VIH/sida
VIH/sida

Le VIH ou Virus de l’Immunodéficience Humaine est un rétrovirus humain sexuellement transmissible. Il affaiblit le système immunitaire, et en l’absence de traitement, est responsable du sida.

Mis à jour le 9 décembre 2025

VIH/sida : données

Activité de dépistage : poursuite de l’augmentation en 2024

Activité de dépistage dans les laboratoires : environ 8,5 millions de tests VIH en 2024

En 2024 8,48 millions [IC95% : 8,46-8,50] de sérologies VIH ont été́ réalisées, soit 124 pour 1000 habitants. Le nombre de sérologies a augmenté de +13% par rapport à 2023, et de +41% par rapport à 2021.

Le nombre de sérologies confirmées positives en 2024 a été estimé à 11 178 [IC95% : 11 042-11 314]. Il est légèrement inférieur (-2%) à celui de 2023, mais il représente une augmentation de 10% par rapport à 2021. Le taux de positivité des sérologies VIH continue à diminuer, VIH était de 1,3 pour 1000 sérologies réalisées en 2024.

Nombre de sérologies VIH réalisées et de sérologies confirmées positives en laboratoire. France, 2012-2024
Nombre de sérologies VIH réalisées et de sérologies confirmées positives en laboratoire. France, 2012-2024
Source : Santé publique France - LaboVIH 2024. Estimation du nombre total de sérologies, remboursées ou non, anonymes ou non, quel que soit le lieu de prélèvement (laboratoire de ville, hôpital, clinique, CeGIDD...)

Augmentation du dépistage dans toutes les classes d’âge, plus rapide chez les 50 ans et plus

L’exploitation des données de l’Assurance maladie est une autre source de données sur le dépistage du VIH. Son périmètre est limité aux tests faisant l’objet d’un remboursement individuel (excluant donc les tests réalisés lors des hospitalisations dans le secteur public et les tests gratuits en CEGIDD, PMI, PASS, etc). Ces données présentent en revanche l’avantage d’être déclinées par sexe et âge.

Le nombre de bénéficiaires d’au moins un remboursement de sérologie VIH en 2024 est de 6,0 millions, dont 60% de femmes. La majorité (55%) des bénéficiaires étaient âgés de 25 à 49 ans, 28% avaient 50 ans et plus, et 17% étaient des jeunes de 15 à 24 ans. Le nombre de bénéficiaires de 50 ans et plus continue d’augmenter plus vite que dans les autres tranches d’âge.

Nombre de bénéficiaires d’au moins un remboursement de dépistage du VIH par an, France, 2014-décembre 2024
Nombre de bénéficiaires d’au moins un remboursement de dépistage du VIH par an, France, 2014-décembre 2024
Source : Assurance maladie, Système national des données de santé (SNDS). Exploitation Santé publique France, septembre 2025 Sérologies remboursées réalisées par les laboratoires privés et publics (hors hospitalisation dans le secteur public, hors tests gratuits).

Tests sans prescription en laboratoire : VIH-test / Mon test IST

Le dispositif « VIH-test », généralisé depuis janvier 2022, permet aux assurés sociaux de réaliser une sérologie positive en laboratoire, sans prescription médicale et sans avance de frais. Depuis septembre 2024, il a été élargi à 4 autres IST sous le nom de « Mon test IST ». Pour le VIH les frais restent pris en charge à 100% par l’assurance maladie quel que soit l’âge. Pour les autres IST, la prise en charge par l’assurance maladie est de 100% pour les moins de 26 ans, et de 60% pour les plus âgés. En 2024, 1,71 million de sérologies VIH ont été réalisées dans le cadre de ces dispositifs, soit 20% de l’ensemble des sérologies VIH, en augmentation de +103% par rapport à 2023. La répartition par âge des bénéficiaires de ces dispositifs a varié en cours d’année, avec une augmentation marquée des moins de 25 ans en septembre 2024 lors de la mise en place de Mon test IST.

