Profils des usagers du programme "Au labo sans ordo", dépistage du VIH sans ordonnance et sans frais en laboratoire de biologie médicale

Publié le 1 décembre 2020
Mis à jour le 30 novembre 2022

Introduction - Depuis le 1er juillet 2019, le programme " Au labo sans ordo " (ALSO) offre, à Paris et dans les Alpes-Maritimes, un dépistage du VIH sans ordonnance et sans frais dans tous les laboratoires de biologie médicale de ville. Cet article décrit les usagers du programme ALSO et compare leurs caractéristiques à celles des personnes qui ont recours au dépistage du VIH en laboratoire sur prescription médicale ou en CeGIDD. Méthodes - Une étude transversale a été menée la semaine du 18 au 23 novembre 2019 dans 240 laboratoires et 11 CeGIDD, dans les deux départements. Un autoquestionnaire anonyme était proposé par le personnel d'accueil aux personnes majeures qui réalisaient un test VIH. Deux modèles de régression logistique ont permis de comparer les usagers ALSO aux personnes avec (1) un test prescrit ; (2) un dépistage en CeGIDD. Résultats - L'analyse portait sur 3 144 questionnaires (295 usagers ALSO, 2 138 personnes avec un test prescrit et 711 usagers des CeGIDD). Comparativement aux personnes avec un test prescrit, ALSO attirait davantage d'hommes hétérosexuels (42% vs 28%), bien insérés socialement mais assez éloignés du soin (32% vs 21% consultaient ≤1 fois/an), multipartenaires (60% vs 49%). Les CeGIDD touchaient une population plus jeune (42% vs 21% <25 ans) et plus exposée au VIH : 24% étaient HSH (vs 15%), 79% multipartenaires et 53% (vs 19%) présentaient ≥1 indicateur d'exposition. Conclusion - Le programme ALSO, décrit par les usagers comme pratique et accessible, attire une population distincte des autres offres, notamment davantage d'hommes hétérosexuels souvent moins atteints par les actions de dépistage.

Auteur : Champenois Karen, Annequin Margot, Ngoh Pamela, Touitou Irit, Lert France, Bouvet de la Maisonneuve Philippe, Valbousquet Julie, Le Hô Erwan, Lydié Nathalie, Plenel Eve, Pugliese Pascal
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2020, n°. 33-34, p. 657-665