Sensibilité aux macrolides et apparentés de Streptococcus pyogenes (SGA) au cours des angines aiguës en France, hiver 2005-2006

Publié le 31 juillet 2007
Mis à jour le 6 septembre 2019

En 2005, le taux de résistance des SGA aux macrolides a été estimé en France entre 16 et 31 % ; néanmoins, aucun travail épidémiologique ad hoc n'avait tenté de préciser cette estimation de la résistance chez les patients atteints d'angine aiguë consultant en médecine générale et sur un nombre aussi important de souches. Objectif principal - Évaluer le taux de résistance des SGA responsables d'angines aiguës (hiver 2005-2006). Méthode - Investigation épidémiologique conduite via un échantillon de médecins généralistes recrutés au sein des 22 régions françaises. Patients de 3 à 45 ans consultant pour angine aiguë avec test de diagnostic rapide positif. Cultures, concentrations minimales inhibitrices d'une part, et caractérisation moléculaire de la résistance d?autre part, ont été centralisées. Résultats - 302 médecins ont inclus 1 180 patients. 1 149 prélèvements étaient évaluables dont 1 031 (90 %) avec SGA isolé. Le taux de résistance (I+R/CA-SFM) à l'érythromycine était de 12,0 %, IC 95 % [10,1-14,2]. La résistance par classe d'âge était respectivement de 14,3 %, IC 95 % [9,1-21,0] entre 3 et 5 ans, de 8,4 %, IC 95 % [5,6-12,0] entre 6 et 15 ans et de 13,4 %, IC 95 % [10,7-16,5] entre 16 et 45 ans (p=0,05). La majorité des souches résistantes hébergeait le gène erm (B) (76 %) et exprimait un phénotype MLSB constitutif. Les autres souches hébergeaient le gène mef (A) (18 %) et le gène erm (A) (6 %). Conclusion - Le taux de résistance actuel des SGA aux macrolides en France dans l'angine aiguë est de 12,0 %, IC 95 %[10,1-14,2], significativement inférieur à la borne inférieure des estimations de 2005. (R.A.)

Auteur : Guillemot D, Weber P, Bidet P, Cohen R, Pean Y, Choutet P, Poyart C, Bernede C, Bingen E, Portier H
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 33, p. 291-3