Disparités départementales d'années potentielles de vie perdues prématurément par maladies cardiovasculaires en France (2013-2015)

Publié le 29 septembre 2020
Mis à jour le 30 novembre 2022

Introduction - Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la deuxième cause de mortalité en France et la troisième cause de mortalité prématurée. L'objectif de notre étude était de décrire les disparités départementales de mortalité prématurée pour l'ensemble des MCV, et plus spécifiquement pour l'accident vasculaire cérébral (AVC) et l'infarctus du myocarde (IDM), en France en prenant en compte l'âge au décès. Méthode - Les données de mortalité ont été extraites de la base nationale des causes médicales de décès (CépiDc-Inserm). Différents indicateurs standardisés sur l'âge ont été estimés au niveau national en 2015 : mortalité totale, mortalité prématurée (décès survenant avant 65 ans) et années potentielles de vie perdues prématurément (APVPp). Les APVPp ont ensuite été déclinées au niveau départemental pour les décès survenus entre 2013 et 2015. Résultats - En 2013-2015, en France, la mortalité prématurée par MCV représentait 8,9% de la mortalité globale par MCV. Le nombre moyen d'APVPp par MCV était de 10,4 ans par personne. D'importantes disparités départementales étaient observées sur le territoire. Globalement, le croissant Nord/Nord-Est de la France métropolitaine ainsi que les DROM présentaient un nombre d'APVPp plus important que le niveau moyen national. En revanche, plusieurs départements d'Île-de-France et de la région Auvergne-Rhône-Alpes avaient des taux APVPp plus bas que la moyenne nationale. Discussion - D'importantes disparités territoriales de mortalité prématurée par MCV persistent sur le territoire français et concordent avec la distribution des facteurs de risque cardiovasculaires modifiables. La prise en compte de l'âge au décès permet une meilleure estimation au niveau départemental du fardeau cardiovasculaire lié à la mortalité. La poursuite d'actions de dépistage et de prévention de ces facteurs de risque semble prioritaire dans les départements présentant un excès d'APVPp et pourrait permettre de diminuer la part évitable liée à ces pathologies.

Auteur : Santos Félicia, Gabet Amélie, Carcaillon-Bentata Laure, Grave Clémence, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 24, p. 490-500