Impact sanitaire des épisodes de froid, neige et verglas de l'hiver 2010-2011 dans quatre régions françaises

Publié le 22 janvier 2013
Mis à jour le 6 septembre 2019

Introduction. L'hiver 2010-2011 a été marqué par des épisodes de neige/verglas notables, susceptibles d'entraîner une augmentation des traumatismes, et par une période de froid modéré, facteur contribuant, avec les pathologies infectieuses et les changements de comportement, à la surmortalité hivernale. Au cours de ces épisodes, des impacts sanitaires ont été détectés et ont permis d'informer les autorités sanitaires. L'objectif de cet article était de les analyser plus finement a posteriori, afin d'apporter des éléments pour la prévention et le suivi des futurs évènements. Matériel et méthodes. L'étude a porté sur la période du 1er novembre 2010 au 31 mars 2011 en Île-de-France, Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes. Elle s'est appuyée sur les données quotidiennes de températures, neige et verglas (Météo-France), sur plusieurs sources de données de surveillance syndromique (SurSaUD®, Enquête permanente sur les accidents de la vie courante Epac), et sur la mortalité Insee. Les analyses se sont essentiellement fondées sur des comparaisons à des moyennes sur des périodes non concernées par le froid ou le verglas (pourcentages de variation). Une enquête a également été réalisée au service des urgences de Sens afin d'investiguer un pic d'activité lié au verglas. Résultats. Aucun impact sanitaire notable du froid n'a été observé. En revanche, certains épisodes de neige/verglas ont été associés à une augmentation de 30% à 150% des passages aux urgences pour traumatismes, essentiellement des chutes. L'enquête téléphonique, réalisée pendant un épisode de verglas invisible à Sens, a montré qu'une partie des chutes étaient évitables. Discussion-conclusion. Compte-tenu des pics de traumatismes observés pendant les épisodes de neige/verglas, il serait utile de continuer cette surveillance hivernale afin d'identifier les conseils de prévention les plus adaptés et de mieux prévenir la population. (R.A.)

Auteur : Laaidi K, Retel O, Baffert E, Rigou A, Daniel S, Mandereau Bruno L, Thabuis A, Casamatta D, Pascal M, Thelot B
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2013, n°. 3, p. 27-30