Fréquence des cancers dans les communes ayant hébergé une activité d'exploitation d'uranium en Haute-Vienne : Incidence et mortalité entre 1980 et 2010

Publié le 20 août 2019
Mis à jour le 22 janvier 2020

À la demande du directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) du Limousin devenue ARS Nouvelle Aquitaine, la cellule d'intervention en région (Cire) Limousin-Poitou-Charentes, devenue délégation de Santé publique France en Nouvelle Aquitaine a réalisé une étude visant à apporter des informations sur l'état de santé de la population vivant ou ayant vécu à proximité des anciennes exploitations des gisements uranifères de Haute-Vienne (Limousin). L'objectif de cette étude était de réaliser, à l'échelle communale, une description de la fréquence et de la mortalité par cancers susceptibles d'être liées aux expositions aux rayonnements ionisants autour des concessions minières et dans le département de la Haute-Vienne. Il s'agissait d'une étude dite " descriptive " de la fréquence et de la mortalité par cancers dans les communes de la Haute-Vienne comparativement à une population française métropolitaine. L'étude a porté sur l'ensemble des cancers (tous cancers) puis sur des localisations spécifiques reconnues ou suspectées fortement d'être en relation avec l'exposition aux rayonnements ionisants dans la littérature scientifique (cancer du poumon, leucémies aiguës, cancer du rein, cancer du sein et cancer de la thyroïde). Les données utilisées étaient les données du Registre général des cancers en région Limousin et du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc). L'analyse globale a été réalisée pour les populations des communes de tout le département de la Haute-Vienne ainsi que pour l'ensemble de la population résidant dans les 13 communes ayant un passé d'exploitation minière uranifère. L'analyse a été réalisée pour la période de 2003 à 2010 pour la fréquence des cancers et de 1980 à 2010 pour la mortalité par cancer. L'analyse de la fréquence des cancers n'a pas mis en évidence d'excès de cancer dans la période 2003-2010 au niveau des zones identifiées comme à risque d'exposition aux anciennes activités minières d'uranium. Ce résultat s'observe quel que soit la localisation étudiée et notamment pour le cancer du poumon, localisation cible d'une exposition au radon qu'il soit d'origine naturelle ou lié aux produits des anciennes activités minières. En revanche, à l'échelon départemental, les indicateurs d'incidence et de mortalité indiquaient, comparativement à la moyenne nationale, des excès pour les leucémies aiguës chez la femme. Ces résultats doivent cependant être considérés avec précaution compte-tenu d'une part du modèle d'étude descriptif dont les estimateurs de risques sont calculés au niveau populationnel et ne prennent pas en compte les données individuelles d'exposition et d'autre part des effectifs de cas ou de décès parfois très faibles à l'échelle infra-départementale et pour certaines localisations (thyroïde, leucémies aigues). En conclusion et sous les réserves précédentes, l'ensemble des observations faites dans la présente étude sur les pathologies connues pour leur lien avec les expositions aux rayonnements ionisants ne sont pas en faveur d'un excès de risque de cancer dans les communes concernées par les anciennes exploitations minières uranifères en Haute-Vienne.

Auteur : Silué Yassoungo, Germonneau Philippe
Année de publication : 2019
Pages : 42 p.
Collection : Études et enquêtes