Evolution de la maladie et qualité de vie des patients ayant eu un diagnostic d'infection à chikungunya en France métropolitaine, 2005-2007

Publié le 1 janvier 2012
Mis à jour le 6 septembre 2019

En 2005-2006, une importante épidémie d'infection à chikungunya (CHIK) a touché les îles de l'océan Indien et particulièrement la Réunion (38,2 % de la population infectée). Les premières études ont montré que des symptômes ostéo-articulaires se prolongent plusieurs mois, voire au-delà d'une année. Ces patients qui ne voient pas leurs symptômes cesser, et à qui on ne peut pas prédire la durée, la prolongation ou la fin de leurs symptômes vivent une situation susceptible de retentir de façon significative sur leur qualité de vie (QdV) dans ses dimensions physique, psychologique et sociale. Une étude menée dans une cohorte de patients atteints d'infection CHIK diagnostiquée en France métropolitaine entre 2005 et 2007 avait pour objectifs de décrire après l'épisode initial l'évolution clinique rhumatologique des patients et leur qualité de vie. Parmi les patients recensés par le système de surveillance CHIK, 391 ont complété un auto-questionnaire. Deux ans après le début de leur infection CHIK, 55 % des patients n'étaient pas guéris et avaient une QdV vie détériorée attestée par les instruments de mesure qu'ils soient génériques (SF36), psychiques (GHQ-12) ou spécifique (EMIR court). La probabilité de guérison était moindre chez les patients > 50 ans, chez ceux ayant une comorbidité (maladie articulaire) et chez ceux ayant eu une durée longue de la phase initiale. L'altération de la QdV chez les patients non guéris avait des niveaux semblables à ceux observés chez des patients ayant des maladies rhumatologiques chroniques (arthrose, polyarthrite rhumatoïde) démontrant la sévérité d'un impact de longue durée de l'infection CHIK sur la QdV. L'étude a aussi montré que les patients guéris recouvraient un niveau de QdV identique à celui de la population générale. Ces résultats montrent l'importance d'un suivi médical jusqu'à guérison complète pour s'assurer d'un retour à la normale de l'état de santé et de la QdV ressentie et d'un soutien psychologique pour prévenir une éventuelle dépression ou anxiété due à l'évolution chronique de la maladie. (R.A.)

Auteur : Couturier E, Guillemin F, Mura M, Leon L, Virion JM, Letort MJ, Simon F, Vaillant V, de Valk J
Année de publication : 2012
Pages : 63 p.