour au moins une activité de la vie courante (la toilette dans la plupart des cas).

Des disparités sociales et territoriales importantes

En 2022, d’importantes disparités de l’incidence des patients hospitalisés pour AVC étaient observés, avec des taux 30% plus élevés dans les communes défavorisées socialement versus celle plus favorisées.

De fortes disparités départementales des taux de patients hospitalisés standardisés sur l’âge étaient également observées, sans gradient géographique claire. Les départements et régions d’outre-mer (DROM) présentaient des taux beaucoup plus élevés par rapport au taux national. En métropole, les taux les plus élevés étaient retrouvés dans les Côtes-d’Armor, le Nord (232,5/100 000), le Pas-de-Calais, la Seine-Saint-Denis, et plusieurs départements du Sud-Ouest tels que le Lot-et-Garonne et les Landes.

  • Voir aussi : nos indicateurs de santé cardiovasculaire accessibles en open data sur Odissé.