Vaccination incomplète contre l'hépatite B : intérêt d'un rattrapage tardif ?

Publié le 22 janvier 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectif. Évaluer l'efficacité d'un rattrapage tardif chez les patients n'ayant pas terminé la vaccination contre le virus de l'hépatite B. Méthode. Tous les patients consultant dans un centre de vaccinations internationales entre septembre 1999 et mars 2010, et non à jour de la 3e dose de vaccin contre l'hépatite B, se sont vus proposer une dose de vaccin et, un mois plus tard, un contrôle de leur taux d'anticorps anti-HBs. Résultats. Parmi les 616 cas inclus rétrospectivement dans l'étude, 317 (51,5%) ont eu une sérologie de contrôle. Une réponse positive a été objectivée chez 91,5% d'entre eux, avec un meilleur taux de réponse immunitaire chez les femmes (95,0% versus 88,7%, p=0,04). Globalement, le délai moyen de retard pour la 3e dose est de 6,5 ans, mais il est significativement plus long chez les non répondeurs (7,7 ans). Pour les répondeurs, indépendamment du nombre d'années de retard, le taux d'anticorps était dans 73% des cas significativement supérieur à 500 UI/L (p<0,001). Une majorité des patients (57%) avait débuté la vaccination entre 1994 et 1998. Conclusion. Malgré un délai de retard pour la 3e dose de plus de 6 ans en moyenne, plus de 90% des patients mis à jour de leur vaccination contre l'hépatite B et contrôlés sérologiquement obtenaient un résultat positif en anticorps anti-HBs. Le sexe masculin, le délai de retard ainsi que l'âge au début de la vaccination semblent jouer sur la réponse immunitaire. L'absence de rappel semble principalement liée à la polémique qui a suivi, en France, l'importante campagne de vaccinations de 1994-1998. (R.A.)

Auteur : Hommel C, Deboscker S, Foegle J, Latrech Jung C, Vix A, Badila D, Christmann D
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 3, p. 31-4