Dans un contexte d'augmentation des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes en Europe et en France, l'étude PrévIST a été menée pour estimer la prévalence des infections à Chlamydia trachomatis (Ct), Neisseria gonorrhoeae (Ng) et Mycoplasma genitalium (Mg) en France. Elle s'appuyait sur les données de l'enquête aléatoire Contexte des sexualités en France (CSF) de 2023, afin d'identifier les facteurs de risque associés à ces infections. Proposé aux personnes de 18-59 ans ayant déjà eu un rapport sexuel dans leur vie, PrévIST invitait les répondants à CSF à réaliser à domicile un prélèvement, vaginal pour les femmes et urinaire pour les hommes. Les analyses biologiques ont été réalisées au Centre national de référence des IST bactériennes et les résultats redressés pour être représentatifs de la population générale. Parmi les 4 871 prélèvements recueillis, 32 étaient positifs à Ct. Les prévalences étaient de 0,58% pour les hommes et 0,93% pour les femmes, plus élevées chez les 25-29 ans, les hommes ayant eu plusieurs partenaires sexuels dans l'année, ou les femmes vivant dans une ville moyenne ou petite. Concernant Mg, 71 prélèvements étaient positifs. Les prévalences étaient de 1,25% pour les hommes et 3,06% pour les femmes, plus élevées chez les hommes de 30-49 ans et ceux ayant eu un ou plusieurs partenaires sexuels masculins dans l'année, et chez les femmes ayant eu plusieurs partenaires sexuels dans l'année. Pour Ng, un seul cas positif a été identifié. Ces résultats rapportent de faibles prévalences en population générale et suggèrent que les IST bactériennes touchent principalement des populations fortement exposées, telles que les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels, ou les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes.
Auteur : Sauvage Claire, Balcon Carla, Chazelle Émilie, Peuchant Olivia, Moreau Caroline, Lot Florence, Bébéar Cécile, Ndeikoundam Ngangro Ndeindo
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2025, n°. 19-20, p. 392-403


