Évaluation du dispositif de surveillance saisonnière des infections neuroinvasives à virus West Nile, 2017

Publié le 6 août 2019
Mis à jour le 22 janvier 2020

Un système de surveillance pluridisciplinaire (humain, équin, aviaire et entomologique) du virus West Nile (VWN) a été mis en place en 2001 en France métropolitaine, avec pour objectif principal de détecter précocement la circulation du VWN. Le volet humain se décline en une surveillance nationale pérenne et une surveillance saisonnière localisée sur le pourtour méditerranéen. La surveillance saisonnière repose sur l'identification des cas suspects d'infections neuroinvasives à VWN par les laboratoires hospitaliers, l'envoi de leurs prélèvements biologiques au Centre national de référence (CNR) des arbovirus et leurs signalements aux agences régionales de santé (ARS). Entre 2001 et 2016, 8 cas humains d'infection à VWN ont été identifiés en France, mais n'ont pas été détectés par cette surveillance saisonnière. Une évaluation de ce dispositif a donc été menée afin de déterminer s'il répond à ses objectifs. Le système de surveillance pluridisciplinaire et la situation épidémiologique des infections à VWN en France ont été décrits. Des entretiens semi-structurés avec les acteurs et partenaires du système de surveillance ont été menés pour évaluer l'utilité, la simplicité et l'acceptabilité de la surveillance saisonnière. La réactivité de la surveillance saisonnière a été mesurée par le délai entre la date de signalement du cas et la date de début des symptômes, la qualité des données étant évaluée par le pourcentage de données manquantes parmi les signalements entre 2013-2016. Les données collectées par le système de surveillance ont été comparées aux données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) et du CNR des arbovirus pour mesurer la sensibilité et la représentativité de la surveillance saisonnière. Les résultats montrent une faible participation à la surveillance saisonnière, résultant en une faible sensibilité et représentativité du dispositif. Environ 45% des signaux ont respectés le délai de signalement établi par le dispositif et 46% disposaient de l'ensemble des informations pour définir un cas. Finalement, le système est jugé complexe et consommateur de temps, le signalement des cas suspects d'infections neuroinvasives étant perçu comme peu utile à la surveillance. Si les acteurs s'accordent à dire qu'il est important de maintenir un dispositif de surveillance de cette pathologie, celui-ci doit être revu du fait de ses insuffisances. Plusieurs propositions sont formulées (allègement du dispositif, sensibilisation des partenaires, mise en cohérence avec d'autres dispositifs, etc.). Néanmoins, la surveillance humaine n'est qu'un volet de la surveillance pluridisciplinaire de la circulation du VWN et il est important que l'évaluation du volet humain soit intégrée dans une analyse de la globalité du dispositif, en prenant en compte les évolutions épidémiologiques constatées en 2018 en France.

Auteur : Ramalli Lauriane
Année de publication : 2019
Pages : 54 p.
Collection : Études et enquêtes