Stade au diagnostic des cancers du sein, du côlon et du rectum : Étude réalisée à partir des registres des cancers du réseau Francim

Publié le 1 avril 2018
Mis à jour le 6 septembre 2019

Malgré leur fréquence, les données d'incidence des cancers mammaires et colorectaux par stades sont rares dans la littérature épidémiologique. Le réseau français des registres de cancer (Francim) a mis en place un enregistrement permanent de l'extension des tumeurs fondé sur l'étude d'échantillons aléatoires des cas incidents auquel participent 17 registres. Pour chaque registre, les échantillons sont constitués de 100 cas pour les cancers du sein et pour les cancers du côlon et de 70 cas pour les cancers du rectum (18 000 cas environ sur 4 ans). L'inclusion dans l'échantillon est déterminée par le jour et le mois de naissance du patient afin de repérer et d'enquêter rapidement les cas à inclure. Les informations nécessaires à la définition du stade sont collectées en utilisant une procédure standardisée. Le stade est codé en utilisant un algorithme commun respectant les règles de l'ENCR. En cas de traitement néoadjuvant, il existe une modification du stade de la tumeur et la présentation des résultats prend en compte cette séquence thérapeutique. Les résultats portent sur 6 184 cancers du sein et 11 808 cancers du côlon et rectum. La proportion de données manquantes pour le stade est inférieure à 5 %. Entre 2009 et 2012, 60 % des cancers du sein diagnostiqués chez les femmes en France étaient localisés (local limités ou local étendus) et 12 % se présentaient sous une forme avancée. Les formes localisées (local limitées ou local étendues) étaient plus fréquentes chez les femmes jeunes. Les formes localisées (local limitées ou local étendues) représentaient 44 % des cancers du côlon (48 % avant 75 ans et 41 % après). Pour le cancer du rectum ces formes localisées représentaient 39 % des cas chez les patients ayant reçu une chirurgie première et 56 % chez ceux qui avaient reçu un traitement néoadjuvant. Pour le cancer du sein comme pour le cancer rectocolique, on ne notait pas d'évolution dans la répartition des stades au cours des 4 années d'observation. Ces résultats montrent qu'il est possible de mettre en place une procédure standardisée pour collecter les stades en routine sur des données de population. Le choix de faire cette collecte sur des échantillons aléatoires se révèle pertinent. Il semble important de prendre en compte l'existence d'un traitement néoadjuvant car il est fréquemment administré, notamment pour les cancers du rectum et moins souvent pour les cancers du sein. Ces données permettront de calculer des chiffres de survie fiables par stade au diagnostic.

Auteur : Bouvier Anne-Marie, Trétarre Brigitte, Delafosse Patricia, Grosclaude Pascale, Jéhannin-Ligier Karine, Marrer Emilie, Molinié Florence, Woronoff Anne-Sophie, Uhry Zoé, Lafay Lionel, Bousquet Philippe-Jean, de Maria Florence, Beltzer Nathalie
Année de publication : 2018
Pages : 38 p.