Evolution du risque résiduel de transmission d'infections virales par transfusion sanguine entre 1992 et 2001 en France et impact du DGV

Publié le 1 septembre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Cette étude analyse l'évolution du risque résiduel de transmission par transfusion du VIH, du VHB et du VHC sur huit périodes de trois ans de 1992 à 2001 et compare, pour le VIH et le VHC, les estimations du bénéfice apporté par le dépistage génomique viral (DGV) avec les résultats observés depuis sa mise en place en France le 01/07/2001. Le risque résiduel étant principalement lié à la fenêtre silencieuse, il a été estimé en multipliant le taux d'incidence de chaque infection par les durées des fenêtres silencieuses. Pour les sept premières périodes, les taux d'incidence ont été calculés à partir des données des établissements participant aux travaux du groupe " Agents transmissibles par transfusion " de la Société française de transfusion sanguine, qui collectent plus de 50 % des dons, et pour la dernière période, sur la totalité des dons collectés en France. Sur la période 1999-2001, le risque résiduel avant le DGV a été estimé à 1/1 400 000 pour le VIH, à 1/760 000 pour le VHC et à 1/450 000 pour le VHB. Avec le DGV en minipool, le risque résiduel devient presque deux fois plus faible pour le VIH (1/5 millions de dons) et sept fois plus faible pour le VHC (1/2,5 millions de dons). Au cours de la première année de DGV, les deux dons séronégatifs infectés par le VIH-1 (1 détecté par le DGV et 1 non détecté) sont en adéquation avec les estimations du risque résiduel et du gain lié au DGV. Concernant le VHC, le gain estimé était de trois dons par an, alors qu'un seul cas a été trouvé ARN positif et anticorps négatifs entre le 01/07/2001 et le 30/06/2002. Avant le DGV, le risque résiduel global (VIH, VHB et VHC) est passé de 1/65 000 à 1/235 000 dons entre 1992 et 2001. Avec le DGV, le risque résiduel global est de 1/350 000 dons, soit un tiers de moins qu'avant le DGV. Les résultats du DGV confirment la validité des estimations du risque données par le modèle et le bénéfice limité du DGV dû au faible risque résiduel au moment de sa mise en place.

Auteur : Pillonel J, Laperche S
Revue Française des Laboratoires, 2003, n°. 355, p. 23-7