Nombre de sérologies VIH réalisées sans prescription selon l’âge des bénéficiaires et le mois du test, France, 01/2023-17/2025
Nombre de sérologies VIH réalisées sans prescription selon l’âge des bénéficiaires et le mois du test, France, 01/2023-17/2025
Source : SNDS, dispositifs « VIH test » puis « Mon test IST », extraction Cnam septembre 2025

Ventes d’autotests VIH et TROD communautaires 

L’offre de dépistage inclut également les ventes d’autotests VIH par les pharmacies, y compris les ventes en ligne (près de 48 000, en diminution de -12% par rapport à 2023) et les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) réalisés en milieu communautaire. En 2024, environ 50 000 TROD VIH ont été réalisés dans ce cadre avec un taux de positivité plus élevé (8,7 pour mille tests) qu’en population générale.

Diagnostics d’infection à VIH et de sida : stabilisation en 2024 après l’augmentation entre 2020 et 2023

Le nombre de découvertes de séropositivité́ VIH est issu de la déclaration obligatoire de l’infection à VIH. Les estimations sont corrigées pour tenir compte de la sous-déclaration, des délais de déclaration et des variables incomplètes. 

Environ 5 100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2024

Environ 5 100 [IC95% : 5 003-5 247]) personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2024. Entre 2012 et 2024, le nombre de découvertes de séropositivité a diminué de 15%. La recrudescence du nombre de découvertes observée entre 2020 et 2023 s’est interrompue avec une stabilisation en 2024.

Nombre de découvertes de séropositivité VIH par année de diagnostic, France, 2012-2024
Nombre de découvertes de séropositivité VIH par année de diagnostic, France, 2012-2024
Source : DO VIH, données au 30/06/2025, nombre brut et nombre corrigé pour les délais de déclaration, la sous-déclaration et les valeurs manquantes

Découvertes de séropositivité VIH par population

Les hommes cis représentaient 68% des découvertes de séropositivité VIH en 2024, les femmes cis 30% et les personnes trans 2%. Les personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2024 avaient un âge médian de 36 ans. Les principaux modes de contamination des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2024 étaient les rapports hétérosexuels (53%) et les rapports sexuels entre hommes (42%).

Plus de la moitié des découvertes en 2023 (56%) concernaien

L’évolution du nombre de découvertes de séropositivité diffère selon les populations. 

Chez les personnes nées en France ce nombre a diminué jusqu’en 2020, puis s’est stabilisé. 

Chez les personnes nées dans un autre pays, ce nombre a chuté entre 2019 et 2020 (-27%) puis a réaugmenté jusqu’en 2023 (+37%). Cette diminution et la ré-augmentation qui la suit ont été beaucoup plus marquées chez les personnes arrivées en France depuis moins d’un an que chez celles résidant en France depuis plus longtemps.

Chez les HSH nés en France, il n’y a plus de diminution depuis 2022, ce qui représente une rupture par rapport aux 10 années précédentes. Le nombre de découvertes se stabilise aussi chez les HSH nés à l’étranger depuis 2022, après une tendance à l’augmentation. Chez les hétérosexuels nés en France le nombre de découvertes s’est stabilisé depuis 2020.

Nombre de découvertes de séropositivité VIH par population* et année de diagnostic, France, 2012-2024
Nombre de découvertes de séropositivité VIH par population* et année de diagnostic, France, 2012-2024
* population définie par le genre, le mode de contamination probable et le lieu de naissance. Par convention, les HSH ainsi que les hommes et les femmes hétérosexuel(le)s désignent ici des personnes cisgenres. Source : DO VIH, Données corrigées au 30/06/2025

Caractère précoce ou tardif du diagnostic

Les diagnostics précoces reflètent à la fois le dépistage et l’incidence du VIH dans l’année du diagnostic, alors que les diagnostics tardifs reflètent le dépistage actuel et l’incidence des années précédentes. 

