Épidémiologie des cardiopathies ischémiques en France

Publié le 4 mars 2025
Mis à jour le 3 mars 2025

Introduction – Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité dans le monde. Les cardiopathies ischémiques (CPI), incluant les syndromes coronariens aigus (SCA) avec ou sans sus-décalage du segment ST et les syndromes coronariens chroniques, en sont une des principales causes. L'objectif de cet article était de décrire l'épidémiologie des CPI en France en 2022. Méthodes – Les adultes hospitalisés pour une CPI en 2022 ont été identifiés dans le Système national des données de santé (SNDS). Les caractéristiques des patients, leur prise en charge hospitalière et leur pronostic à un an ont été décrits. La prévalence des CPI au 1er janvier 2023 a été estimée en combinant les hospitalisations antérieures et les prestations d'affection de longue durée (ALD). La mortalité liée aux CPI a été estimée à partir des certificats de décès de 2021. Résultats – En 2022, 242 227 adultes ont été hospitalisés pour une CPI en France (452 pour 100 000 personnes-années). La prévalence des CPI a été estimée à 2,98 millions de cas (5,6% de la population adulte). En 2021, 31 391 personnes sont décédées d'une CPI, soit 4,8% de tous les décès. L'âge moyen d'hospitalisation pour une CPI était de 69,3 ans, et 29,0% des patients étaient des femmes. L'exposition aux facteurs de risque cardiovasculaire était élevée. La durée moyenne d'hospitalisation était de 4,9 jours, 55,9% des patients ont bénéficié d'une angioplastie avec pose de stent et 4,5% d'un pontage. Le taux de décès à l'hôpital était de 3,6%. Six mois après l'hospitalisation initiale, 22,0% des patients avaient été admis dans un service de rééducation (42,9% pour les SCA avec surélévation du segment ST). Au cours de l'année suivant l'hospitalisation initiale, 84,5% des patients avaient reçu des antiagrégants plaquettaires, 82,6% une statine, 68,8% un bêtabloquant et 67,7% un traitement inhibiteur du système rénine-angiotensine-aldostérone. Un an après l'hospitalisation initiale, le taux de réhospitalisation pour une CPI était de 29,9% et le taux de mortalité toutes causes confondues de 9,3%. Conclusion – Le fardeau des CPI reste élevé en France. Ces résultats suggèrent qu'il est nécessaire de maintenir et d'améliorer la prévention primaire des CPI ainsi que la prévention secondaire afin d'améliorer le pronostic et la qualité de vie des 3 millions de patients coronariens.

Auteur : Grave Clémence, Gabet Amélie, Danchin Nicolas, Iliou Marie-Christine, Lailler Grégory, Tuppin Philippe, Cohen Ariel, Blacher Jacques, Puymirat Étienne, Olié Valérie
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2025, n°. HS, p. 6-22