Regards sur le cancer : représentations et attitudes du public.

Publié le 1 décembre 2006
Mis à jour le 28 août 2019

Cet article traite des résultats du premier Baromètre cancer, enquête dont l'objectif est de quantifier les croyances et les opinions à l'égard du cancer, ainsi que les attitudes et les comportements face aux facteurs de risque. Il décrit quelques-uns des principaux enseignements d'une enquête nationale menée en 2005 auprès de plus de 4 000 personnes. Le cancer reste la maladie jugée la plus grave, loin devant le sida et les maladies cardio-vasculaires ; 86 % des enquêtés estiment qu'il peut toucher tout le monde et que l'on sait actuellement guérir de nombreux cancers ; 61 % pensent que les malades subissent les traitements sans pouvoir donner leur avis. De nombreux usagers de tabac ou d'alcool situent les seuils de dangerosité juste au-dessus de leur pratique et un quart de la population pense que faire des UV protège du soleil. Pour les principaux facteurs de risque tels que l'exposition au soleil, l'alcoolisation ou le tabagisme, le risque cancérigène est connu de tous ou presque, mais ce consensus dissimule souvent des croyances solidement ancrées qui relativisent ce risque. Celles-ci peuvent soutenir des comportements dangereux pour la santé à long terme. Par ailleurs, la prolifération des risques perçus peut également susciter une forme de déni du risque. La prégnance de croyances qui nient ou relativisent le risque cancérigène associé à certains comportements invite à prolonger les efforts d'information sur les cancers afin d'orienter le public vers les pratiques de prévention et de limiter l'isolement et la stigmatisation dont souffrent parfois les personnes atteintes. Le déni du risque ne reflète pas forcément un manque d'information, il s'apparente souvent à une construction cognitive qui donne de la cohérence aux comportements et aux croyances.

Auteur : Beck François, Peretti-watel Patrick, Gautier Arnaud, Guilbert Philippe
Evolutions, 2006, n°. 4, p. 1-6