PestiRiv : Étude d’exposition aux pesticides chez les riverains de zones viticoles et non viticoles. Tome 2 : Résultats d’imprégnation biologique

Santé publique France et l'Anses réalisent l'étude PestiRiv qui vise à décrire la contamination des milieux et l'imprégnation des personnes vivant en zones viticoles (près de vignes) par les pesticides utilisés sur ces cultures. Cette étude a pour objectifs de déterminer si les niveaux mesurés sont plus élevés que ceux observés chez les personnes vivant en zones non viticoles (loin de toute culture), identifier les facteurs associés aux niveaux de pesticides et décrire la variation des niveaux de pesticides entre les périodes de traitement et hors traitement des vignes. Cette étude est inédite par le nombre et la diversité des échantillons collectés conjointement : air ambiant, air intérieur, poussières déposées au sol, urines, cheveux, fruits et légumes du jardin. Le Tome 2 présente les résultats des mesures d'imprégnation réalisées dans les échantillons d'urines (3 484 échantillons) et de cheveux (1 890 échantillons) collectés pendant la période d'enquête (entre octobre 2021 et août 2022). Au total, 13 biomarqueurs ont été recherchés dans les urines et 17 biomarqueurs dans les cheveux. La majorité des biomarqueurs recherchés dans les urines sont quantifiés dans la quasi-totalité des échantillons. À l'inverse, dans les cheveux, seul l'amétoctradine est fréquemment quantifié (uniquement chez les enfants). Les niveaux d'imprégnation mesurés chez les personnes vivant en zones viticoles sont globalement du même ordre de grandeur que ceux observés en population générale en France ou à l'étranger. Toutefois, les résultats d'imprégnation de PestiRiv montrent qu'il existe, pour une majorité des biomarqueurs mesurés, une sur-imprégnation très probable ou probable des personnes vivant en zones viticoles, en comparaison avec les personnes vivant en zones non viticoles. Les résultats montrent par ailleurs que plusieurs facteurs en lien avec les pratiques agricoles, la dispersion des PPP dans l'air ambiant et les pratiques domestiques (caractéristiques du logement, habitudes et modes de vie) ont une influence probable sur l'imprégnation des riverains de vignes. Pour la majorité des biomarqueurs mesurés, il existe une sur-imprégnation très probable ou probable des riverains de vignes lors de la période de traitement des vignes, en comparaison avec la période hors traitement. La conclusion générale de PestiRiv doit tenir compte de l'ensemble des résultats d'imprégnation et de contaminations environnementales. Cette conclusion est présentée dans la synthèse associée au rapport de l'étude et dans l'avis conjoint de Santé publique France et de l'Anses incluant les conclusions et les recommandations de leurs collectifs d'experts sur les résultats de cette étude.