L'arrêt progressif du tabac en consultation de tabacologie en France entre 2007 et 2010, une option efficace pour les gros fumeurs.

Publié le 29 mai 2015
Mis à jour le 6 septembre 2019

Objectifs : cette étude décrit le recours à l'arrêt progressif comparé à l'arrêt sans réduction préalable parmi les fumeurs reçus en consultation de tabacologie en France. Méthodes : les données de suivi de 28 156 fumeurs adultes reçus en consultation de tabacologie entre 2007 et 2010 ont été examinées. Les facteurs associés aux différents modes d'arrêt ont été déterminés par des modèles de régression multivariée. Résultats : seuls 4,4% des fumeurs ont arrêté progressivement tandis que 48,7% ont arrêté de fumer sans réduction préalable. Ces arrêts étaient associés à des taux d'abstinence maintenue un mois de 31,9% et 34,1% respectivement (p=0,108). L'arrêt progressif était plus fréquent parmi les consultants avec les caractéristiques suivantes : âge e45 ans, une forte consommation tabagique initiale, aucune tentative antérieure d'arrêt, une faible confiance en leur capacité d'arrêt et des indicateurs d'anxiété et de dépression. La prescription de formes orales de substitution nicotinique était 2 fois plus fréquente pour les consultants en démarche d'arrêt progressif que pour les consultants en arrêt sans réduction préalable. Un nombre plus élevé de consultations était nécessaire pour arrêter progressivement que pour arrêter sans réduction préalable. Conclusion : pour des fumeurs au profil initial sévère, l'arrêt progressif permettrait d'obtenir des taux d'abstinence similaires à ceux ayant arrêté sans réduire. Toutefois, un suivi intensif associé à un traitement adapté semble indispensable pour le succès d'une démarche d'arrêt progressive.

Auteur : Baha M, Le Faou AL
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2015, n°. 17-18, p. 315-20