Mycoses invasives en France métropolitaine, PMSI 2001-2010 : incidence, létalité et tendances.

Publié le 16 avril 2013
Mis à jour le 29 août 2019

La littérature montre que l'incidence des infections fongiques invasives (IFI) semble en augmentation, mais peu de données épidémiologiques à l'échelle nationale sont disponibles. Nous avons analysé les données du PMSI en France métropolitaine entre 2001 et 2010, pour estimer l'incidence et la létalité des cinq principales IFI, analyser leurs tendances et décrire leurs principaux facteurs de risque (Fdr). Au total, 35 876 cas incidents ont été identifiés (incidence globale : 5,9 cas/100 000 personnes/an), dont : candidémies (43,3 %), pneumocystoses (26,1 %), aspergilloses invasives (AI : 23,9 %), cryptococcoses (5,2 %) et mucormycoses (1,5 %). La létalité était de 27,6 %. Chaque année, l'incidence des candidémies, AI et mucormycoses augmentait de 7,8 %, 4,4 % et 7,3 % et celle des pneumocystoses et cryptococcoses diminuait de 8,5 % et 9,8 %, respectivement (p<0,05). L'incidence des candidémies, AI et mucormycoses associées à des hémopathies ou cancers augmentait et celle des pneumocystoses et cryptococcoses avec VIH/sida diminuait. Pour d'autres Fdr, l'incidence spécifique augmentait : diabète et candidémies (+8,3 %/an), insuffisance rénale chronique et candidémies, AI ou pneumocystoses (+10,3 %, +21,0 % et +13,5 % par an, respectivement), transplantations d'organes et pneumocystoses (+13,0 % par an). Cette augmentation d'incidence des IFI incite à conduire une réflexion sur les évolutions nécessaires en termes de prise en charge des patients. (R.A.)

Auteur : Bitar D, Lortholary O, Dromer F, Coignard B, Che D
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 12-13, p. 109-14