Évolutions et caractéristiques des usagers de drogues injectables ayant découvert leur séropositivité au VIH en France entre 2004 et 2019

Publié le 30 novembre 2021
Mis à jour le 4 juillet 2022

Cet article présente les caractéristiques des usagers de drogues injectables (UDI) ayant découvert leur séropositivité VIH en France sur la période 2016-2019, selon leur lieu de naissance, ainsi que les évolutions de ces caractéristiques depuis la période 2004-2007, à partir des déclarations obligatoires d'infection à VIH. En 2016-2019, les UDI représentaient 0,8% de l'ensemble des découvertes de séropositivité déclarées, pourcentage en diminution depuis 2004-2007 (1,7%). Les principales évolutions observées sont une tendance à l'augmentation des UDI de plus de 50 ans, une augmentation de la part des UDI sans profession, une forte progression des UDI nés en Europe de l'Est et une diminution de ceux nés en France, une amélioration de l'indicateur de précocité du diagnostic chez les UDI nés en France, non observée chez ceux nés à l'étranger. Près des trois-quarts des UDI n'avaient jamais été testés avant leur diagnostic. La part croissante des UDI sans profession reflète probablement une aggravation des situations de précarité. La proportion très importante d'UDI n'ayant jamais été testés avant la découverte de leur séropositivité indique qu'une partie de cette population reste éloignée du système de soins. Ces constats appellent à encourager les politiques de dépistage ciblé et d'accompagnement des UDI et des personnes migrantes.

Auteur : Lassara Laurian, Cazein Françoise, Lot Florence, Stefic Karl, Jauffret-Roustide Marie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021, n°. 20-21, p. 387-394