En 2024, 31% des diagnostics étaient précoces (stade clinique de primo-infection, test VIH négatif dans les 6 mois ou test d’infection récente positif), et 41% étaient tardifs (26% au stade avancé, c’est-à-dire au stade sida ou avec <200 CD4/mm3, et 15% avec des CD4 entre 200 et 350/mm3).

Entre 2020 et 2024 chez les adultes, le nombres de diagnostics au stade avancé de l’infection est resté stable alors que les nombres de diagnostics précoces, intermédiaires ou tardifs hors stade avancé augmentaient. En conséquence, la proportion de diagnostics au stade avancé a légèrement diminué, passant de 30% en 2020 à 26% en 2024.

Nombre et répartition des découvertes de séropositivité VIH chez les adultes selon le caractère précoce ou tardif (au stade avancé ou non) du diagnostic, France, 2012-2024
Nombre et répartition des découvertes de séropositivité VIH chez les adultes selon le caractère précoce ou tardif (au stade avancé ou non) du diagnostic, France, 2012-2024
Diagnostics précoces : stade clinique de primo-infection, test VIH négatif dans les 6 mois ou test d’infection récente positif. Diagnostics tardifs hors stade avancé : CD4 entre 200 et 349 CD4/mm3 hors diagnostic précoce et hors stade sida. Diagnostics au stade avancé de l’infection : stade sida ou CD4 < 200/mm3 hors diagnostic précoce). Source : Santé publique France, DO VIH, données corrigées au 30 juin 2025

Personnes diagnostiquées en France l’année de leur arrivée, mais connaissant déjà leur séropositivité

En 2024, 725 [IC95% : 673-777] personnes connaissant leur infection avant d’arriver en France, ont été testées positives dans l’année suivant leur arrivée. Leur nombre, qui avait chuté en 2020, a augmenté ensuite jusqu’en 2023, mais diminue à nouveau en 2024. Leur prise en compte porte à 5 850 [IC95% : 5 736-5 964] le nombre total de diagnostics d’infection à VIH en France en 2024.

Diagnostics de sida

Le nombre de diagnostics de sida en 2024 a été estimé à 719 [IC95% : 662-775]. Ce nombre, qui avait augmenté entre 2020 et 2023, diminue en 2024 et retrouve le niveau de 2020.

Les personnes chez qui un sida a été diagnostiqué en 2023 avaient un âge médian de 45 ans. La majorité (68%) ignoraient leur séropositivité, et donc n’avaient pu bénéficier de traitements antirétroviraux (ARV) avant le sida, et 13% connaissaient leur séropositivité mais n’avaient pas été traitées par ARV. Seuls 19% avaient reçu des ARV pendant au moins 3 mois.

Nombre de diagnostics de sida (nombres bruts et nombres corrigés), France 2012-2024
Nombre de diagnostics de sida (nombres bruts et nombres corrigés), France 2012-2024
Source : DO sida, données au 30/06/2025, nombre brut et nombre corrigé pour la sous déclaration et les délais de déclaration

Estimation de l’incidence du VIH (nombre de contaminations) et d’autres indicateurs-clés

Incidence du VIH en France

L’infection à VIH est diagnostiquée avec un délai après la contamination très variable d’une personne à l’autre, en fonction de son recours au dépistage. Le nombre de diagnostics (les découvertes) n’est donc pas équivalent au nombre de contaminations (l’incidence). 

L’estimation de l’incidence en France inclut l’ensemble des contaminations survenues sur le territoire. Elle est estimée à environ 3 400 [IC95% : 3 089-3 681] contaminations en 2024, soit un taux d’incidence de 4,9 pour 100 000 habitants.

