Infection invasive à streptocoque du Groupe A (IISGA) : point au 8 décembre 2022 et dispositif de surveillance

Point de situation suite à plusieurs cas pédiatriques d'infections invasives à Streptocoque du groupe A principalement survenus chez des enfants de moins de 10 ans dans plusieurs régions en France.

Publié le 12 décembre 2022

Au cours de la seconde quinzaine de novembre 2022, des cliniciens et des réanimateurs pédiatriques ont signalé à Santé publique France et aux Agences régionales de Santé (ARS) un nombre de cas pédiatriques d’infections invasives à Streptocoque du Groupe A (IISGA) plus important qu’habituellement observé dans leurs services, dont certains ont été fatals. Ces signalements provenaient de différentes régions (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine) et concernaient principalement des enfants de moins de 10 ans.

Afin d’objectiver une augmentation des cas sur la fin d’année 2022, un premier bilan est réalisé à partir des données disponibles au niveau national sur les infections à Streptocoque du Groupe A.

Points clés

  • Augmentation des infections non invasives à Streptocoque du groupe A (SGA), notamment les scarlatines depuis le mois de septembre 2022. Les niveaux observés sont proches de ceux observés avant la pandémie de Covid-19. 
  • Augmentation des infections invasives à SGA en France en 2022, très marquée depuis le mois de novembre chez les enfants avec des niveaux dépassant ceux de 2019.
  • Ces observations s’inscrivent dans un contexte où pendant les deux années 2020 et 2021, probablement en lien avec les mesures barrière mises en place pour la Covid-19, la fréquence des infections à SGA était particulièrement faible. 
  • La situation épidémiologique actuelle des infections invasives à Streptocoque du groupe A n’est pas liée à l’émergence d’une souche bactérienne nouvelle mais principalement à deux génotypes (emm12 et emm1) déjà connus.

Les infections invasives à streptocoque de groupe A en France

Le SGA est un pathogène strictement humain qui se transmet par gouttelettes respiratoires et contacts directs (sécrétions nasales, lésions cutanées…). Il est le plus souvent responsable d’infections non invasives bénignes, telles que l’angine, l’impétigo et la scarlatine. Plus rarement, il est responsable d’infections invasives graves (infections cutanées nécrosantes, des infections puerpérales, des pneumopathies et pleuropneumopathies et des méningites) qui peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS).

Pour limiter les risques de transmission, il est conseillé d’adopter les mêmes gestes barrières utilisés contre les virus de l’hiver :

  • lavage des mains,
  • port du masque pour les personnes avec infections respiratoires,
  • éternuer ou tousser dans le pli du coude.

Mise en place d'une surveillance renforcée

Une surveillance active est mise en place par Santé publique France et le GFRUP (Groupe Francophone de Réanimation et d’Urgences Pédiatriques) afin de compléter le dispositif de surveillance déjà existant, de mieux évaluer la situation sur le plan épidémiologique et caractériser les formes sévères admises en réanimation. Le protocole de cette surveillance est disponible sur notre site.

Ce recueil de données vient compléter la surveillance microbiologique des streptocoques A qui est assurée par le Centre national de référence des streptocoques, ainsi que celle du réseau EPIBAC. Les souches de SGA transmises au CNR par les laboratoires de bactériologie y sont caractérisées notamment sur le plan génotypique.  

A consulter

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