Perception et usage de la cigarette électronique et du tabac dans une population étudiante, enquête IDEA 2014

Publié le 1 septembre 2014
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction : apparues en 2004, les cigarettes électroniques sont utilisées par des millions de personnes, dont de nombreux fumeurs comme aide au sevrage tabagique. Cependant, leur place dans la lutte anti-tabac est controversée en raison d'un manque d'études permettant d'éclairer le débat de santé publique qu'elles suscitent. Méthodes : une enquête transversale sur la population étudiante du campus de Villejean à Rennes a été réalisée dans le cadre du 30e cours IDEA. Les objectifs principaux étaient d'estimer la proportion d'utilisateurs dans la population étudiante et d'évaluer l'impact du " vapotage " sur la consommation de tabac. Une analyse multivariée a permis de mettre en évidence les principaux facteurs associés au vapotage régulier. Résultats : les enquêteurs ont interrogé 1362 étudiants (6,9 % du campus). La proportion d'étudiants ayant expérimenté la cigarette électronique est estimée à 35,3 % [32,8 % ; 37,9 %] pour 5,7 % [4,5 % ; 7,0 %] de vapoteurs réguliers. L'analyse multivariée montre qu'être " fumeur quotidien " (ratio de prévalence ajusté (RP) 11,8 [IC95 % : 5,3 ; 26,5]), penser que la cigarette électronique est un bon moyen de sevrage tabagique (RP 4,29 [IC95 % : 1,69 ; 10,91]) et qu'elle est plus économique (RP 2,44 [IC95 % : 1,01 ; 5,91]) sont les principaux facteurs associés au vapotage régulier. Les vapoteurs réguliers déclarent à 68 % avoir diminué leur consommation de tabac, et à 24 % avoir arrêté. Discussion : bien que déclarative, cette étude évalue l'impact potentiel de la cigarette électronique sur la diminution et l'arrêt du tabac chez les étudiants. Ces résultats montrent l'urgence de la réalisation d'études cliniques d'envergure permettant de mesurer précisément l'impact sanitaire de ce phénomène. (R.A.)

VIe Congrès International d'Épidémiologie, 10-12 septembre 2014

Auteur : Isnard H, Helynck B, Crepey P
Revue d'épidémiologie et de santé publique, 2014, vol. 62, p. S181-2