Entre 2012 et 2021, l’incidence en France a diminué, en lien avec une réduction marquée chez les HSH nés en France et malgré une augmentation chez les HSH nés à l’étranger sur la même période. Depuis 2021, l’incidence s’est stabilisée, notamment chez les HSH nés en France.

Estimation du nombre de contaminations par le VIH en France, 2012-2024
Estimation du nombre de contaminations par le VIH en France, 2012-2024

Nombre de personnes vivant avec le VIH non diagnostiquées

Le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sans connaître leur séropositivité a été estimé à 9 675 [IC 95% : 9 254-10 097] fin 2024. La majorité d’entre eux (59%) ont été contaminés par rapport hétérosexuels, et 37% par rapports sexuels entre hommes. 

Nombre de PVVIH non diagnostiquées par population, France, fin 2024
Nombre de PVVIH non diagnostiquées par population, France, fin 2024

Le nombre de PVVIH non diagnostiquées a diminué de 10% entre fin 2023 et fin 2024.

Délai entre contamination et diagnostic 

Le délai médian (quantiles 25% et 75%) entre la contamination et le diagnostic était de 1,7 an (0,5-4,5) pour toutes les personnes découvrant leur séropositivité en 2024, sans considération du lieu de contamination (France ou autre pays).
Ce délai médian était le plus court pour les HSH nés en France (0,9 an en 2024), les personnes trans (1,1 an), et les HSH nés à l’étranger (1,1 an). Le délai médian le plus long était observé pour les hommes (2,9 ans) et les femmes (2,7 ans) hétérosexuels nés à l’étranger et les usagers de drogues injectables (2,6 ans).

Cascade de prise en soins en 2023

Les objectifs de la Stratégie de santé sexuelle 2017-2020, sont de faire en sorte que 95% de l’ensemble des PVVIH soient diagnostiquées, que 95% des personnes diagnostiquées reçoivent un traitement et que 95% des personnes traitées aient une charge virale indétectable d’ici 2030. L’estimation de cette cascade de soin montre que le premier objectif n’était pas encore atteint en 2023, alors que les deux suivants le sont.

Parmi les PVVIH de 15 ans et plus vivant en France en 2023, soit environ 181 000 personnes, environ 94% étaient diagnostiquées, dont 96% étaient traitées par anti rétroviraux. Parmi ces personnes traitées, la proportion de celles dont la charge virale est indétectable est d’environ 97% pour un seuil < 200/mm3, et de 94% pour un seuil <50/mm3.

La proportion de PVVIH diagnostiquées varie selon les populations. La proportion la plus faible était observée chez les hommes hétérosexuels nés en France : 88%. Elle était également plus faible que la proportion globale chez les personnes trans contaminées par rapports sexuels : 91%, les HSH nés à l’étranger : 92% et les hommes hétérosexuels nés à l’étranger : 92%.

En revanche, la proportion de personnes traitées parmi les diagnostiquée ne montre pas de différence significative entre populations. 

En conclusion

Les données disponibles montrent des progrès dans la lutte contre l’infection à VIH sont nombreux, avec augmentation du dépistage, une cascade de soin proche des objectifs fixés (94% des PVVIH diagnostiquées, parmi elles 96% mises sous traitement antirétroviral, dont 97% ayant une charge virale indétectable). Toutefois, l’incidence des contaminations sur le territoire national ne diminue plus avec 3 400 cas par an depuis 2023, et environ 9 700 personnes vivant avec le VIH ne sont pas encore diagnostiquées. 

Un renforcement de la prévention, incluant un dépistage régulier et la mobilisation de l’ensemble des outils disponibles (préservatifs ; prophylaxie pré et post exposition, traitement précoce et maintien dans le soin sur la durée), reste incontournable pour atteindre les objectifs d’élimination du VIH.

Pour en savoir plus

magazines/revues

Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 25 novembre 2025, n°19-20 Dépistage, prévention et traitement du VIH et des infections sexuellem...

bulletin national

VIH et IST bactériennes en France. Bilan 2024.